La Guerre En Afghanistan Était-Elle réEllemEnt Inévitable ?
Compte Rendu : La Guerre En Afghanistan Était-Elle réEllemEnt Inévitable ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresiquement les entrées des grottes de Ténès le 8 août 1845 ! D’une certaine manière, une telle cruauté perpétrée durant plus d’un siècle ne pouvait qu’appeler une réaction extrêmement violente en retour, les Algériens ayant été meurtris dans leur identité même.
De plus, dans le domaine politique, l’Algérie est dirigée de fait par les représentants français qui piétinent les droits fondamentaux des Algériens. Ainsi, en 1947, on crée une Assemblée algérienne dont la moitié des représentants est élue par un petit nombre de citoyens français (522'000) et l’autre moitié quant à elle par un peu plus d’un million d’Algériens déclarés comme non-citoyens. En 1937 déjà le projet de Fernand Blum visant à étendre le droit de vote à une minorité de Musulmans avait été directement repoussé.
En outre, les Algériens sont soumis au Code de l'indigénat qui restera en vigueur jusqu'en 1945 : ils peuvent être emprisonnés et déportés sans jugement, il leur est nécessaire d’avoir un permis de circulation d’un village à un autre, le droit de réunion est supprimé, il est interdit de pratiquer une activité politique ou syndicale. De fait, les Algériens sont privés de leurs droits politiques fondamentaux.
Ensuite, dans le domaine économique, la situation était tout aussi alarmante. Les colons dépossèdent les Algériens de leurs terres, en vertu de l’ordonnance royale de 1834 déclarant que l’Algérie est maintenant une « possession française ». Les propriétés foncières de l’Etat sont confisquées et celles qui ont été abandonnées par leurs occupants sont redistribuées gratuitement aux occupants français car celles-ci sont qualifiées de vacantes par un arrêté militaire. En 1930, 80% des terres algériennes sont exploitées par une minorité de Français appelée « les cents seigneurs de la colonisation ». Ce régime colonial extrême a pour conséquence l’appauvrissement total de la population, privée d’habitation, de travail et de nourriture. Ainsi, en 1954, on compte 120 bidonvilles dans la capitale algérienne. Le sociologue P. Bourdieu parle à ce propos de « vivisection sociale » de la population algérienne avec raison.
Dès lors, l’état de délabrement de la société colonisée dû aux exactions du pouvoir militaire français ne peut appeler qu’à la révolte des autochtones. Au vu de ces faits, on peut même se demander pourquoi la réaction des Algériens fut si tardive.
Pour reprendre la très bonne analyse de cette situation par P. Bourdieu, « l’Européen crée un environnement qui lui renvoie son image,(…), où l’Algérien finit par apparaître comme étranger, (…) », instituant une « ségrégation de fait fondée sur les différences de niveaux de vie et sur la ségrégation économique ». C’est ainsi que la situation coloniale « crée le méprisable en même temps que le mépris ».
En ce sens, la guerre d’Algérie était inévitable…
Mais certaines voix se sont élevées pour mettre un terme à cette situation avant qu’elle n’aboutisse à la guerre.
Le célèbre romancier Albert Camus, franco-algérien, prônait le rapprochement de ces deux peuples pour mettre un terme aux exactions françaises, suivi en cela par l’opinion publique en France. Ainsi, il lance en 1956 un « Appel pour une trêve civile en Algérie » en tant que témoin du « malheur algérien ».
Si on avait pu suivre de telles opinions, si les hommes politiques de la métropole n’avaient pas été dépassés par les militaires sur place, peut-être que la guerre en Algérie n’aurait jamais vu le jour.
Mais comme il ne s’agissait non pas une guerre mais l’expression d’un des droits les plus fondamentaux ; celui des peuples à disposer d’eux-mêmes, en cela ce n’était certainement pas évitable.
Bibliographie :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d'Alg%C3%A9rie
-Pierre Bourdieu, Sociologie de l'Algérie
- La guerre d'Algérie n'a pas eu lieu: 8 ans et 600,000 morts (Essai) ,René Andrieu
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