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Commentaire du sermon de Jean Gerson Devant Charles Vi

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Il apparait dans ce sermon que le Roi, en tant que puissance publique, centralise les pouvoirs et apparait donc indispensable à la cohésion du royaume (I). De plus, il est titulaire non seulement de droits – qui se caractérisent par les devoirs qu’ont les sujets envers lui, mais aussi de devoirs envers ses sujets. Cette fidélité et ce service réciproque permettent et garantissent l’apparition d’un Etat de justice (II).

I. Le roi comme puissance publique

Jean Gerson implique dans son Sermon devant Charles VI que le roi joue un rôle fondamental dans l'affirmation de l'État. Il se distingue comme puissance publique notamment par l'importance de l'institution de la couronne (A) mais aussi par la concentration des pouvoirs dans ses mains (B).

A. L'importance de l'institution de la couronne

L'institution de la couronne implique que le roi : « n'est pas un particulier », mais qu’il fait partie d’un système d’organisation du pouvoir plus grand que lui-même. Ceci signifie qu'il existe deux corps du roi : un corps physique, qui est la personne du roi donc éphémère, et un corps mystique, qui est immortel et qui correspond à la fonction du pouvoir royal. De ce fait malgré la mort physique du roi cela n'implique pas la fin du pouvoir royal. L’institution de la couronne est très importante en affirmant le modèle de l’Etat ; tout d’abord, cette institution assure une stabilité vis-à-vis du pouvoir central et de la souveraineté ; la formule « le roi est mort ; vive le roi » illustre bien cette idée, que Jean Gerson exprime en disant que « le roi n’est pas un particulier ». Même avec la mort de la personne du roi, l’institution de la couronne et le pouvoir central continue à être exercé ; ceci donne une grande stabilité et continuité au pouvoir central et gouvernement de l’entité, ce qui est fondamental comme critère de l’Etat moderne.

En plus de la stabilité du pouvoir central, l’idée que le roi « n’est pas un particulier » limite aussi le pouvoir central. En rappelant Charles VI de cette institution, il exprime que le système du pouvoir organisé est beaucoup plus grand que la personne du roi ; qu’il fait partie d’un système large, illustré par la métaphore d’un « corps mystique ». Malgré le fait que le roi tienne le rôle de « la tête » et donc une place importante, il n’est pas seul et ne peut pas fonctionner comme un tyran ; il doit respecter les autres parties du corps. D’ailleurs, la formule « le roi est mort, vive le roi »lui rappelle qu’il « n’est pas un particulier », exprimé par Gerson ; la personne du roi fait partie de la continuité du pouvoir central, mais qu’à sa mort, cette continuité et stabilité subsistera.

B. La concentration des pouvoirs aux mains du roi

Gerson exprime que le roi est « une puissance publique ordonnée pour le salut de tout le peuple » ; ceci signifie que le roi a des obligations envers son peuple, en assurant le bien de ses sujets. Pour remplir cette obligation, le roi (la tête du corps mystique) doit pouvoir « diriger et gouverner » son peuple. Ici, Gerson montre que le roi est une personne centrale dans l’organisation du pouvoir, et confirme que les pouvoirs devraient être concentrés aux mains du roi. Le verbe « gouverner » renvoi à la mission de l’exécutif ; « diriger » est plus vaste, et dans ce sens comprend l’idée que le roi dispose de tout pouvoir pour que celui-ci puisse gouverner de façon efficace. Il est donc le législatif ; le roi possède le pouvoir de juris dictio, et peut donc « dire le droit/la loi ». Il est aussi le juge suprême, la formule connue de « toute justice émane du roi » démontre son rôle important en rendant la justice, et justifie son image de prince justicier.

Cette concentration des pouvoirs joue un rôle très pertinent dans l’affirmation de l’Etat. En premier lieu, cette concentration fournit une puissance publique centrale et forte, ce qui renvoi à la stabilité et continuité du pouvoir central. De plus, cette concentration assure la stabilité en donnant le pouvoir suprême à une personne qui est perçue comme légitime, ce qui rend un coup d’état ou déplacement du pouvoir très difficile. Finalement, le roi devient aux yeux du peuple une institution suprême, légitime et mystique. Alors, cette concentration joue un rôle important dans l’affirmation de l’Etat ; sans cette concentration des pouvoirs, la puissance publique ne serait pas si concrète, efficace et affirmé. En outre, la concentration des pouvoirs aux mains du roi provoque une idéalisation du roi et l’institution autour de lui, ce qui lui donne une légitimité pour diriger et gouverner son peuple mais aussi une cohésion entre le peuple de l’entité française.

L’idée du roi comme puissance publique exprimé par Jean Gerson est donc centrale dans l’affirmation de l’Etat. Pourtant, il existe une autre idée dans le Sermon devant Charles VI donné par Gerson qui reste très importante en établissant et affirmant le modèle étatique ; l’idée d’un système de pouvoir organisé comprenant le rôle du roi mais également le rôle de ses sujets.

II. Une fidélité et un service réciproque

Le fait d'être roi renvoie à plusieurs droits et obligations. Jean Gerson explique que le rôle du roi impose aux sujets d'avoir des devoirs envers lui (A);ils lui doivent fidélité et obéissance. Cependant il souligne que le pouvoir du roi n'est pas illimité, et qu'il doit aussi avoir des devoirs envers ses sujets (B).

A. Les devoirs des sujets envers le roi

Selon Jean Gerson les sujets du roi sont : « comme le corps possédants des différents membres selon les divers états et office du royaume ». La supériorité du roi se distingue donc par sa suprématie qui autour de laquelle est apparue de nombreuses métaphores notamment la métaphore anthropomorphique c'est à dire que l'État est représenté par un corps où le roi est la tête, les chevaliers sont les mains, le peuple est les pieds et l'Église est le cœur. Ici, le roi occupe donc la place centrale puisque : « la vie descend de la tête et se répand dans tout le corps ». Ceci confirme que l'État peut continuer d'exister même sans les pieds (le peuple) alors que si le roi n'est plus à la tête de son royaume, pour gouverner et diriger les autres membres alors : « ce serait destruction, au sens propre, car sans tête un corps ne peut durer ». Face à la supériorité du roi les sujets lui doivent donc une fidélité absolue et obéissance, c'est en partie dû au sacre. En effet le sacre transmet sa légitimité au roi car dès lors il devient une

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