Cougar

enser que la première apparition de ce terme fut sur le site Cougardate.com, puis il fut utilisé dans les séries télévisées, la publicité et les films. Aujourd’hui on parle de plus en plus de ce phénomène d’où l’accroissement du nombre de reportages dédiés à ce sujet.

Des sites de rencontre, des soirées à thèmes dans des bars sont proposés pour les cougars.

Il est donc intéressant de s’interroger sur la pratique, l’expansion de cette tendance hors normes. Et de comprendre l’intérêt et les motivations des cougars mais également celui des lionceaux.

Inscription dans un cadre théorique ou « l’état de la question »

Ce phénomène serait marginal, les couples restant traditionnels sur une différence d'âge réduite : une enquête de l'université de Cardiff auprès de 22 000 femmes de 14 pays révèle que les cougars appartiennent essentiellement au monde du show business.

Ce phénomène étant marginal par rapport à la norme du couple donc à la norme familiale.

Il est donc nécessaire de s’interroger sur des champs de recherches portant sur la sociologie de la famille. Même si le couple traditionnel est majoritaire encore de nos jours, il est connu qu’il existe un changement familial. Il y a des transformations de la morphologie familiale, de nouvelles formes de vie familiale, la diversification des modèles familiaux, des nouveaux visages du couple et enfin des modèle de parenté ébranlé.

Jean Hugues Déchaux, professeur de sociologie à l’université Lumière Lyon II se consacre à l’étude des transformations de la famille et de la parenté en France. Il est l’auteur de nombreux articles et de deux livres dont sociologie de la famille rédigé en 2007. Cette Œuvre nous aidera à construire notre réflexion.

Un autre point intervient. Comme le dit Jean Claude Kauffman, dans un des ses interview au sujet des relations sexuelles qu’on les cougars : « la sexualité des seniors est un réel tabou » ce tabou est aussi du au faite que ces relations se passant entre être de différents âges va à contre courants des mœurs, de la représentation que peuvent avoir les individus face à la sexualité. Il est donc intéressant de s’interroger sur les genres et sexualité ainsi que sur l’évolution de la sexualité au fil du temps. En effet si les cougars assument leur choix et se montrent c’est qu’elles se sentent libre dans leur manière de concevoir leur couple.

Lors de la révolution sexuelle, dans les années 60 et 70, où tout ce qui était en changement était vu comme honorable, les femmes mûres sortant avec des hommes plus jeunes demeuraient déjà pourtant un tabou. La rage et la frustration des cougars ne cessaient de s’accroitre et ce n’est qu’avec la libération de la femme et les mouvements féministes des années 80 - 90, qu’elles furent enfin libérées de leur cage sociale. Il ne leur fallut pas longtemps pour prendre en main le contrôle de leur nouvelle liberté et la mettre à profit.

Problématique de recherche

Comme nous l’avons évoqué précédemment les cougars sont des protagonistes marginaux par rapport à la norme du couple, à la norme familiale.

Concernant la diversification des modèles familiaux nous pouvons dire que le rôle des femmes est décisif. En effet, le mariage traditionnel leur servait à s’installer dans la vie (Segalen, 2006). Ce n’est plus le cas puisqu’elles ont acquis leur autonomie dans la sexualité, la maternité, les études, le travail.

Il est donc intéressant de s’interroger sur la pratique, l’expansion de cette tendance hors normes. Et de comprendre l’intérêt et les motivations des cougars mais également celui des lionceaux.

En quoi ce phénomène est-il hors norme ?

Pourquoi ce phénomène s’accroit ? Qu’est ce qui en a été à l’origine ?

Quel est l’intérêt de ces pratiques ? Quel type de population ce phénomène touche-t-il ?

Présentation est analyse des données

La représentation idéale de la femme : la norme

Nous avons tous une représentation spontanée de la famille, une conception de cette dernière. En effet nous pensons à des évidences, qui ont été pendant longtemps une réalité. Un couple homme/femme se formait. L’homme était plus vieux de quelques années mais l’âge était sensiblement proche. Après le mariage, le couple avait des enfants. L’homme, le père de famille représentait l’autorité et la mère quant à elle représentait un modèle, pendant longtemps mère au foyer totalement vouée aux taches ménagère, à l’éducation…

Avec le courant des années 70, les mouvements féministes, et l’évolution des mœurs, cette représentation a changé en quelques parties.

