Anti-venin et maladie auto-immune

Certains animaux comme les serpents marins présents en Nouvelle-Calédonie sont venimeux. Lors de morsure, ils peuvent envenimer leur proie/victime en leur injectant une dose de venin potentiellement contenant des toxines potentiellement mortelles. Il existe donc des anti-venins contenant des anticorps dirigés contre ces toxines.

Nous allons nous demander d’où est-ce que proviennent les anticorps contenus dans le sérum anti-venin, et la raison de leur spécificité qui permet de limiter les effets du venin.

Dans un premier temps nous parlerons de la production des anticorps, puis de la spécificité anticorps-antigène (ouchterlony)

La production d’un sérum anti-venin de serpents marins se fait en plusieurs étapes :

du venin est récupérée chez certaines espèces de serpents marins, puis il est injecté à faible dose à un cheval. Les toxines présentes dans le venin agissent comme un agent infectieux libre, qui circule dans l’organisme. Il va être reconnu par un Lymphocyte B (LB) naïf dans les ganglions lymphatiques en se fixant par complémentarité sur ses récepteurs B (ou BCR), il y a donc la sélection du clone de LB naïf compétents qui possèdent les mêmes récepteurs B spécifiques des toxines du venin des serpents marins (sélection clonale). La liaison entre l’antigène et le récepteur BCR déclenche la multiplication par mitose du clone de LB où les cellules auront la même spécificité pour les toxines à l’aide de l’interleukine 2 (prolifération clonale). Après les mitoses, certains LB se différencient en plasmocytes sécréteurs d’anticorps dirigés contre les toxines du venin, circulant dans l’organisme.

Puis, après quelques semaines, le sang du cheval contenant les anticorps circulant dirigé contre les toxines est récupéré, le sérum est séparé par centrifugation des cellules sanguines et les anticorps sont purifiés.

Comme nous l’avons dit, les anticorps produits par les plasmocytes lors de l’injection du venin sont spécifiques des toxines présentes dans le venin. Ceci est valable pour tous les anticorps : ils sont spécifiques à un antigène. Nous pouvons montrer cette spécificité anticorp-antigène grâce au test d'Ouchterlony dont le principe est le suivant : dans une boîte de pétri nous creusons 1 puit au centre où nous y mettons un antigène, et 4 autres puits autour où nous y mettons 4 différents type d’anticorps. Après quelques minutes il y a l’apparition d’un arc de précipitation entre l'anticorps et l’antigène, ce qui indique la présence d’une réaction, l’anticorps est donc spécifique à l'antigène.

Cette spécificité est due aux parties variables de l’anticorps qui composent les deux sites de reconnaissance et de fixations de l’antigène par complémentarité spatiale au niveau des bras du Y.

Lors d’une morsure de serpents marins venimeux avec l’injection de venin sur un individu, il y a une réponse de l'organisme lente et tardive puisque les étapes de sélection clonale et prolifération clonale concernant les toxines ont un délai d’une semaine, et elle est aussi peu intense car il y a une faible production de plasmocytes sécréteurs d’anticorps, ce qui peut potentiellement causer la mort. Avec l’injection de l’anti-venin, les anticorps contenus dans ce-dernier agissent et neutralisent directement les toxines. Il n’y a donc pas besoin d’étapes de sélection clonale, de prolifération clonale et différenciation en cellules effectrices qui, dû au délai assez long de ces étapes, peuvent être la cause de mort de l’individu.

J’en conclus que les anticorps présents dans le sérum anti-venin sont issus de la réaction adaptative, et que cet anti-venin est spécifique car les anticorps qu’il contient sont spécifiques aux toxines du venin des serpents marins. L’anti-venin limite les effets du venin en agissant directement sur les toxines.

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Lorsqu’un individu est atteint du diabète de type 1, cela signifie une insuffisance