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Comment Baudelaire Présente-Il Paris Dans Son Œ

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t on pourrait même dire qu’on présente une double ambivalence de la ville. Premièrement, d’un côté, le Paris de la modernité, avec la réalisation des travaux menés par le baron Haussmann (« Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) », Le cygne); et, d’un autre côté, le Paris marginal (gris, pauvre, sale) (« Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures / Les persiennes, abri des secrètes luxures / Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés / Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés », Le Soleil ; « Blache fille aux cheveux roux, / Dont la robe par ses trous / Laisse voir la pauvreté […] —Cependant tu vas gueusant / Quelque vieux débris gisant / Au seuil de quelque Véfour / De carrefour », À Une Mendiante Rousse). Dans ce cas on pourrait dire que nous nous trouvons en face aux deux côtés de la médaille. Deuxièmement on peut trouver Paris dans deux dimensions différentes: la réalité et le rêve. Dans cette occasion ils ne seraient pas deux divisions équivalentes aux autres. Maintenant on dit que la réalité est conformé par le Paris moderne et le Paris marginal, en tant que le rêve parisien serait une conséquence de la première réalité. On peut lire un exemple de cette idée dans le poème “Rêve parisien”, où Baudelaire parle d’un merveilleux monde rêvé une nuit, que substituerait le Paris réel (« Babel d’escaliers et d’arcades, / C’était un palais infini, / Plein de bassins et de cascades / Tombant dans l’or mat ou bruni ; […] En rouvrant mes yeux pleins de flamme / J’ai vu l’horreur de mon taudis, / Et senti, rentrant dans mon âme, / La pointe des soucis maudits ; », Rêve Parisien).

Au même temps la confrontation entre la modernité et le marginal débouche sur la transformation de la ville, le mort et la naissance de Paris. Les ouvrages Haussmanniens finiront avec le vieil ordre parisien et on verra commencer la nouvelle esthétique. Cette transition est exprimée par Baudelaire dans le poème “Le cygne”, où il traite avec un point de vue tragique ce que Paris a été, et au grand étonnement l’arrivée de la nouvelle image («À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve / Jamais, jamais ! à ceux qui s’abreuvent de pleurs / Et tètent la Doleur comme une bonne louve ! / Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs », « Paris change ! mais rien dans ma mélancolie / N’a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs »). En s’affrontant au Paris Baudelaire tire un chemin comme fuite de la réalité pour arriver au Paris rêvé. Pour réaliser cette fuite Baudelaire utilise ainsi bien la poésie que la nature. On peut trouver deux exemples dans les poèmes “Le soleil” et “Paysage”. Dans “Le Soleil” on lit « Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime, / Flairant dans tous les coins les hasards de la rime, / Trébuchant sur les mots comme sur les pavés, / Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés. »; et dans “Paysage” on voit, d’un côté, la stricte utilisation de la nature comme fuite, et l’utilisation de la nature comme moyen pour arriver à la poésie et, finalement, fuir de la réalité, «Je verrai les printemps, les étés, les automnes ; / Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones, / Je fermerai partout portières et volets / Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais », « Je veux, pour composer chastement mes églogues, / Coucher auprès du ciel, comme les astrologues ». Ainsi, allégoriquement, Baudelaire transforme la réalité en rêve. C’est pour ça que dans le poème, « Le Cygne », le fragment “tout pour moi devient allégorie” est pour moi spécialement significatif. On peut voir l’acceptation, quand on est arrivé au point de non-retour, de cette “incroyable” transformation. Baudelaire a construit son rêve à partir des rues fantasmagoriques, maintenant les rues fantasmagoriques sont écartées par les grands boulevards. Baudelaire a soumis Paris à l’allégorie, maintenant tout est allégorie.

Charles Baudelaire expose, dans son étude “Le peintre de la vie moderne” que «…Le beau est fait d’un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivement difficile à déterminer, et d’un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l’on veut, tour à tour ou tout ensemble, l’époque, la mode, la morale, la passion…». À mon avis, Charles Baudelaire est considéré l’un des premiers écrivains modernes parce qu’il ne partage pas avec son époque ce qu’il appelle dans ce travail “le corps” du beau (la mode, la morale). Alors, Charles Baudelaire prends le beau de la ville de Paris

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