Le choix des investissements
Cours : Le choix des investissements. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar yass130190 • 23 Novembre 2016 • Cours • 7 258 Mots (30 Pages) • 1 299 Vues
Module 2 : Choix des investissements
Introduction
La politique d’investissement de l’entreprise détermine son développement et à terme son succès. L’investissement se traduit par une immobilisation importante de capitaux dans le but de générer à long terme une rentabilité élevée bien qu’hypothétique. Toutefois, la décision d’investissement dépasse le cadre purement financier et affecte l’ensemble des fonctions de l’entreprise industrielle, commerciale et sociale.
Le financier se doit de trouver les sources de financement et d’évaluer la rentabilité de chaque investissement en la comparant au coût de son financement. La procédure de choix d’investissement a pour but de comparer la rentabilité des projets envisagés et de déterminer leur choix dans le cadre de la stratégie et de ses contraintes de financement.
1. Politique d’investissement
1.1 Investissement et stratégie de l’entreprise
L’investissement est une décision nécessaire au développement de l’entreprise mais c’est aussi l’immobilisation d’un capital dans l’espoir d’une rentabilité future. Les investissements peuvent être de natures très différentes mais ils peuvent être classés comme suit :
a) Les investissements de remplacement et de modernisation : ils visent à remplacer des équipements (immeubles, machines, …) vieillis ou obsolètes. Il peut s’agir également d’une substitution de sources d’approvisionnement ou de recherches de gains de productivité.
b) Les investissements d’expansion : il s’agit de tous les investissements de l’entreprise contribuant au développement de son activité. Il peut s’agir du lancement de nouveaux produits, d’investissements visant à augmenter la capacité de production de l’entreprise, d’acquisitions de sociétés extérieures possédant des unités de production nécessaires à l’expansion de l’entreprise, etc.
c) Les investissements stratégiques : il s’agit des investissements d’une option stratégique prise par l’entreprise. Cela peut être un investissement en recherche développement sur un secteur ou pour des produits particuliers, une décision de protection de la part de marché de l’entreprise sur certains produits et notamment par des intégrations verticales ou horizontales, une décision d’implantation de filiales à l’étranger, une décision d’acquisition de société ou de prise de participation financière dans des secteurs nouveaux pour l’entreprise et bien d’autres types d’investissements qui reflètent les grands choix stratégiques de l’entreprise.
d) Les investissements humains : il s’agit des décisions de recrutement spécialisées de cadres et de dirigeants et des dépenses de perfectionnement. Ainsi, le recrutement d’un nouveau cadre pour une PME est un investissement particulièrement important par le coût qu’il représente, les modifications apportées aux méthodes de travail et le risque représenté par une mauvaise embauche dont le licenciement est généralement difficile. Cet investissement en capital humain, s’il n’apparaît pas au bilan comptable est néanmoins une décision d’investissement importante pour les entreprises et notamment les PME.
e) Les investissements à caractère social : ces investissements dont la rentabilité ne saurait être, au mieux, qu’indirecte concernent les améliorations des conditions de travail et de vie des employés. On peut y ajouter, pour les grandes entreprises, les investissements d’intérêt public (fondation, participation à caractère social et d’éducation, …) ainsi que les investissements visant à réduire la pollution et écologique de façon générale.
Une fois que l’entreprise s’est fixée des objectifs et une stratégie, elle doit mettre en œuvre une politique d’investissement qui lui permet de les réaliser. Que l’entreprise décide d’une politique de croissance, de réorganisation ou de reconversion, elle ne peut le faire qu’après une étude approfondie de la concurrence et des marchés de chacun de ses produits. Ainsi, les besoins d’investissement et leur rentabilité vont varier selon le type de marché et la structure de la concurrence. Pour un secteur jeune en forte croissance, l’évolution technique est rapide (informatique, électronique, télécommunication), il est nécessaire de réaliser des investissements importants en recherche développement, en capacité de production et en nouveaux équipements. Au contraire, les secteurs mûrs, où la demande est en faible croissance avec une technologie stabilisée, ne demandent que de faibles investissements de remplacement.
Par ailleurs, la rentabilité est directement fonction de la compétitivité car les coûts de production sont fonction du niveau de production cumulé. Les coûts unitaires de production seront d’autant plus faibles que les investissements et les dépenses d’exploitation sont amortis sur des ventes élevées. Ainsi, une entreprise en position dominante sera plus rentable, du fait de ses fortes marges, que les entreprises ne possédant qu’une faible part de marché.
Cette analyse stratégique conduit à considérer quatre situations de marché :
Secteurs
Secteur jeune et en forte croissance
Secteur mûr et en faible croissance
Entreprise dominante I) Forte rentabilité
+
Fort besoin d’investissement
Autofinancement
II) Forte rentabilité
+
Faible besoin d’investissement
Fort excédent de liquidité
Entreprise non dominante III) Faible rentabilité
+
Fort besoin d’investissement
Fort déficit en liquidité
IV) Faible rentabilité
+
Faible besoin d’investissement
Autofinancement
Une situation de type I génère une forte rentabilité et les fonds dégagés doivent être réinvestis constamment pour suivre la croissance du marché. Si cette situation ne permet pas de dégager immédiatement des liquidités importantes, elle doit évoluer à terme vers la situation III qui permet de dégager des profits sans nécessiter des investissements montre que le choix des investissements dépasse le cadre purement financier. Ceci n’empêche que la rentabilité à long terme est le premier objectif de toute stratégie.
1.2 Procédure de sélection des investissements
Une fois que les objectifs prioritaires de la politique d’investissement ont été choisis, il convient de mettre en place une procédure de choix des investissements ce qui pose aux grandes entreprises un délicat problème d’organisation. Rappelons néanmoins qu’il est possible de décomposer cette procédure en trois phases :
a) La génération des propositions d’investissement : il convient d’avoir une procédure décentralisée qui permet de générer des propositions à tous les niveaux de l’entreprise. Alors que les niveaux inférieurs des départements, divisions et filiales proposent généralement des investissements de remplacement ou d’expansion, la direction générale a la responsabilité de préparer des projets de développement stratégique. Ces projets doivent être accompagnés d’une étude commerciale, technique et financière justifiant l’opportunité de l’investissement et sa faisabilité.
b) La sélection des projets : elle s’effectue sur des critères financiers mais en tenant compte des priorités dictées par la politique de l’entreprise. Il s’agit de choisir les investissements les plus rentables tout en respectant les contraintes de financement. Le résultat de cette procédure est l’établissement d’un plan d’investissement et de financement. Ce document présente la synthèse des investissements sélectionnés et des financements associés. Afin d’avoir une vue globale du développement de l’entreprise, ce plan est généralement établi sur plusieurs années (trois ou cinq ans).
c) Le contrôle et le suivi des investissements : à tout processus de planification doit être associé une procédure de contrôle des réalisations. Le contrôle permet de s’assurer de la bonne exécution du plan et d’entreprendre d’éventuelles actions correctives. Par ailleurs, la comparaison prévision-réalisation permet d’améliorer les techniques de prévision utilisées et donc les techniques de chois d’investissement.
2 Les caractéristiques financières de l’investissement
a) Montant de l’investissement initial : cette variable désigne la totalité des capitaux qu’il faut engager pour acquérir les actifs requis pour le projet. Elle comprend trois rubriques génériques :
- Les actifs incorporels : il s’agit
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