La Crise Et Le Rôle De La Bce
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Le rôle des banques centrales en temps normal et leurs rôles durant cette crise.
La crise financière actuelle a mis sur le devant de la scène les banques centrales qui jouent un rôle important à la fois au cœur des marchés en tant que régulatrices de la quantité (masse monétaire) et du prix (taux à court terme) de la monnaie, et au-dessus des marchés en tant qu’autorités de surveillance. Ce chapitre vise à décrire un peu plus précisément l’action des banques centrales.
En temps normal, les établissements de crédit ne vont se refinancer auprès de la banque centrale qu’en dernier recours, car ils peuvent en principe trouver des conditions plus avantageuses sur le marché interbancaire. Tout le jeu subtil de la banque centrale consiste donc à entretenir un certain déficit global de liquidité de façon à contraindre les banques à venir se refinancer auprès de la banque centrale juste assez pour que celle-ci puisse maintenir son contrôle sur les taux mais pas trop pour ne pas créer une situation de déficit général de liquidité qui bloquerait les circuits financiers normaux.
En temps de crise, la confiance mutuelle que se font généralement les établissements de crédit est mise à mal : chacun soupçonne les autres d’aller plus mal que lui, et de ce fait les transactions sur le marché interbancaire ne se font plus. Les banques qui ont des excédents de trésorerie répugnent à placer ceux-ci auprès de leurs consœurs, et celle qui ont un besoin de financement ne trouvent pas à se couvrir sur le marché. Elles vont donc toutes se tourner vers la banque centrale.
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Le rôle des banques centrales pour la crise des subprimes
En plein cœur de la crise, les banques ont cessé de se prêter de l'argent, ou à des taux très élevés, par manque de confiance. La Banque Centrale Européenne (BCE) est donc intervenue lorsque les banques manquaient de monnaie. Elle a injecté des liquidités auprès des banques pour une somme record s'élevant à 155,85 milliards d'euros, tentant ainsi de limiter les effets de la crise des subprimes. Cette intervention a été suivie par les banques centrales du Royaume-Uni et du Japon.
7) La crise aujourd’hui
La crise mondiale a vu trois phases se succéder : une crise financière, une crise économique, une crise des finances publiques. A chaque étape de cette crise, les États ont su réagir par une approche coopérative au niveau international, et en particulier européen.
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Crise des finances publiques et de l’euro
C’est dans ce contexte général difficile pour l’Europe qu’est survenue la crise des finances publiques et de l’euro. Les prêts à l’économie, les mesures de relance budgétaire, et la diminution des recettes fiscales due à la crise, ont dégradé dangereusement la situation des finances publiques. La France, par exemple, a terminé l’année 2009 avec un déficit budgétaire de 8 % du PIB et sa dette publique a dépassé le seuil de 80 % (les règles du pacte de stabilité budgétaire prévoyant respectivement 3 et 60 %).
Tous les États développés sont concernés par cette dérive brutale de l’endettement public, et sont confrontés à une situation très difficile. L’augmentation des impôts n’est pas facile à faire admettre pour les gouvernements, en particulier ceux de droite, majoritaires en Europe. La diminution des dépenses publiques a un coût social et risque de replonger les économies européennes dans la crise, alors qu’elles sont encore convalescentes. Mais les pays nordiques, plus rigoureux dans la gestion de leurs finances (cf. l’Allemagne, qui a inscrit la limitation de son déficit budgétaire dans sa « loi fondamentale », ou le Royaume-Uni), et la Commission européenne, qui s’appuie sur les traités, ont rapidement insisté sur la discipline budgétaire qui fonde le pacte de la monnaie unique. Tous les États de l’UE ont dû ainsi s’engager à revenir dans les clous du pacte de stabilité à l’horizon 2013.
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Conclusion : une union économique et monétaire en voie de consolidation
Les Européens à travers l’action du moteur franco-allemand - ont évité le scénario du pire : la sortie d’un pays de la la zone euro et / ou sa mise en faillite, qui menaceraient ensuite d’autres pays de la zone euro et toute l’économie européenne et mondiale. Ils ont ouvert la voie à une consolidation du pacte fondateur de la monnaie unique, conciliant le souci de solidarité et de volonté politique propre à la France, et la culture de stabilité propre à l’Allemagne.
Pour autant, les solutions qui ont été trouvées tiennent plus du bricolage que du gros œuvre. La crise ne sera sans doute pas terminée tant que les économies européennes les plus fragiles n’auront pas restauré leur compétitivité et avancé dans leur processus de consolidation budgétaire. Or le risque est que la cure d’austérité imposée par l’Allemagne freine la reprise et hypothèque ainsi ce processus de consolidation. Le modèle allemand a ses vertus (le travail, le sérieux, l’épargne, l’innovation) mais par définition le monde ne peut se composer uniquement de pays qui compriment leur consommation pour exporter (l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a expliqué que ce modèle n’était pas même dans l’intérêt du pays qui le pratiquait).
Une réflexion plus large, au niveau européen comme au niveau mondial, est donc nécessaire pour gérer les déséquilibres de l’économie mondiale et réussir le désendettement des pays « riches » sans tuer la croissance.
Il est peu probable, malgré les appels lancés par de nombreux économistes français ou anglo-saxons, que l’Europe puisse s’orienter vers un véritable gouvernement économique et un « fédéralisme budgétaire » au sens d’une solidarité financière accrue et d’une relance de la dépense publique européenne. L’Allemagne et les pays nordiques aussi rigoureux qu’elle sur la dépense publique y sont totalement opposés. Même Jacques Delors, qui préconise depuis longtemps des emprunts européens pour financer des grands projets d’infrastructure (proposition reprise aujourd’hui à son compte par M. Barroso, président de la Commission européenne, et par d’autres), préfère parler d’une coordination des politiques économiques, plutôt que d’un gouvernement économique. Et si Jean-Claude Trichet utilise les termes de
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