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Corpus Le Theatre, Texte Et Representation

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tant au milieu d’eux et en position centrale sur l’image. Ce resserrement des protagonistes autour de la lettre fait écho au texte et en constitue la représentation visuelle. D’un point de vue scénique, la lettre constitue un objet qui rapproche deux personnages ; dans le document 4, la présence de celle-ci sur scène donne un aspect vraisemblable au texte : nous voyons clairement Dorante en plein exercice d’écriture, symbolisé par la présence d’un encrier, d’une plume et d’un papier.

Nous retrouvons la même idée dans le document 3 : la lettre est un élément central de la scène autour duquel tout se joue : elle rythme la scène. En effet, tout se passe rapidement dans un jeu de cache-cache et de feinte. La lettre devient donc issu un stratagème pour Rosine afin d’échapper à la colère de Bartholo (la didascalie de la ligne 2 « Rosine tombe sur un fauteuil, et feint de se trouver mal » aparté de Bartholo : « Dieux ! la lettre ! »). Scéniquement, on imagine très bien Bartholo profiter de la situation, créant ainsi un comique de geste admirable (« il lit par derrière le fauteuil »). La lettre devient pour eux l’enjeu de la bataille qui les anime car Bartholo est prêt à tout afin de connaître l’intimité secrète de sa pupille Rosine.

La lettre permet également de rendre compte du caractère des personnages. Cela se distingue aisément dans nos trois documents : le document 1 montre qu’Araminte est maligne et possède une stratégie infaillible pour que Dorante lui présente ses sentiments : la jalousie. En effet, Dorante est chargé d’écrire….à son rival !. De même, scéniquement et dramatiquement, Dorante est clairement distingué par son statut de serviteur car c’est à lui que revient la tâche ingrate d’écrire sous la dictée (tâche donnée à un serviteur, chose qu’il est ici). Cela explique les reproches d’Araminte « Etes vous prêt à écrire ? », « En voilà devant vous », « vous ne m’écoutez donc pas ? ». ou encore l’impératif « achevez vous dis-je ». Dans le document 2, les caractères des personnages nous apparaissent avec évidence : Bartholo incarne le jaloux possessif. En effet, il fait tout pour lire la lettre qu’il a vue (« frappant du pied », « craignez ma colère », « lisons la sans qu’elle soit instruite »), Rosine quant à elle incarne la stratégie, elle est maligne : « elle feint de se trouver mal », elle arrive à échanger les lettres et à jouer l’innocente. On remarque clairement que les rôles s’inversent : Bartholo n’a plus d’ascendant sur Rosine car c’est elle qui réussit à le duper (« Il a remis la lettre : fort bien »). Dans le document 3, la sensibilité de la reine se fait jour car elle a été émue par la lettre de son prétendant anonyme (« Oh ! sa lettre me brûle ! » ; « O reine de douceur ! »).

Enfin, la lettre peut devenir un « personnage » à part entière. Cela s’observe clairement dans le document 3. En effet, l’extrait présenté est un monologue, celui de la reine d’Espagne. La lettre est un lien entre son prétendant, qu’elle ne connaît pas (« o jeune homme inconnu », « qui que tu sois ») et elle. A plusieurs reprises, elle éprouve le besoin de toucher cette lettre : les didascalies sont claires « vivement et portant la main à son cœur » on en déduit que la lettre est rangée dans son corsage, près de son cœur ; « en arrache une lettre froissée » qui prouve que la lettre a été lue de nombreuses fois. Plus qu’un simple lien, la lettre devient une divinité car la reine se trouve attirée par cette lettre (cf. didascalie finale) ; le champ lexical du divin s’associe parfaitement à cette lettre dont elle ne peut se passer (« c’est du feu », « je ne peux plus la lire » ainsi que les diverses références à la Vierge).

2) Cette question nous invite à nous intéresser au registre de chaque scène. Nous pouvons remarquer la présence du registre comique dans le document 1 et 2. En effet, le document présente une scène typique de la comédie : un jeune homme amoureux d’une jeune bourgeoise à qui il n’ose dévoiler ses sentiments. La scène fait sourire quand on imagine l’étourderie initiale de Dorante « A quoi rêvez vous ? », ou encore le comique de geste lorsque Dorante cherche du papier qu’il a justement devant lui ! Le document 2 présente un comique plus franc : le prétendant jaloux qui se ridiculise en ordonnant de voir une lettre qui ne lui appartient pas. On observe le comique de situation : Rosine feint d’être malade pendant que Bartholo fouille ses affaires tout en lui tâtant le pouls. La scène présente avec brio le comique associé à la virtuosité de Rosine qui joue la malade à merveille !

Le document 3 présente le registre lyrique : La reine est pleine d’émotion devant la lettre qu’elle détient et qui l’a touchée. Elle prononce de douces paroles envers son prétendant anonyme (on note le champ lexical de l’amour, de la douceur). A côté de ce registre, se dessine le registre tragique, incarné par la description de Don Salluste, dont la haine pour la reine est une source d’inquiétude (« mon destin flotte à deux vents opposés », « un homme qui me hait », « un spectre affreux »). Dans un même ordre d’idée, le document 1 présente aussi un aspect tragique : Dorante croit véritablement que sa bien aimée est amoureuse d’un autre homme et il en souffre. Les apartés de Dorante montre son trouble («

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