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Peut-On Juger Objectivement De La Valeur D'Une Culture

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qui invalident certains passages de la Bible et la théorie aristotélicienne de la force motrice.

Les développements des sciences mathématiques, physiques et de la médecine bousculent ainsi l’organisation du savoir dans les universités. (Cf . Rabelais)

Ce changement appelé révolution copernicienne se manifeste par une quête continuelle sur la nature du « savoir », qui avait commencé avec des scientifiques et des philosophes antérieurs à Galilée : Tycho Brahé, Francis Bacon (1561-1626)…

• Descartes, ébauche les principes d’une méthodes scientifique (Discours de la méthode, 1637). Il écrit les méditations métaphysiques en 1641 et les Principes de la philosophie en 1644) tâchant d’inscrire la réflexion philosophique dans un cadre rationnel. Cette quête d’axiomes, de certitudes éprouvées, se poursuivit dans le mouvement du cartésianisme tout au long du XVIIIe siècle.

• Pascal (1623-1662) plus spirituel et d’inspirantion janséniste, ne partageait pas complètement la démarche très axiomatique et subjective de Descartes.

• Leibniz (1646-1716) développa les mathématiques et le calcul infinitésimal. Sa philosophie des monades se démarquait également de celle de Descartes.

• Les philosophes anglais, comme Thomas Hobbes et David Hume, adoptent une démarche empirique, mettant l’accent sur les sens et l’expérience dans l’acquisition des connaissances, au détriment de la raison pure.

• Spinoza prit parti pour Descartes, surtout dans son Ethique. Il se démarqua pourtant de son aîné dans son Traité de la réforme de l'entendement (Tractatus intellectus amendatione), où il montra que le processus de perception engage non seulement la raison, mais aussi les sens et l’intuition. La conception de Spinoza était centrée sur une vision de l’Univers où Dieu et la Nature ne font qu’un.

Cette idée deviendra centrale au siècle des Lumières, depuis Newton (1642-1727) jusqu’à Jefferson.

La croyance en un monde intelligible ordonné par le dieu chrétien a représenté le plus fort élan du questionnement philosophique sur la connaissance. Des idées telles que le déisme soulignaient que le monde était visiblement compréhensible par la raison humaine. L’image de Dieu comme « Grand Horloger » (Diderot) pénétra alors les esprits,.

Dans son célèbre essai Qu'est-ce que les Lumières ?, Emmanuel Kant donne la définition suivante : « Le mouvement des Lumières est la sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui. »

• Les Lumières se basent donc sur la croyance en un monde rationnel, ordonné et compréhensible, exigeant de l’homme l’établissement d’une connaissance également rationnelle et organisée.

3 Diffusion du savoir - l’Encyclopédie

L’autre innovation importante des Lumières est l’Encyclopédie. Cette entreprise monumentale trouve son fondement dans l’idée qu’il existe une architecture scientifique et morale du savoir. Le philosophe Denis Diderot et le mathématicien d’Alembert publient en 1751 l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

Mais la diffusion du savoir ne fut pas le seul fait des encyclopédistes : le processus se trouva amplifié par le "progrès" des techniques de diffusion de l’information : on passa du livre au journal et à la presse. Les premières gazettes, apparues en Italie à la fin du XVIIe siècle, se répandirent dans toute l’Europe pendant le XVIIIe siècle.

4 Idéal du philosophe

La figure idéale des Lumières est le philosophe, homme de lettre avec une fonction sociale qui exerce sa raison dans tous les domaines pour guider les consciences, prôner une échelle de valeurs et militer dans les problèmes d’actualité. C’est un intellectuel engagé qui intervient dans la société, un « honnête homme qui agit en tout par raison » (Encyclopédie), « qui s’occupe à démasquer des erreurs » (Diderot), « celui dont la profession est de cultiver sa raison pour ajouter à celle des autres », un défenseur des droits de l’humanité, opposé au despotisme...

Cet idéal va trouver sa réalisation dans l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, publiée entre 1750 et 1770, dont le but était de sortir le peuple de l’ignorance par une diffusion très large du savoir.

