Toxicomanies/Addictions: Assistante Sociale 2 Eme Année " La Politique Publique Relative à La Réduction Des Risques De Maladies Infectieuses"
Mémoires Gratuits : Toxicomanies/Addictions: Assistante Sociale 2 Eme Année " La Politique Publique Relative à La Réduction Des Risques De Maladies Infectieuses". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresl'encontre des usagers de drogues et des dispositifs de santé qui tardent à se mettre en place, la France ne ferait-elle pas une "guerre contre les drogués" sous couvert d'une "guerre contre la drogue"?
Ayant efféctué mon stage de seconde année de formation d'assistante de service social (5mois et demi) au sein d'un Centre d'accompagnement à la réduction des risques pour usager de drogue (CAARUD), j'ai pu me saisir de cette question au niveau théorique et pratique, et ainsi construire une réflexion autour de celle-ci. Mon questionnement s'est notamment basé autour des référentiels utilisés par les politiques et les professionels car ceux-ci induisent tout de même certaines pratiques professionnelles. En loccurence, le terme "d'usager de drogue" est passible de sanctions pénales selon le cadre législatif en vigueur. Hors, les professionnels accueillent chaque jour ces même usagers au sein des stuctures d'accompagnement vers la réduction des risques. Cela amène tout de même des questions d'ordres déontologique et éthique relatives aux professionels du médical et du social, qui se trouvent souvent obligés de s'adapter entre la légalité et les situations illégales auxquels ils peuvent être confrontés. Soumis et protégés par le sercret professionnel, les travailleurs sociaux et leur travail sont parfois mis à mal par les politiques publiques.
La première partie de ce dossier s'articulera autour de la présentation de la politique publique, du contexte de sa naissance à la population concernée, puis, dans une seconde partie, nous ferons un état des lieux des dispositifs mis en place ainsi qu'une mesure des impacts sur les pratiques à risques. Enfin, nous aborderons les limites de ce dispositif, et en particulier dans un Etat répressif.
Partie 1:
Présentation de la politique publique relative à la Réduction des Risques liés à l'usage de drogues.
Le contexte socio-politique
C'est dans un contexte ravagé par le virus du Sida et hépatites dans les années 80 que, sous la pression des associations, les pouvoirs publics se sont saisis de la question de la réduction des risques. Il faudra attendre 1987 pour que la première mesure soit prise à l'initiative de la ministre de la santé de Jaques. CHIRAC, Michèle BARZAK. Celle ci autorise en effet, par un décret, la vente libre en pharmacie de seringues. C'est un premier pas tardif vis-à vis d'autres pays Européens comme la Grande Bretagne ou les Pays Bas, mais aussi important dans un contexte socio-politique de "guerre contre la drogue". Cependant, il faudra malheureusement attendre la "période noire du Sida" (1993-1994) pour que le décret soit mis en application par Simone VEIL. Celui-ci prévoira notamment un programme d'échange de seringues en pharmacie et la mise à disposition de kits stérils, mais aussi des services d'accueil pour les personnes toxicomanes dans les hôpitaux et "boutiques" spécialisées. En plus de cela, la mise en place de traitements de substitution aux opiacés est intégré dans le paysage politique, ce qui permettra un net ralentissement des contaminations et une baisse de 79% des overdoses mortelles.
Présentation de la loi
La loi du 13 août 2004 (n°2004-806) relative à la politique de santé publique présente la réduction des risques liées aus usages de drogues : elle "vise à prévenir la transmission des infections, la mortalité par surdose de drogue intraveineuse et les dommages sociaux et psychologiques liés à la toxicomanie par des substances classées comme stupéfiants". (article L. 3121-4.)
C'est à partir de celle-ci que des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques (CAARUD) ont vu le jour à partir de 2005, apportant ainsi un cadre juridique aux équipes de terrain, et proposant une prise en charge globale des personnes par l'article L. 3121-5.: "Les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue relèvent de l'article L. 312-1 du code de l'action sociale et des familles et concourent, avec les autres dispositifs, à la politique de réduction des risques. Leurs missions sont définies par décret en Conseil d'Etat." De plus, l'accueil proposé doit être anonyme et gratuit.
