Race Et Histoire
Note de Recherches : Race Et Histoire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresept de culture et leur diversité. Nous montrerons comment l'auteur essaie d'argumenter en faveur d'une égalité de valeur des cultures malgré leur diversité de fait. En second lieu, nous tenterons d'analyser la critique des arguments évolutionnistes et le concept d'ethnocentrisme abordés par Lévi-Strauss. Nous verrons que c'est ce dernier qui conditionne la plupart de nos jugements sur les autres cultures et que les sociétés différentes des sociétés occidentales ne sont pas forcément « archaïques » ou « enfantines ». Enfin, nous traiterons de la collaboration des cultures et du « double sens » du progrès selon l'expression consacrée par Lévi-Strauss. Celui-ci termine sa réflexion par l'importance de l'échange entre les cultures dans l'histoire par la mise en évidence d'un cercle vertueux entre diversité et progrès, nous en parlerons. Le plan sera donc le suivant:
I. Culture et diversité.
II. Critique des sociétés « archaïques », l'idée de progrès et l'histoire stationnaire.
III. La collaboration des cultures et le double sens du progrès.
Culture et diversité.
Race et Histoire est structuré en dix chapitres assez courts (un peu moins de dix pages chacun). Chaque chapitre traite d'une idée, d'un concept. Ainsi Lévi-Strauss consacre un chapitre au concept d'ethnocentrisme ou à l'idée de progrès par exemple. Cela fait penser, et peut être est-ce voulu, à une sorte de manuel. Un manuel pour comprendre le concept de cultures et ainsi apprendre à les accepter pour de vrai.
Car Lévi-Strauss commence par le préciser: nous pensons connaître et accepter les autres cultures alors que nous les jugeons de façon subjective. L'idée d'une supériorité d'une culture sur une autre ou d'un stade différent d'une évolution qui serait la même pour tous est très courante dans la société selon lui et il s'attache donc à démontrer le plus clairement possible qu'il n'en est rien.
Pour cela il adopte une argumentation en trois temps. En premier lieu Lévi-Strauss choisi de traiter de l'idée de culture et de leurs différences. C'est à cette occasion qu'il aborde le fameux thème de l'ethnocentrisme. Après avoir expliciter les différences existants entre les cultures et surtout le fait que ces différences de fait ne sont pas des différences de valeur, il s'attache à analyser les concepts qui fondent les thèses des cultures inégales comme l'idée de progrès ou d'une société stationnaire en opposition à une société cumulative. Il explique également ce qu'est une société primitive ou archaïque en essayant de démonter un certain nombres de préjugés à leur sujet. Enfin, il conclue son raisonnement avec une portée plus générale en s'interrogeant à la manière d'un philosophe sur la place de la civilisation occidentale et en dévoilant certains faits sociologiques qu'il présente, et nous y reviendrons en deuxième partie, comme universels (comme la place du hasard dans la civilisation ou l'importance de la collaboration entre les cultures dans leur évolution). On peut donc voir la progression que Lévi-Strauss s'applique à suivre: d'abord le concept de cultures et leurs différences, ensuite le rejet des préjugés sur la valeur de ces cultures et enfin une vision plus globale faisant office de conclusion.
Lévi-Strauss commence son ouvrage par une brève explication de sa démarche. Il ne s'agit pas ici de parler de cultures inférieures ou supérieures ou même d'envisager des propriétés particulières propres à chacunes d'elles. Il dit: « Quand on cherche à caractériser les races biologiques par des propriétés psychologiques particulières, on s'écarte autant de la vérité scientifique en les définissant de façon positive ou négative ». Bien qu'il s'attache à clarifier ce fait, l'auteur ne souhaite pas faire l'impasse sur les différences entre les cultures qui peuplent notre planète et participent toutes de façon égale à notre histoire (« à savoir que celle-ci [l'Humanité] ne se développe pas sous le régime d'une uniforme monotonie, mais à travers une extraordinaire diversifiés de sociétés et de civilisations »). En parallèle, pour Lévi-Strauss, ce n'est pas le concept de race qui importe mais celui de culture car ce dernier représente des milliers d'aspects alors que la race telle qu'elle est décrite n'est présente que sous trois ou quatre formes. Et ceci d'autant plus que des individus de même race peuvent être de cultures différentes (« Il y a beaucoup plus de cultures que de races humaines »).
