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La Guerre Froide

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conomie libérale en Europe orientale, tandis que Washington craint que les Soviétiques ne tentent d'imposer le communisme en Europe occidentale.

2. Aussi l'URSS favorise rapidement l'établissement de gouvernements socialistes dans sa zone d'influence. C'est chose faite dès 1947 en Roumanie, en Hongrie, en Pologne, en Bulgarie, et en Tchécoslovaquie en février 1948. Seule la Yougoslavie, bien que communiste, conserve son indépendance à l'égard des Soviétiques.

3. Les États-Unis répliquent par la doctrine Truman. Le 12 mars 1947, s'adressant au Congrès, le président américain lui demande de voter des crédits exceptionnels pour aider la Turquie et la Grèce en proie à la guerre civile, et qui menacent de tomber dans le camp communiste. À cette occasion, le président des États-Unis expose sa théorie du containment, l'endiguement systématique du communisme. Puis le secrétaire d'État, George Marshall annonce, le 5 juin 1947, un plan d'aide économique à la reconstruction de l'Europe.

4. Le plan Marshall est proposé à tous les pays d'Europe. Sans surprise, l'URSS rejette l'offre américaine mais oblige la Tchécoslovaquie et la Pologne à y renoncer.

5. Parallèlement des accords de défense sont conclus : d'abord, en 1948, le traité de Bruxelles entre la France, la Grande-Bretagne et les pays du Benelux, puis, en 1949, le pacte de l'Atlantique Nord, l'OTAN, entre les États-Unis, le Canada, la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et le Portugal. Entre-temps, l'Union soviétique a créé le Bureau d'information des partis communistes, le Kominform, auquel adhèrent les PC français, italien, bulgare, hongrois, polonais, roumain, tchécoslovaque et yougoslave en septembre 1947.

Premiére crise : Le blocus de Berlin 1948-49

1. Le "rideau de fer", selon la formule de l'ex-Premier ministre britannique Winston Churchill, s'est bel et bien abattu sur le Vieux Continent. À mesure que monte la tension entre les alliés d'hier, une véritable frontière intérieure traverse l'Allemagne. Elle sépare la zone d'occupation soviétique des zones française, britannique et américaine. Berlin, enclavée en zone soviétique, est partagée en quatre secteurs administrés par une commission de contrôle quadripartite dont l'URSS se retire en mars 1948. L'ancienne capitale du Reich va connaître le premier affrontement de la guerre froide.

2. Les Soviétiques, opposés à une réforme économique initiée par les Occidentaux, entreprennent un blocus de la ville en fermant tous les accès ferroviaires et routiers. Mais les Américains répliquent en organisant un gigantesque pont aérien qui a raison de la tentative de Moscou d'étouffer Berlin-Ouest et d'en expulser les Occidentaux. Finalement, l'URSS renonce au blocus en mai 1949. Le blocus de Berlin a pour effet d'accélérer la création de la République fédérale d'Allemagne en septembre 1949.

3. La République démocratique allemande, d'obédience communiste, est instaurée en octobre 1949. Le blocus de Berlin est révélateur de la stratégie dont Moscou usera à maintes occasions et qui consiste à provoquer le camp occidental - en réalité les États-Unis - afin d'en mesurer les capacités de réaction et de résistance.

L'Asie et le Moyen-Orient

1. Après avoir pris l'Europe pour champ d'affrontement, l'antagonisme soviéto-américain se déplace en Asie où il atteint une dimension planétaire après la victoire des communistes en Chine en 1949.

2. La guerre de Corée.1950-953.

Lorsque les troupes de Corée du Nord franchissent le 38 e parallèle qui marque la frontière avec la Corée du Sud, les Américains interprètent l'agression comme le fruit d'un complot du communisme international. En réalité, la Chine et l'URSS n'agissent pas de concert. D'ailleurs, les Chinois n'interviendront dans la guerre qu'en octobre 1950, lorsque l'avancée des Américains en direction du fleuve Yalou semblera menacer leur frontière. Toutefois, même à ce stade, Washington continue de croire que l'URSS demeure la principale menace. C'est donc pour s'en prémunir que le gouvernement américain accélère la reconstruction du Japon, qui devient l'avant-poste du monde occidental face à la Chine communiste, et qu'il installe des missiles nucléaires à Okinawa.