Les origines sociales des philosophes sont diverses : beaucoup sont issus de familles bourgeoises (Voltaire, Thomas Jefferson), d’autres de milieux plus modestes (Emmanuel Kant, Benjamin Franklin, Denis Diderot) ou encore de la noblesse (Montesquieu, Condorcet). Un certain nombre d’entre eux avaient reçu une éducation religieuse (Denis Diderot, Louis de Jaucourt) ou une formation juridique (Montesquieu, Thomas Jefferson).

Les philosophes constituaient des réseaux et communiquaient par lettres. On connaît la correspondance violente entre Rousseau et Voltaire. Les grands esprits du XVIIIe siècle se rencontraient et discutaient dans les salons, les cafés ou les académies. Parce qu’ils critiquaient l’ordre établi, les philosophes étaient poursuivis par les autorités et devaient recourir à des subterfuges pour éviter la prison. François-Marie Arouet prit le pseudonyme de Voltaire. La Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient valut à Denis Diderot d’être emprisonné au fort de Vincennes pour sa remise en cause de la religion. Accusé d’avoir rédigé des pamphlets contre le régent Philippe III d'Orléans, Voltaire fut emprisonné à la Bastille. Montesquieu publia de façon anonyme les Lettres persanes en 1721 en Hollande. De 1728 à 1734, il visita plusieurs pays d’Europe

Face à la censure et aux difficultés financières, les philosophes recouraient souvent à la protection d’aristocrates et de mécènes : Malesherbes et la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV, soutinrent ainsi Diderot. Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777) dont le salon était réputé subventionna une partie de la publication de l’Encyclopédie.. L’autre grand salon de l’époque des Lumières était celui de Claudine de Tencin. Dans les années 1720, Voltaire dut s’exiler en Angleterre où il s’enquit des idées de John Locke. Il fut accueilli à la cour de Frédéric II de Prusse. Bien des monarques européens lisaient et appréciaient les philosophes : Charles III d'Espagne, Marie-Thérèse et Joseph II d’Autriche, Catherine II de Russie, Gustave III de Suède. Les Philosophes luttaient généralement moins contre le pouvoir royal que contre l’hégémonie ecclésiastique et nobiliaire : dans sa défense de Jean Calas, Voltaire défendait ainsi la justice royale contre les excès d’une justice provinciale jugée plus fanatique. Comme ce dernier, Diderot et d’Holbach étaient favorables au despotisme éclairé. Seul Rousseau revendiqua avec constance l’égalité politique, qui devint par la suite un idéal révolutionnaire.

5 Critique de l’organisation sociale

• En France.la société était subdivisée en trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état, hérités de la période médiévale : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent.

• D’autre part, une nouvelle classe apparaissait avec le développement des échanges commerciaux : la bourgeoisie. Le peuple devenait aussi sous-représenté dans le tiers état, par rapport à son importance numérique.

6 Changements politiques

• Dès la fin du XVIIe siècle, John Locke définissait la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. La démocratie commença à se mettre en place en Angleterre. Montesquieu reprend l’idée de séparation des pouvoirs et l’étendit à un troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire dans De l'esprit des lois (1748).

• L’idée d’un gouvernement « rationnel » s’incarna dans la Déclaration d’Indépendance américaine.

• La Révolution française, en particulier, représente une application violente de la philosophie des Lumières, notamment lors de la brève période de pouvoir des Jacobins.

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8 Vers la Révolution française

La France a connu, au XVIIIe siècle, près de quatre-vingts ans de paix intérieure et de prospérité économique.C’était alors le pays le plus peuplé et le plus prestigieux d’Europe. La langue et la culture de la Cour de Versailles rayonnaient de Berlin, en Prusse, à Saint-Pétersbourg, en Russie. À mesure que se développait l’esprit philosophique, dans les salons, les cafés ou les clubs, l’autorité monarchique s’effritait, sapée tant par des tentatives de réformes sans lendemain que par l’opposition aristocratique. La bourgeoisie d’affaires s’imposa à partir de 1789 grâce à sa puissance financière

1 La Régence (1715-1723)

En 1715, Louis XIV laissait pour successeur un enfant de cinq ans. Louis XV succéda à son arrière

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