Il est plus difficile que jamais de définir la famille tant ses transformations depuis les années 1970, en France comme dans les sociétés occidentales, sont profondes.

Nous sommes portés à voir la famille comme naturelle et intangible, alors que c’est l’inverse qui est vrai, comme le montre la variété des structures familiales à travers l’Histoire et les civilisations. La famille ne cesse de s’inventer et sa définition est toujours un enjeu social et politique. La représentation spontanée que nous avons de la famille qui est en nous, « l’évidence de ce qui va en soi », cette évidence qu’il n’y a plus ou de moins en moins, depuis environ trois décennies. En effet aujourd’hui nous avons affaire à des familles dites « nouvelles » (monoparentales, recomposées…).

La femme cougar est déviante par rapport à ce modèle familial traditionnel. En effet, la cougar est célibataire, très souvent divorcée. Parfois elle sort tout juste d’une relation maritale, elle peut donc être mère célibataire avec de grands enfants. C’est une femme financièrement indépendante, qui ne doit rien à personne et ne cherche pas d’argent à travers ses relations.

Le mariage ou l’idée d’avoir d’autres enfants ne l’intéresse pas. Tous ces désirs d’indépendances coïncides bien avec les désirs, les envies des jeunes lionceaux qui pour la plupart veulent profiter de la vie et ne pas s’engager.

Toutes les volontés et les désirs des femmes cougars sont évoqués dans Cougar un manuel rédigé par Valérie Gibson, une des chroniqueuses du quotidien Toronto Sun. Elle même cougar, elle les défend et tente de faire comprendre le phénomène et les intérêts qu’ont ces femmes et les lionceaux.

La transformation : évolution du monde social

Pour comprendre ce phénomène social, il faut partir du mouvement féministe. En effet la question de la sexualité a été posée au début même du mouvement féministe français contemporain. Dès les années 1967-1968, l’association FMA met en cause le mariage, la famille, et ses structures autoritaires, dénonce particulièrement les inégalités entre hommes et femmes en matière de pratiques sexuelles et entend lever le tabou sur le plaisir féminin.

La place de la question sexuelle dans le mouvement s’explique à la fois par la reconnaissance de l’héritage de mai 1968.

Les femmes avaient aussi clamé « jouissons sans entrave » « notre corps nous appartient ».

Pour la plupart la libération des femmes commençait par la libération sexuelle.

Il y avait plusieurs terrains de luttes :

* « Nous aurons les enfants que nous voulons » cela voulait dire qu’avec la contraception il y avait de concrétisé la séparation entre sexualité et procréation.

* « Plus jamais nous ne nous marierons » : la prise de conscience de l’importance de la structure familiale dans la production-reproduction de la domination masculine, la dénonciation de l’exploitation économique des femmes par les hommes grâce à l’institution matrimoniale (Dupont, 1970) et par l’assignation prioritaire des femmes au travail domestique, sont des arguments et prises de conscience mis en avant par les féministes. Suite à cela il y a une grande hausse des unions libres.

* « Quand la femme dit non, c’est non » : la thématique du viol et des violences, notamment dans le cadre conjugal, fut aussi très présente dès le début du mouvement. Le non-consentement des victimes est l’expression directe de la domination masculine. Le viol, la violence, la peur privent les

femmes de leur liberté d’aller et venir, de leur sentiment d’être en sécurité et de leur capacité d’envisager librement des rapports sexuels. Les luttes contre le viol et les violences aboutirent à d’importances modifications législatives, à la ré criminalisation du viol, à la condamnation du harcèlement sexuel et des violences conjugales. Mais si la loi a progressé, en revanche, la question de l’image de la femme réduite au statut d’objet sexuel, reste toujours d’actualité.

La pratique de la femme cougar s’inscrit bien dans la continuité des réformes féministes. En effet, les cougars avec leurs désirs de liberté et d’épanouissement séparent