Registres littéraires

[pic 1]

Les registres désignent les différentes manières de s’exprimer qui traduisent différentes façons de percevoir le réel. Chaque registre correspond à une manière de sentir du locuteur et à un certain type d’émotion qu’il cherche à susciter chez son interlocuteur : l’admiration, la pitié, le rire…

Le registre épique

Issu du genre de l’épopée, il consiste à attribuer à des personnages ou à des événements une grandeur exceptionnelle. Les héros dépassent l’humanité ordinaire.

• Émotions suscitées : admiration, effroi, étonnement devant la grandeur des héros, leurs aventures et le caractère exceptionnel des faits accomplis.
• Procédés : figures d’insistances (répétitions, accumulation, hyperboles…), moyens lexicaux (adverbes d’intensité, champ lexical de l’aventure, du merveilleux, et des superlatifs) et de longues phrases (= « amples périodes »).

Le registre lyrique

Correspond à l’exaltation des émotions et des sentiments personnels du « moi » (l’amour, la nostalgie…).

Lorsque prédomine la tristesse et le regret, on parlera de tonalité élégiaque.

• Émotions suscitées : joie, tristesse, communion avec la nature et regret de la fuite du temps.
• Procédés : marques de la subjectivité (« je », « moi »), ponctuation expressive (exclamative, interrogative), adverbes d’intensité, métaphores et comparaisons, jeux phoniques (allitération, assonance).

Le registre tragique

Insiste sur l’expression de la fatalité contre laquelle l’homme lutte en vain. Il est présent dans le genre de la tragédie et il représente la lutte d’un homme contre un dieu, une passion ou un devoir qu’il écrase.

• Émotions suscitées : tristesse, crainte, pitié, angoisse…
• Procédés : champ lexical de la fatalité, du destin, de la souffrance…, figures d’insistances, de nombreuses exclamations et d’interjections.

Le registre pathétique (= « pathos » = souffrance subie ou épreuve)

Met aussi l’accent sur l’expression de la souffrance mais sans la relier au poids d’une fatalité.

• Émotions suscitées : compassion.
• Procédés : lexique de la souffrance, métaphores, idem que les procédés du tragique sauf la fatalité.

Le registre comique

S’applique à toutes les formes d’expressions qui provoquent le rire ou le sourire.

• Émotions suscitées : le rire sous tous ses aspects (léger, gai, libérateur, moqueur…)
• Procédés : décalage entre la situation attendue et celle qui est donnée, aspect mécanique ou répétitif des situations des personnages, jeux de mots, figures d’exagérations (hyperboles).
• Genre comique :

• Le burlesque : traite dans un style bas des sujets graves et sérieux (caricature, parodie).
• L’humour noir : mêle le comique au tragique pour faire rire de situations graves (souffrance, mort).
• L’ironie : porte une visée insolente, agressive et cherche à disqualifier, elle porte sur l’implicite et n’est pas toujours comprise (on emploi souvent des antiphrases).
• Le satirique : c’est faire rire pour dénoncer.

Le registre réaliste

Consiste à présenter l’univers de la fiction comme le plus proche du monde réel.

• Effet provoqué : l’illusion du vrai.
• Procédés : emploi de détails, énumérations, précisions spatio-temporelles, des paroles de personnage, la représentation de milieux sociaux, l’allusion à des personnages historiques et à des événements réels.

Le registre fantastique

Correspond à l’irruption d’éléments invraisemblables dans un univers réaliste. Il est fondé sur une troublante indétermination entre le normal et l’anormal. On le distingue du merveilleux qui suppose l’acceptation d’un univers totalement différent du monde réel.

• Émotions suscitées : angoisse, peur, étonnement, admiration…
• Procédés : intrusion brutale du mystère dans la vie réelle, champ lexical de l’étrange et de la peur.

Les registres de l’argumentation

• Le registre didactique :

Il consiste à exposer un thème comme un objet d’enseignement : il vise à transmettre un savoir (moral, philosophique, scientifique…) de façon claire et ordonnée.