Caligula – Camus Acte I scène 8
Dissertation : Caligula – Camus Acte I scène 8. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresouvoir absolu, l'entraînement à "nier les hommes"
1) Le mépris des hommes
Ce n'est pas seulement le jeu gratuit d'un tyran (la récréation d'un fou), c'est une négation de l'identité sociale. Il appelle son intendant « Imbécile ». Dispose de lui comme d'un chien (tu as trois secondes pour disparaître)
Le pouvoir, Caligula en use non pas en despote (rien de politique dans son autorité), mais en pédagogue de l'arbitraire (il s'agit de rendre possible ce qui ne l'est pas, 43) avec un souci de logique de l'absurde (Si le trésor a de l'importance alors la vie humaine n'en a pas 23 24). Un seul maître l'argent...Plus important que la vie.
Il représente l'absurde et la suprême liberté que l'absurdité peut confèrer quand il s'accompagne du mépris et de la vie humaine
2)Le droit de mort d'un homme sur un autre
Caligula renchérit sur l'absurdité de la condition humaine pour la rendre plus éclatante. Il n'ignore aucun des domaines où son pouvoir peut s'exercer, jusqu'à la vie et la mort de ses sujets, leur vie privée, les lois et l'organisation de la cité. Il change les lois à sa convenance.(dérision des valeurs politiques) Il change « arbitrairement » l'ordre de la liste, il peut tuer des personnes pour hériter de leur fortune (élement absurde : car il a le pouvoir absolu et il suffirait qu'il décide de faire une loi pour prendre de l'argent à ce qui en ont. Il n'est pas nécessaire de les tuer pour en hériter). La notion d'héritage avec son caractère de légalité est un trait d'humour noir au milieu des crimes insensés qu'il décide de légaliser.
C'est par sa "passion de l'impossible" que se définit la "folie" de Caligula
3) la récréation d'un fou. (critique du pouvoir)
C. met au point un plan qui bouleverse l'économie politique : les patriciens doivent tester en faveur de l'état, et seront mis à mort en fonction des besoins, "arbitrairement", adverbe qui renforce son aspect démoniaque
Ce qui, finalement, fait sa "folie", c'est le pouvoir de passer de l’ordre du désir à celui des faits : il peut instaurer le règne de la terreur sur tout ce qui concerne la vie, les biens, la dignité de ses sujets. Il affirme ainsi sa toute puissance, se jouant des lois et des gens comme de simple pions (il fait d'ailleurs référence au jeu de cartes).Il transforme les devoirs des patriciens, peut décider d'exterminer qui bon lui semble, tout ceux qui le contradiront, à commencer par son intendant si ça lui chante... tout ceci se complète et a la même importance - ou la même insignifiance. C'est dire que sa "folie" est celle de l'exercice d'un pouvoir politique qui fonctionne selon un système clos, une pensée totalitaire n'admettant aucune faille dans sa logique. Mais l'idéologie qui sous-tend ce système n'a pas de fondement politique : elle est de nature philosophique.
CCL
Une pièce philosophique
C pousse jusqu’à son terme ultime la logique absurde de la condition humaine. C. incarne le destin à lui tout seul. Les hommes entre ses mains cessent d’être des hommes. Sa liberté consiste à nier celle des autres. L'absurdité de la condition humaine s'exprime par cette banalisation
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