Anthologie Voyage (Non Fini)
Documents Gratuits : Anthologie Voyage (Non Fini). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresx qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, est le poème le plus célèbre de ce recueil, dont la peinture reflète l'image.
3 – En bateau
Clair de lune, étude à Millbank, XIXe siècle, William Turner, (1775-1851)
« Cependant la lune se lève »
3 – En bateau
En bateau
L’étoile du berger trembloteDans l’eau plus noire et le piloteCherche un briquet dans sa culotte.
C’est l’instant, Messieurs, ou jamais,D’être audacieux, et je metsMes deux mains partout désormais !
Le chevalier Atys, qui gratteSa guitare, à Chloris l’ingrateLance une oeillade scélérate.
L’abbé confesse bas Eglé,Et ce vicomte dérégléDes champs donne à son coeur la clé.
Cependant la lune se lèveEt l’esquif en sa course brèveFile gaîment sur l’eau qui rêve.
Paul Verlaine, Les fêtes galantes, 1869.
Paul Verlaine (1844-1896), fût emprisonné peu après avoir perdu son emploi municipal, puis a était professeur. Il a aussi rencontré Arthur Rimbaud. Son œuvre la plus célèbre est la Colloque sentimental (1869).
En bateau fait parti d'un petit recueil, Les fêtes galantes, où 21 autres poèmes se trouvent. Ce poème s'inspire du tableau de Watteau, L'embarquement pour Cythère, exposé au Louvre.
4 - L'appel du large
Marc Schaffner
« Un matin nous partons.. »
4 - L'appel du large
L'appel du large
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,Le coeur gros de rancune et de désirs amers,Et nous allons, suivant le rythme de la lame,Berçant notre infini sur le fini des mers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partentPour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, XIXe siècle.
Charles Baudelaire (1821-1867), très grand littéraire du XIXe siècle, il détache la poésie de la morale. Dans son recueil cité plus haut, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté.
L'appel du large fait une bref référence au voyage, mais il dénonce un certain ennui. Un voyage peut être beau mais peut aussi être très ennuyeux, voir pénible.
5 – l'Albatros
Catherine RÉAULT-CROSNIER, XXIe siècle
« Qui suivent, indolents compagnons de voyage »
5 - L'Albatros
L'Albatros
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !L’un agace son bec avec un brûle-gueule,L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l’archer ;Exilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1859.
Charles Baudelaire (1821-1867), très grand littéraire du XIXe siècle, il détache la poésie de la morale. Dans son recueil cité plus haut, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté.
L'Albatros décrit le grand oiseau qu'est l'albatros. Il poursuit les bateaux, tel un compagnon acharné, dont les marins apprécient. Chaque voyage a un oiseau .
6 - Le relais
Alfred Sisley, XIXe siècle
« Un ruisseau qui murmure entre les peupliers »
6 - Le relais
Le relais
En voyage, on s’arrête, on descend de voiture ;Puis entre deux maisons on passe à l’aventure,Des chevaux, de la route et des fouets étourdi,L’oeil fatigué de voir et le corps engourdi.
Et voici tout à coup, silencieuse et verte,Une vallée humide et de lilas couverte,Un ruisseau qui murmure entre les peupliers,Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !
On se couche dans l’herbe et l’on s’écoute vivre,De l’odeur du foin vert à loisir on s’enivre,Et sans penser à rien on regarde les cieux…Hélas ! une voix crie : “En voiture, messieurs !”
Gérard de Nerval, Odelette, XIXe siècle
Gérard de Nerval (1808-1855), poète du romantisme, connu pour ses poèmes et ses nouvelles, avec son recueil Les Filles du feu (1854). Il écrivit aussi deux romans et des pièces de théâtre.
Le relais, inclus dans le recueil Odelettes, décrit les escales, les pauses dans un voyage. Elles sont bénéfiques, reposantes, mais souvent courtes. Un voyage long a toujours une sorte de relais.
7 - Bel astre voyageur
Photo de Nicolas Biver de l'Observatoire de Paris, 1997
« Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives »
7 - Bel astre voyageur
Bel astre voyageur
À La Comète de 1861
Bel astre voyageur, hôte qui nous arrivesDes profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terreL’homme aura disparu. Du fond de ce séjourSi son œil ne doit pas contempler ton retour,Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,Du moins jette au passage, astre errant et rapide,Un regard de pitié sur le théâtre videDe tant de maux soufferts et du labeur humain.
Louise Ackermann, Poésies philosophiques, 1871.
Louise
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