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Le populisme économique : avantages et incovénients

Dissertation : Le populisme économique : avantages et incovénients. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  27 Novembre 2023  •  Dissertation  •  4 318 Mots (18 Pages)  •  195 Vues

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Le populisme économique tel que nous le connaissons aujourd’hui est un concept apparu dans les années 1930 en concordance avec le krach boursier de 1929 et la hausse soudaine et massive du chômage. 

Selon l’académie française, le populisme politique est “l’attitude, comportement d’un homme ou d’un parti politique qui, contre les élites dirigeantes, se pose en défenseur du peuple et en porte-parole de ses aspirations, avançant des idées le plus souvent simplistes et démagogiques”. Une autre définition pouvant être pertinente pour notre analyse est la définition de l’économiste André Cartapanis, docteur en science économique, qui nous dit qu’il est difficile de définir précisément le populisme mais ajoute ceci : “ce n'est ni une doctrine politique, ni une théorie économique comme peut l'être le libéralisme, le monétarisme ou le keynésianisme. Ni même une idéologie aux contours affirmés. C'est en réalité un concept "mou" qui n'a cessé de traverser l'histoire contemporaine depuis les années 1930 jusqu'à aujourd'hui, sous des formes renouvelées. C'est pourquoi je préfère parler d'expériences populistes tant sur le plan des institutions politiques et de l'exercice du pouvoir que dans le domaine de la politique économique.” Aussi, nous pouvons faire un lien étroit entre le populisme politique et le populisme économique. En effet, les mesures économiques populistes sont souvent prises dans un cadre politique ce qui lie par conséquent étroitement le populisme du populisme économique. Il n’y a donc pas de populisme politique sans populisme économique. Nous traiterons le sujet dans une géographie européenne ce qui correspond à la partie occidentale du continent Eurasien et sur un laps de temps partant de la fin du XIXème siècle à nos jours. Ainsi, nous répondrons à la problématique suivante : “Comment les politiques populistes impactent-elles les économies européennes depuis leur apparition et jusqu’à aujourd’hui ?” Nous verrons tout d’abord l’origine et les conditions d’apparition du populisme économique. Puis dans un second temps, nous aborderons les forces et les faiblesses du populisme économique. Enfin, nous étudierons deux cas concrets où l’on peut observer des cas de populisme économique : la France et le Royaume-Uni.




Ainsi penchons-nous sur les origines et conditions d’apparitions du populisme.
        Le mot populisme a deux histoires différentes. La première forme de populisme est apparue dans les années 1870 en Russie avec un courant socialiste, les “Narodnitchestvo”, de narod « peuple ». Ce courant est composé d’intellectuels de classes moyennes qui sont opposés au Tsar. Ils ont des idées nationalistes et utopiques et veulent instruire la classe paysanne, ils appellent ça la “croisade" vers le peuple. Leur concept était que les villages soient des communautés autonomes et qu’il y ait un État social dirigé par un souverain autoritaire. Ces intellectuels essaient de se positionner en défenseur du peuple contre l’élite : le Tsar et la Noblesse russe. Nous retrouvons donc ici une première caractéristique du populisme : l’opposition aux élites dirigeantes.
        Après le krach boursier de 1873, un mouvement composé d’agriculteurs apparaît aux Etats-Unis pour protester contre les banques envers lesquelles ils étaient endettés et envers le système capitaliste. Ici, nous voyons que ce mouvement apparaît à la suite d’une crise économique qui induit un chômage de masse. Nous retrouvons encore l’idée d'opposition aux élites et la volonté d’améliorer la condition du peuple en faisant des réformes radicales. Ce qui en fait un des premiers mouvements populistes. Le populisme a donc plusieurs origines différentes, se rapprochant des notions de socialisme et de nationalisme.
        Une personne populiste telle que nous l’entendons actuellement est une personne qui dit écouter le peuple et servir l’intérêt général, en promettant de nombreuses réformes pour essayer de se faire élire, réformes le plus souvent irréalisables.
Les populistes ont tendance à simplifier les questions complexes et à proposer des solutions simples et immédiates. Ils désignent souvent des boucs émissaires, ciblant fréquemment les élites, les personnes percevant un salaire au-dessus de la moyenne, les immigrés, les étrangers, les musulmans ou les juifs. Le populisme concentre souvent le pouvoir entre les mains d'un leader charismatique qui prétend représenter le peuple. 
        Une autre idée principale du populisme est que le peuple d’un pays doit pouvoir profiter pleinement de son économie. Le populisme prône donc une politique protectionniste, opposé au libre-échange qui est un système dans lequel les échanges commerciaux entre pays se font librement, c’est-à-dire qu’il n’y pas de barrières tarifaires et douanières ou de réglementations entravant les échanges commerciaux.
        Les populistes s’opposent aussi aux grandes entreprises internationales et aux investisseurs puissants qui, selon eux, disposent de moyens pour faire pression sur le gouvernement d’un pays et pour influencer des accords et des politiques commerciales internationales. Pour les populistes, cela se traduit par des politiques profitant davantage au capital (profit et investissement des entreprises) qu’au travail (travailleurs et employés). Par exemple, lorsque Nicolas Hulot était ministre de l’écologie, il a reçu des menaces de l’entreprise Monsanto (appartenant aujourd’hui au groupe Bayer) car il voulait interdire l’usage de certains produits chimiques dans l’agriculture. L’entreprise a réussi à faire pression pour que ces produits ne soient pas interdits, Nicolas Hulot a donc choisi de démissionner au cours de son mandat.  Les mécanismes ISDS (Investor-State Dispute Settlement) peuvent renforcer cette perception en permettant aux investisseurs et entreprises d’attaquer en justice un état qui ne respecte pas les accords commerciaux, nuisant ainsi à ces entreprises et investisseurs. Lorsque les tribunaux statuent en faveur de ces entreprises, ces mécanismes ISDS peuvent être considérés comme une forme de privilège des entreprises que le populisme économique critique.
        Pour finir, l’Europe connaît un essor du populisme dans les périodes où ont lieu des crises économiques et/ou politiques suivies par un chômage de masse. Le populisme alimente le sentiment que c’est à cause de la mondialisation que le chômage augmente et qu’il n’y a plus de croissance économique. Dans cette idée, les élites gouvernant le pays agissent seulement dans leur intérêt et contre celui du peuple, elles sont déconnectées des besoins et des préoccupations de celui-ci.



