Poesie Ornement Ou Instrument

anger de son auteur (on pense à Ossip Mandelstam, exilé puis condamné aux travaux forcés), peut assumer de nombreuses fonctions : elle sert à révéler la réalité, à convaincre les hommes d'adhérer à une cause (désir d'influer sur le réel) ou encore à mettre en garde contre l'oubli. On cherche alors à se débarrasser de toutes les futilités encombrantes possibles car les formes poétiques fixes sont considérées comme un carcan dont les poètes souhaitent se libérer ; la strophe n'apparait plus de manière systématique, l'absence de métrique ne permet plus de distinguer des formes de vers fixes, la rime est même parfois absente du poème . Dans “Fonctions du poète” extrait du recueil Les Rayons et les Ombres publié en 1839, Victor Hugo explique le rôle du poète dans la société en moins de cinquante lignes. Il montre son opinion et l’explique sans en faire un roman de cent pages, et donc peut capturer l’attention de son lecteur sans l’ennuyer. c'est le même principe pour la poésie .Bien sûr la beauté de la poésie et son coté "ornement" faciliteront sa mémorisation et son impact sur le lecteur, cependant, arrivé a un certain degré, des écrits sur un paysage ou sur un cœur brisé ne suffisent plus à capter l'attention de tous les lecteurs .Il est de ce fait plus simple "d'éblouir" que de percuter le raisonnement d'un individu .

ornement :

par contre, afin de répondre à la question inverse il faut s'interroger au préalable sur la valeur que l'on accorde à l'ornement lui-même. Le mot poésie vient du verbe grec « poïéin » qui signifie créer. Le poète est un créateur d’univers. Car la poésie maniériste et baroque vise à éblouir, par tous les moyens A charmer le destinataire le plus souvent imaginaire des sonnets amoureux, en multipliant les raisonnements fins et les formules spirituelles (les concetti à la manière italienne) ; à envoûter le lecteur, à le prendre au piège dans un langage que l'ornement a précisément pour but de rendre le plus artificiel qui soit, c'est-à-dire le moins immédiatement accessible. Bien plus, il ne s'agit pas de décrire poétiquement la réalité, mais de créer artistiquement une vérité pour ainsi dire autonome. C'est la magie verbale qui a sauvé bon nombres de gens de l'injuste accueil fait par les contemporains, d'où l'on peut conclure déjà contre v.Hugo que la poésie a d'abord besoin d'être un ornement. Toutefois, à côté de cette Beauté qu'on ne manquera jamais d'attendre de la poésie, peut-être faut-il lui reconnaître quelques utilités, non pas directement, comme l'a trop souvent cru Victor Hugo, mais indirectement, parce qu'elle est humaine . L'ornementation littéraire ne trouve donc pas sa raison d'être dans la seule volonté d'enrichir la parole du poète en la rendant plus systématiquement métaphorique, mais aussi dans le souci de s'affranchir tout à fait de l'expression courante, du langage prosaïque. L'ornement s'oppose ainsi au naturel, qu'il a pour vocation de chasser, et de dépasser. c'est une poésie de la parure, poésie fardée, poésie de l'artifice si peu apte à saisir la fraîcheur du sentiment. Poésie rhétorique qui agace souvent par ces outrances convenues, Mais poésie de virtuose .Gautier lui-même dans le Poète et la Foule (Espagne, 1845), soutient que la poésie enrichit l'Humanité en faisant naître une communion et en élevant les âmes par la pure jouissance esthétique :N'ai-je pas de mon flanc, d'où mon âme s'écoule Fait jaillir une source où boit le genre humain ?

conclusion :

si la poésie peut