Limite modèles économiques

Quelles sont les limites aux modèles économiques ?

Une des premières limites que nous pouvons évoquer est celle relative aux comportements humains ou plus précisément à leur changement. En effet, à imaginer que les modèles peuvent expliquer les phénomènes qu’ils étudient, le problème de changement des comportements  ne peut être prévu et donc les répercutions possibles sur les variables économiques non intégrées dans le modèle. Il est plus facile de construire des modèles dès lors que les comportements des agents peuvent être approximés et à condition qu’ils ne connaissent que peu de variations. Mais à partir du moment où les comportements des agents sont en rupture avec ce qu’ils étaient, les modèles ne peuvent que constater les erreurs commises. C’est une des explications qui a conduit les économistes à ne pas voir qu’une crise financière était en train de se créer aux Etats-Unis en 2008.

Cette première limite conduit à s’interroger sur une hypothèse nécessaire aux modèles économiques pour exister : celle des comportement humains. Aucun économiste ne peut dire qu’une hypothèse de ces comportements est meilleure qu’une autre. Ainsi, des modèles basés sur une rationalité parfaite des agents peuvent donner de toutes autres conclusions  avec une hypothèse de rationalité limitée des agents. Plus généralement, toute hypothèse contestée rend les conclusions du modèle potentiellement fausses.

L’exemple de la crise de 2008 peut également illustrer une autre limite des modèles économiques. Cette troisième limite concerne les modèles qui utilisent des données passées pour prévoir l’avenir. Cette approche peut être utilisée quand les variables économiques suivent une tendance. Dès lors qu’un choc intervient les prédictions deviennent caduques.  

Une dernière limite tient à ce que les modèles économiques arrivent en fin de raisonnement. En effet, ces modèles reposent sur des hypothèses et paradigmes qui font partie d’une théorie. Il faut donc bien associer un modèle à une théorie afin de limiter la visée normative de ce modèle car ce dernier n’est en fait qu’une explication particulière d’un phénomène. Un autre modèle voulant expliquer ce même phénomène mais s’appuyant sur un autre paradigme donnera des résultats différents sans que l’on puisse considérer que l’un ou l’autre des modèles a une plus grande portée explicative. En conséquence, les a priori théoriques du modélisateur conditionnent la structure du modèle et l'emportent sur l'analyse des séries statistiques.