Il est aussi stipulé dans la loi que le financement est à la charge de l'Etat, ce qui est aussi un moyen de reconnaître sa responsabilité face à ce phénomène de société. En effet, dans une société qui avance toujours plus loin dans la qualité de nos vies, et d'autant plus dans le champs de la santé, les pouvoirs publics se devaient se saisir de la question de la réduction des riques afin d'analyser et de proposer des dispositifs améliorant le quotidien des personnes exposées aux problématiques liées à la drogue.
Les publics concernés par la réduction des risques liés à l'usage de drogue.
"La réduction des inégalités sociales et sanitaires au sein de la population des usagers de drogues peut également être posée de manière centrale dans la réduction des risques." rappotre la synthèse de l'Inserm. En effet, les usagers de drogues sont caractérisés par une situation sociale plus précarisée relativement à celle de la population générale (au niveau du logement des couvertures maladies, de l'accès à l'emploi...), et se retrouvent souvent en marge de la société. Plus d'un quart n'auraient pas de revenus légaux et ils auraient recours à la mendicité ou à la prostitution ou d'autres sources de revenus illégaux. Plus de la moitié est affilié à la Sécurité Sociale par la Couverture Maladie Universelle.
Ces usagers sont majoritairement des hommes, relativement âgés et souvent polyconsommateurs, et en situation de précarité sociale et d'exclusion.
Par ailleurs, une population de jeunes consommateurs, en partie issue du mouvement festif "techno", est aussi grandissante. Mais beaucoup ne sont pas issus de ce mouvement: ils présentent une nouvelle catégorie de "jeunes en errance" souvent seuls, sans soutien familial ni social et pour une partie, migrants (rapport Inserm). De plus, les problématiques liées aux usages de drogues connaît désormais une féminisation croissante. En effet (Jauffret-Roustide M. et al., « Femmes usagères de drogues et pratiques à risque de transmission du VIH et des hépatites. Complémentarité des approches épidémiologique et socioanthropologique, Enquête Coquelicot 2004-2007, France », op.cit.), les femmes auraient eu de plus en plus recours à des conduites à risques durant ces dix dernières années et on compte une augmentation des cas de contamination au virus du Sida chez les femmes. Cela sera notamment dû aux relations sexuelles avec un partenaire injecteur mais aussi au partage du matériel d'injection au sein du couple, où la femme serait plus exposée au risque de s'injecter après son partenaire. (« Epidémiologie du VIH/Sida et des autres infections sexuellement transmissibles chez les femmes », Médecine Sciences, n° 24, 2008, p. 7-19.)
Une partie conséquente des usagers de drogues ont rencontrés des problèmes avec l'ordre judiciaire, ce serait plus de 38% des usagers de drogues pris en charge dans les centres de soins en 2008 qui auraient déjà connu une incarcération. C'est d'ailleurs un point qui ressort très clairement dans le discours des travailleurs sociaux: le suivi des personnes est régulièrement mis à mal par des incarcérations, et c'est toute la prise en charge sanitaire et sociale de la personne qui risque d'être interrompue.
Partie 2 :
Etat des lieux de la politique de Réduction Des Risques
Les dispositifs de la Réduction Des Risques
De manière synthétique, je vais vous présenter les outils de la mise en oeuvre de la politique publique relative à la réduction des risques pour usagers de drogues.
En terme de Prévention:
La prévention est mise en avant dans les politiques publiques actuelles. Différents outils peuvent servir de support à celle-ci. Tout d'abord, il y a les IEC (interventions d'Information, d'Education et de Communication), qui comprennent un large panel d'application: support papier, campagnes médiatisées, plates-formes internet, vidéos et autres support didactiques. L'éfficacité des IEC n'a pas été démontré et on sait qu'il ne suffit pas de délivrer des informations pour constater une évolution significative des comportements à risque.
Dans le domaine de la prévention, on trouve également les interventions dites "brèves"du fait qu'elle n'engage pas de suivi des usagers. Celles-ci sont fondées sur des théories psychosociales qui expliqueraient des comportements en matière de santé. Cependant, elles ne sont que très peu appliquées dans le contexte de la réduction des risques infectieux malgré des résultats positifs observés comme la réduction du nombre d'initiations, du nombre d'injections et des pratiques à risques lors de la préparation
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