Après avoir vu les origines et conditions d’apparitions du populisme, nous pouvons mettre en lumière les forces et faiblesses du populisme économique
        Tout d’abord, le populisme économique défend l’idée d’une économie locale à circuit court, c’est-à-dire une économie dans laquelle il y a peu d'intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs. Ce type d’économie favorise les entreprises nationales et la production locale en les protégeant de la concurrence internationale. Il y a aussi une volonté de relocalisation de la production de biens et services ce qui permettrait de créer de nouveaux emplois et d’être moins dépendant d’autre pays. Pendant les périodes de crises, cette autonomie supérieure peut permettre d’éviter les problèmes de stocks et d’approvisionnement. Pour illustrer cette idée, nous pouvons prendre l’exemple de la France qui importe énormément de produits de Chine. Lors de la pandémie du Covid-19, cette dépendance à la Chine a été mise en lumière : comme la Chine produisait beaucoup moins, la France importait beaucoup moins et avait donc des problèmes de stocks et d’approvisionnement sur une multitude de produits. Cet exemple nous montre que le populisme économique peut-être avantageux lors de crises de production et c’est en concordance avec le fait que la doctrine populiste refait ou fait surface en période de crise (krach boursier de 1929).
        Le populisme économique lutte aussi contre la pratique de Dumping qui consiste à vendre des biens et services sur un marché d’un autre pays à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur les marchés de ce pays. Cette pratique peut avoir de graves conséquences pour les entreprises de ce pays car c’est une forme de concurrence déloyale qui peut entraîner la fermeture d’entreprises et la destruction d’emplois. L'avantage pour une entreprise de pratiquer le Dumping est que cela lui permet d’acquérir de nouveaux clients et de nouvelles parts de marché. Pour empêcher la pratique du dumping, le pays qui le subit va donc appliquer des taxes de douanes à l’entrée des produits sur le territoire. Ce qui a pour effet de se répercuter sur le prix payé par les consommateurs qui sera plus cher ou égal au produit fabriqué et vendu sur le territoire. On peut observer ici que cela peut fonctionner dans un laps de temps court puisque le consommateur paye cher le produit, ainsi cela relance l’économie localement car il paye les produits locaux au même prix que les produits dumpés mais le consommateur va perdre du pouvoir d’achat. Ainsi, l’Etat qui applique une politique populiste a intérêt à reverser une partie des taxes de douanes récoltées lors de l’entrée du produit aux consommateurs. Mais à terme, si l’entreprise qui pratique le dumping ne trouve plus aucun intérêt (car le produit est vendu trop cher en raison des taxes) à être sur le marché, elle va se retirer. On voit donc sur cet exemple que le populisme économique a un effet positif à court terme sur les emplois mais, à long terme, un effet négatif pour l’intérêt général (le plus grand nombre d’agents économiques).
        

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