Il y a donc une diversité des cultures bien plus importante qu'une diversité de race. Mais pour l'auteur, cette diversité forme un nouveau problème car elle fournit un nouveau terreau au racisme. Lévi-Strauss prend l'exemple de l'homme de la rue qu'on a réussit à convaincre de l'égalité entre Noirs et Blancs mais qui persisterait à croire en la supériorité de l'Occident sur l'Afrique par exemple. Ainsi Lévi-Strauss s'attèle maintenant à expliciter les différences entre cultures et expliquer pourquoi nous sommes souvent amenés à les placer sur un système de valeurs.
Ces différences sont difficiles à saisir car elles sont multiples (« les cultures humaines ne diffèrent pas entre elles de la même façon, si sur le même plan »). Mais bien que ces différences existent, Lévi-Strauss s'attache à montrer qu'elles sont sur le même plan et qu'elles n'en demeurent pas moins contemporaines. Pour faire simple, ce n'est pas parce que telle culture utilise une hache de pierre que celle-ci est encore à l'âge de pierre. C'est un refus de la thèse évolutionniste qui voudrait que les sociétés participent toutes de la même évolutions et qu'elles n'en seraient pas toutes au même stade. Enfin, ce n'est parce qu'une société ne manie pas l'écriture lorsque nous la découvrons qu'elle n'a jamais connu de système similaire dans le passé puisque nous sommes incapable d'en connaître la teneur (« il ne faut pas oublier que les sociétés contemporaines restées ignorantes de l'écriture (…) furent, elles aussi, précédées par d'autres formes »). Après avoir montré que les cultures présentent des différences de fait et non de valeur, Lévi-Strauss va tenter de montrer pourquoi nous les jugeons de façon subjective et pourquoi la théorie évolutionniste a autant de succès. Il va développer pour cela le concept d'ethnocentrisme, moteur selon lui d'une conception hiérarchisée des cultures.
Lévi-Strauss prend l'exemple de l'Antiquité et du terme « barbare » pour montrer que de façon générale nous répugnons tout ce qui ne vient pas de notre culture. Ainsi les grecs désignaient de cette façon tout ce qui était étranger à Athènes; que ce soit la langue, les vêtements ou la couleur de la peau (« Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (…) sous le même nom de barbare »). Cette posture que Lévi-Strauss juge « naïve » recèle pour lui un paradoxe. En effet celui qui rejette l'autre hors de l'Humanité fait la même chose que celui qu'il qualifie de « sauvage ». Ainsi l'on pourrait dire que chaque culture est vue comme anormale par une autre culture: c'est l'ethnocentrisme. Et pour Lévi-Strauss c'est à cause de cet ethnocentrisme que nous voyons les cultures comme subjectivement hiérarchisées.
L'auteur commence ici la deuxième partie de son raisonnement. Après avoir clarifier la notion de diversité des cultures et avoir pointé du doigt l'ethnocentrisme, celui-ci va à présent s'attacher à démonter les arguments principaux des partisans d'une hiérarchie des cultures; à savoir: les sociétés dites primitives et archaïques, l'idée de progrès et l'opposition de l'histoire cumulative avec l'histoire stationnaire. Ces arguments forment trois fondement essentiels de l'argumentation raciste.
Critique des sociétés « archaïques », l'idée de progrès et l'histoire stationnaire.
Ici l'auteur va dénoncer ce qu'il a appelé un peu plus tôt le « faux évolutionnisme » (le vrai étant l'évolutionnisme biologique établi par Darwin). Les sociétés dites « archaïques » seraient en fait les analogues des sociétés primitives nous ayant précédé dans le temps et dans l'espace. Parce que certaines des sociétés d'aujourd'hui utilisent les mêmes outils ou pratiquent certains rites du même ordre elles seraient à un stade de l'évolution similaire. Or Lévi-Strauss nous montre que la civilisation précolombienne avait un système agraire avancé mais ne maîtrisaient pas la domestication alors que la période néolithique européenne avait un exercice égal et des deux techniques de production. Par ailleurs, l'exemple des peintures anciennes ressemblant aux peintures de certaines cultures actuelles est également pointé du doigt (« les arts primitifs sont aussi éloignés de l'art magdalénien et aurignacien que de l'art
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