DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

L'Extra-Ordinaire De L'Architecture

Recherche de Documents : L'Extra-Ordinaire De L'Architecture. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 5

r métier de concepteurs, les architectes doivent, non pas subir la réglementation thermique, mais plutôt repenser leur mode de conception pour introduire en amont une gestion astucieuse de l’énergie. Il ne s’agit pas uniquement d’obtenir un label supplémentaire, mais bien au contraire de faire évoluer la conception architecturale en introduisant un nouveau vocabulaire et de nouvelles morphologies d’immeubles qui donneront en plus de la qualité environnementale imposée, une haute qualité d’usage. Serres, vérandas, cheminées, atriums, espaces inter climatiques, toiture solaire, puits canadien … toutes ces mises en œuvre pour économiser l’énergie et offrir de nouveaux espaces à vivre vont peu à peu révolutionner l’aspect des constructions. C ’est une aventure passionnante qui s’annonce : faire autrement les bureaux, les logements, sortir des sentiers battus et innover pour réaliser une architecture durable de haute qualité d’usage. Le troisième facteur, plus douloureux mais ô combien réel, est celui de la crise financière qui touche de plein fouet le monde de l’architecture. Des projets s’arrêtent, d’autres démarrent avec des impératifs économiques intenables. Construire plus petit et moins cher est une demande constante des promoteurs pour équilibrer leurs opérations. La crise a bon dos, car souvent on retire du projet ce qui en faisait la qualité même : un supplément d’espace pour le logement, une terrasse pour des bureaux, ou enco-

re un hall d’entrée généreux. Restriction d’espace, donc sans remise en cause de nos façons de concevoir et de construire les bâtiments. Pourtant, c ’est toute la chaîne de production qu’il faut réinterroger, du maçon à l’investisseur en passant par les architectes, les promoteurs, les ingénieurs, les contrôleurs, et les commercialisateurs. Tous doivent réexaminer leurs façons de faire pour trouver ensemble de nouvelles méthodes, innovantes, qui permettent d’être plus économiques. Ainsi tout doit être repensé : les procédés constructifs trop souvent basés sur l’habitude, les mises en œuvre contraintes de façon absurde par les normes et les règlements, la manière de commercialiser toujours guidée par la notion de produit (ce que les gens veulent) et, conséquence de tout cela, la façon de concevoir le projet. Le dialogue et la transparence doivent donc s’établir entre l’architecte et son client. La notion de confiance et d’équipe doit plus que jamais être installée. Or on le constate tous les jours, nos habitudes de conception débouchent souvent sur des impasses : projet trop cher donc inconstructible, projet trop étriqué donc ne répondant pas aux attentes environnementales et d’usage, projet « ne ressemblant plus à rien » car totalement déshabillé au fur et à mesure des recherches d’économies, projet honteux car conçu tellement a minima et avec si peu d’ambition qu’il en devient inacceptable. Comment faire pour résoudre cette quadrature du cercle entre qualité et économie, entre l’architecture rêvée et la dure réalité financière ? More with less - faire plus avec moins - c ’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui. Cette façon de penser la conception n’est pas commune aux architectes. On enseigne encore aux étudiants que le projet d’architecture est une œuvre esthétique ou sculpturale. Aussi, l’étudiant comme l’architecte cherche avant tout à faire un projet extraordinaire. Il a tous les moyens informatiques nécessaires pour concevoir forme et façade qui donneront à son projet, une image hors du commun ; facile donc. Demandons à ce même étudiant de faire au contraire un projet ordinaire qui se révèle extraordinaire, c ’est-à-dire un projet qui semble au premier abord commun (l’image en étant

finalement assez discrète) mais qui, à la seconde lecture, par sa place dans le contexte, par l’usage qu’il offre, etc., soit extraordinaire ; c ’est beaucoup plus difficile. L’ordinaire-extra, c ’est bien ce type de projet qu’il faut mener en ce moment. Ne pas chercher le fantastique et l’image qui vont faire rêver. Mais au contraire vouloir avant tout mettre peu de moyens en œuvre pour arriver néanmoins à un projet judicieux et généreux. À Venise, lors de la dernière biennale, le pavillon français avait choisi la générosité comme thème et exposait des projets ouverts et donnant « un plus » à l’espace qu’il soit public ou privé. Très bien, mais il serait intéressant de voir quels moyens chaque projet mettait en œuvre pour y arriver… Faire plus avec moins est une tâche compliquée, délicate, parfois assez ingrate. Il faut avoir « un esprit ingénieur et métreur », un côté terre-à-terre qui est souvent en contradiction avec l’esprit créatif de l’architecte. Commencer par penser simple et raisonnable, imaginer le projet invisible plutôt que démonstratif, réf léchir compact et utile en évitant tout superf lu, bref se brider au départ de la conception pour partir sur de bonnes bases économiques. Après, c ’est au contraire

...

Télécharger au format  txt (8 Kb)   pdf (84.2 Kb)   docx (8.3 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com