Tartuffe
Rapports de Stage : Tartuffe. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireslage entre les registres de langue, avec le recours au langage familier chez Mme Pernelle « Un pu trop forte en gueule, et fort impertinent » et chez Dorine « Qu’un gueux qui, quand il vint, n’avait pas de souliers » . Les répétitions, notamment, soulignent les obsessions, tel Orgon avec « Et Tartuffe ? » et « Le pauvre homme ». Molière touche ici à l’Absurde comme lorsque ses personnages se coupent la parole, se répondent en écho. Tout le théâtre de Molière s’emploie ainsi à faire tomber ces masques, à rendre évident aux yeux du public le mensonge des âmes, celui de Tartuffe qui, par exemple dans ses aveux à Elmire, mêle le langage de la dévotion chrétienne et celui de la galanterie précieuse (III, 3, vers 966-986).
Le comique de caractère repose aussi, comme pour les gestes et le langage, sur la notion de décalage, déclinées sur trois niveaux. Apparaît d’abord un décalage entre le personnage et son entourage, comme pour Orgon au sein de sa famille ; puis intervient un décalage entre le comportement du personnage et les valeurs de « l’honnête homme », comme dans le cas d’Orgon qui heurte de façon inacceptable les règles élémentaires de la politesse ; enfin – et plus grave! – on observe un décalage au sein même du personnage, entre sa nature profonde et ses pulsions du moment. Ainsi Tartuffe s’écrie « Ah! pour être dévot, je n’en suis pas moins homme ; » et tout son discours entrecroise le lexique de la religion et celui du désir sensuel.
Le comique de situation repose essentiellement sur l’inversion des rapports de forces .Il s’agit de faire rire de ce que l’on respecte d’habitude. C’est ce procédé que reprend la farce en déstabilisant les « puissants » : en les plaçant dans des situations inhabituelles, comme Orgon caché sous la table ; en créant des quiproquos qui les égarent ; en multipliant les coups de théâtre qui les surprennent. Le public rit de sa supériorité sur le naïf : il possède, lui, les clés de la situation dont le personnage est dupe. La situation comique la plus complexe se produit lorsque l’intrigue entière se fonde sur le mensonge, touchant alors au thème du « masque ». Ainsi Tartuffe occupe dans la maison et dans l’esprit d’Orgon une place qui ne correspond pas à sa nature profonde. Molière crée alors un effet d’attente : quand ce « masque » tombera-t-il et comment ? Lorsque, comme dans l’acte V le trompeur se retrouve trompé et, à son tour, confondu, l’équilibre est rétabli, le masque est enlevé, la « nature » c’est-à-dire le naturel et la vérité des sentiments peut triompher.
Ces 3 types de comiques vont servir à Molière pour dénoncer différent types de défauts de l’époque mais qui sont toujours présent de nos jours.
Dans le Tartuffe, la naïveté est principalement caractérisée par Orgon. Cet extrait se situe au début de l’œuvre (I, 3) un dialogue vif et comique s’installe entre Orgon et Dorine, sous les yeux de Cléante. Cette scène révèle la naïveté d’Orgon à propos de Tartuffe. Grâce à son personnage, Molière brosse le portrait satirique d’un parasite. Avec ce dialogue une situation comique apparaît. Deux répliques sont prononcées régulièrement par Orgon : «le pauvre homme », « Et Tartuffe ». De même, un effet mécanique se crée entre les deux personnages; quand l’un parle de Tartuffe, l’autre réplique par Elmire, un quiproquo s’installe donc entre les deux clans. L’effet du comique est également produit par le rôle des personnages. Dorine décrit les souffrances d’Elmire tandis qu’Orgon y est indifférent, et ne se préoccupe pas de sa femme. Dorine veut montrer à Cléante l’aveuglement d’Orgon et son incapacité à comprendre qu’il est manipulé. Et du coup, la servante domine le maître de la maison et on assiste donc à une situation inversée. De plus c’est elle qui dirige le dialogue et Orgon ne se satisfait que de ses répliques brèves. Cléante fait figure de spectateur, il reste muet tout au long du dialogue mais il écoute attentivement et ne cesse de manifester sa surprise. C’est ce qu’on appelle le théâtre dans le théâtre. Le comique va enfin naître des traits caricaturaux d’Orgon, tout au long du dialogue, il ne parle que de Tartuffe. Orgon se rend alors ridicule par la répétition des répliques : «Et Tartuffe» ; « Le pauvre homme » qui exprime d’une part une adoration pour ce personnage et d’autre part de la pitié. De la même manière, un décalage comique se crée, Orgon ne se préoccupe pas de sa femme qui est malade, mais de Tartuffe qui est « gros et gras » et qui a « le teint frais».
De tous les défauts de Tartuffe, l'hypocrisie est sans aucun doute le plus important. Depuis le départ il a été remarqué par tous sauf Orgon et sa mère " tout son fait, croyez-moi, n'est qu'hypocrisie" (v70). Celle-ci se manifeste sous deux principales formes:
- La première est morale. Le dictionnaire définit l'hypocrisie comme un vice qui consiste à feindre des sentiments ou une vertu que l'on a pas. Or cette définition colle parfaitement au personnage de Tartuffe car ses discours sont en totale contradiction avec ses actes. Alors qu'il prétend s'intéresser le moins du monde à l'argent, il veut s'emparer de la fortune de son bienfaiteur. Bien qu'il pardonne Damis de l'avoir, selon Orgon, calomnié, il se refuse à réconcilier le père et le fils. Tandis qu'il se choque du décolleté de Dorine (v861), il tente de séduire Elmire dans le dos d'Orgon.
- La deuxième forme d'hypocrisie est religieuse. Derrière des apparences d'un bon catholique qui va "chaque jour à l'église" (v283), fait des actes de charité (v855-856) ou bien se fait lui même violence pour expier de ses fautes (v853) se cache en fait un homme qui utilise la dévotion pour ses propres intérêts. La vraie foi décrite par Cléante est bien différente de celle que pratique l'imposteur. En effet, comment expliquer le fait qu'il soit "gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille" (v234) alors qu'il se mortifie et prétend renoncer aux plaisirs de la vie? De même, ses actes de charité ne sont que paroles, les prisonniers qu'il devait aller voir à l'acte II scène 3 ont été préférés à Elmire. De plus, ses régulières apparitions à l'église sont bien trop bruyantes et démonstratives pour être vraies: il cherche en fait plus à attirer l'attention d'Orgon, qu'à glorifier Dieu. L'hypocrisie se manifeste également dans les enseignements que Tartuffe prodigue à Orgon. Quand celui-ci raconte à Cléante que son maître lui a conseillé de "n'avoir affection pour rien"(v276) ou bien qu'il pourrait voir "mourir frère, enfants, mère et femme" sans s'en soucier (v278), cela va totalement a l'encontre du plus important dogme des chrétiens "aimez-vous les uns les autres". Dans ce cas, Tartuffe modifie le sens des préceptes de la religion chrétienne en sa faveur et pense qu'en détournant Orgon de sa famille, il lui sera plus facile de séduire Elmire et de s'attirer encore plus l'approbation de son mari
Dans le Tartuffe, de nombreuses amours se nouent au fur et à mesure de l'intrigue, et y jouent d'ailleurs un rôle très important. Il
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