3. L’affaire de Suez 1956.

• Dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, le Moyen-Orient est peu affecté par la guerre froide.

• Mais après le pacte de Bagdad en 1955 entre la Turquie et l'Iran, que l'URSS considère comme une menace pour ses frontières du Sud, et l'intervention franco-britannique à Suez (1956), la situation change.

• Lorsque les États-Unis interviennent au Liban, en 1958, l'URSS accorde son soutien à la Syrie.

• De la même façon, Moscou aidera les États arabes contre Israël au moment de la guerre israélo-arabe de 1967.

• Bien que l'instabilité des politiques arabes ait empêché la formation d'alliances durables, la guerre froide a divisé également les États du Proche et du Moyen-Orient entre pro-Occidentaux et pro-Soviétiques.

Les à-coups de la déstalinisation

1. La mort de Staline en mars 1953 inaugure une ère nouvelle dans les relations entre Washington et Moscou. Alors que Staline apparaissait comme un individu froid, calculateur et dangereux, le nouveau leader soviétique, Nikita Khrouchtchev, cultive la bonhomie et accumule les déclarations apaisantes sans pour autant céder le pas aux Américains.

2. Dans un premier temps, il semble plus à l'écoute des préoccupations politiques des États socialistes que son prédécesseur. À leur égard, il entend agir davantage comme un grand frère que comme un patriarche impitoyable. En 1955, la réconciliation avec la Yougoslavie est scellée lors du voyage de Khrouchtchev à Belgrade. L'année suivante, l'URSS retire ses troupes d'Autriche sous réserve que celle-ci reste neutre. Par ailleurs, une certaine parité des armements nucléaires entraîne une sécurité plus relative de l'URSS. De son côté, le président américain Dwight Eisenhower refuse également toute nouvelle intervention et encourage des accords de défense locaux en Europe, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Mais quand l'Allemagne fédérale adhère à l'Union de l'Europe occidentale (UEO), un accord de défense sans réel contenu ni portée, la Russie réagit immédiatement.

3. La création du pacte de Varsovie 1955.

Moscou réplique immédiatement en créant le pacte de Varsovie en 1955. En dépit de la mise sur pied de cette alliance militaire - qui devient aussitôt le pendant symétrique de l'OTAN -, Nikita Khrouchtchev entreprend la déstalinisation dont le point fort est le XX e Congrès du PC soviétique en février 1956.

La coexistence pacifique devient l'objectif principal de la politique extérieure de l'URSS. La Pologne et la Hongrie entendent mettre en pratique la nouvelle donne soviétique. Mais pour avoir voulu choisir une voie originale du socialisme, ils trouvent sur leur route les blindés du pacte de Varsovie qui, notamment à Budapest en novembre 1956, mettent fin à tout espoir d'une quelconque neutralité.

La brutalité de l'intervention soviétique n'est pas sans rappeler celle qui a prévalu lors de l'insurrection de 1953 à Berlin-Est. C'est d'ailleurs à Berlin que Khrouchtchev se révélera tout aussi calculateur que Staline.

En 1958, l'URSS décide soudainement de mettre fin au système d'occupation en place depuis 1945 et adresse aux Occidentaux un ultimatum leur donnant six mois pour faire de Berlin-Ouest une ville libre. La fermeté du chancelier Adenauer, soutenu par les États-Unis et le général de Gaulle, conduit l'URSS à chercher la négociation, qui fut un échec. Craignant une aggravation de l'exode des Allemands de l'est à l'ouest, le gouvernement est-allemand fit édifier dans la nuit du 15 août 1961, un mur marquant matériellement la coupure entre l'Est et l'Ouest.

Cuba et la fin de Khrouchtchev

1. Le relatif échec que représente la crise de Berlin ne détourne pas l'URSS de sa volonté d'étendre son influence par-delà les mers. Moscou soutient depuis des années les mouvements de libération nationale dans le tiers-monde. Mais en s'engageant à soutenir Fidel Castro, qui oriente le régime de Cuba vers le socialisme, Khroutchtchev prend un risque sérieux en raison de la proximité de l'île avec le territoire américain.

2. Il décide malgré tout de déployer en 1962 des rampes de missiles nucléaires sur le territoire cubain. Après le repérage des installations près de San Cristobal, le tout nouveau président américain, John F. Kennedy envisage tout d'abord de les bombarder ou d'envahir

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