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De Gaulle

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époque qu’il traite en 3 tomes à la manière d’un autobiographe. Dans le troisième, il retranscrit par exemple en détail ses nombreux voyages à travers toute la France au lendemain de la guerre dans la première partie du tome 3, et peut ainsi voir la « ferveur portée autour de [lui] ». Ses mémoires semblent être une mine d’informations très détaillée sur le contexte historique de cette époque de trouble où tout semble encore à faire. De plus, Charles de Gaulle inclut des documents officiels à la fin de son ouvrage, dans tous les tomes, aussi bien des discours que des missives adressées aux différents protagonistes de cette période, cet ajout fait plus de 200 pages dans le troisième tome. Plus que des documents officiels, de Gaulle s’appuie en permanence sur des chiffres lorsque celui-ci traite du budget du « gouvernement pour l’année 1945 » et fait ansi le bilan précis d’une année où le déficit est de « 55» et la « dette publique se monte à 1800 milliards »(p.170). et fait preuve d’un souci d’exactitude. L’autobiographie qui pourrait se définir comme un «récit rétrospectif en prose que quelqu’un fait de sa propre existence, quand il met l’accent principal sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. » semble toutefois limitée dans les mémoires de guerre de de Gaulle, celui-ci en effet ne dévoilant que très peu de détails sur sa vie « privée » au profits de détails historiques, seule la mort de sa fille étant brièvement indiquée à la fin de l’ouvrage, « Anne qui a quitté ce monde avant nous »(p.410). De Gaulle ne donne des détails sur sa vie qu’après l’agitation politique de ses années au gouvernement, un quotidien fait de lectures, d’écriture, de rêves, de sérénité que l’âge apporte à l’âme, comme s’il ne pouvait vivre pleinement pour lui qu’en dehors de sa vie pour la France. Cet épisode finale révèle qu’au-delà même de la problématique du témoignage réside surtout un souci d’écriture, une passion littéraire éclairée, aux influences multiples.

De plus, le devoir d’un historien réside également dans une optique de souvenir dont de Gaulle fait un récit rétrospectif. De Gaulle confronte son histoire à l’Histoire. En plus d’être autobiographe par le fait qu’il nous délivre dans ses écrits une période délimitée de sa vie, le général est donc également un historien, étant le témoin de son époque, aussi bien sur le plan mondial que national, où par exemple il semble assister en spectateur au soulèvement des différents partis politiques contre lui dans la partie Discordances : de Gaulle n’ayant jamais cautionné ce principe de « clan » politique, à l’image de son nouveau gouvernement à la suite de la guerre, qui comporte alors des personnalités politiques de tous partis, « une politique d’unité qui [l’a] mené des Alger à introduire des communistes parmi les membres de mon gouvernement »(p.145), les communistes suscitant à l’époque craintes et méfiances car trop proche de Moscou. Le Salut apporte également des informations sur la création d’institutions qui régissent aujourd’hui encore la France, un moyen de montrer aux lecteurs la vie d’un président et de l’importance de ses choix, avec par exemple la création en aout 1945 l’ENA qui formera l’élite politique ou encore des institutions sociales majeures comme les Allocations Familiales et l’approfondissement du système d’assurance sociale dont beaucoup profitent désormais impunément, « ainsi disparaît l’angoisse, aussi ancienne que l’espèce humaine que la maladie, l’accident, la vieillesse, le chômage faisaient peser sur les laborieux »(p.141). Se plaçant en témoin de l’histoire, les mémoires révèlent indirectement la personnalité de Charles de Gaulle, ce qu’il veut bien laisser transparaître entre les lignes, sa personnalité se définissant par-delà ses actes politiques. Le Salut a pour point culminant la Victoire des alliés contre l’axe, partie centrale du livre, page la plus importante de l’histoire française de l’époque, où de Gaulle apporte des informations historiques notamment sur la capitulation totale apportée le 7 mai à 2 heures du matin par le général Jodl. Cette partie du tome 3 met en avant le côté général de de Gaulle, le militaire qui explique dans les détails la victoire armée, chiffres et missives et cartes à l’appui. C’est donc d’une certaine manière un ouvrage d’histoire par le fait que son auteur même soit un personnage historique, que son œuvre apporte des informations précises de la délimitation temporelle de la seconde guerre mondiale, et repose enfin sur des documents officiels. Mais le fait que l’autobiographie de de Gaulle soit tant focalisée sur les faits historiques semble nuancer toutefois son rôle d’autobiographe. Enfin, un historien se doit l’objectivité la plus parfaite en confrontant tous les documents de l’époque qu’il analyse, en relevant tous les points de vue sans n’en favoriser aucun mais le mémorialiste lui, expose son point de vue de l’histoire.

Dans ce troisième tome peu autobiographique, de Gaulle, délivre aux lecteurs sa vision de la fin de la guerre dans toute la subjectivité qu’une prise de position quelconque comporte, s’opposant parfois même aux pays membres de sa propre alliance, ses « Alliés ». Les mémoires sont un recueil de souvenirs qui ne peuvent être rédigés qu’en ayant « rencontré l’Histoire »(p.343), or la mémoire se révèle souvent sélective, le rôle du mémorialiste est alors le suivant, il se place en défenseur de ses intérêts, de ses convictions, de son image. De Gaulle met alors l’accent sur le rôle de la France dans la fin de la guerre, sur son rôle contre tous, se plaçant ainsi en « champion de la France »(p.285). Outre sa lutte pour libérer la nation, le général lutte pour redorer l’image de la France, lui donner ou rendre un prestige certain aux yeux de la communauté internationale, comme peut en témoigner l’épisode de la conférence de Yalta, conférence de laquelle la France est écartée par la Russie, la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis, les trois véritables vainqueurs voulant alors décider du destin de l’Allemagne seuls ou mieux bénéficier des intérêts qu’un territoire au régime battu peut présenter. La fin de la guerre donne la possibilité de « voir l’ambition des états paraître en pleine lumière » (p.257) qui s’efforceront de « reléguer à une place secondaire dans le concert qui bâtira la paix » (p.257) la France. De Gaulle insiste alors beaucoup sur les relations franco-anglaises où une lutte perpétuelle contre Churchill s’instaure, ce dernier qualifiant de Gaulle « d’ennemi des allié », l’apogée de la crise étant l’épisode du Levant en Syrie où les deux chefs politiques mènent une lutte épistolaire dense. De Gaulle présente Churchill comme un ambitieux prêt à tout pour prendre le contrôle en Orient, saisissant le moindre prétexte comme par exemple la répression des manifestations qu’ont mené les troupes françaises au Liban qui aurait pu nécessité l’intervention armée des forces anglaises sur le territoire selon Churchill, une excuse en fait pour évincer les Français d’un territoire convoité. Mais au-delà de ces conflits avec l’Angleterre, de Gaulle doit lutter pour avoir sa place en Allemagne, pour que les troupes d’Eisenhower libèrent Paris et qu’elles ne reculent en aucun cas devant Strasbourg, enjeu national de longue date entre l‘Allemagne et la France. De Gaulle fait alors de son passé de président une véritable odyssée, où le héros solitaire, lui-même, ne peut se faire entendre qu’en luttant contre « vents et marées » (p.265), sur le plan mondial mais également au sein de son propre pays.

Mais tout récit ne peut être véritablement objectif car jamais au premier degré mais étant toujours une retranscription de pensées. Dès lors, le tome 3 révèle une défense viscérale des intérêts

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