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Deux styles de leadership

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tement extrême, récompenser les meilleurs et éliminer les poids morts. Une différenciation rigoureuse permet de dénicher les véritables champions, et ce sont eux qui bâtissent les grandes entreprises.

Chez GE, de toute évidence, je ne rentrais pas dans le moule. Je n'avais aucun respect ni aucune tolérance à l'égard du protocole.

Sous la direction de Welch, performances et souci des réalités devinrent les mantra de l'entreprise. Le P.-D.G. métamorphosa peu à peu la firme en une « usine à motiver», qui construisit son succès en récompensant généreusement les managers talentueux et en écartant sans pitié les mauvais. Welch explique que la nécessité de différencier les bons et les mauvais éléments, cette leçon qu'il avait apprise en tant que jeune ingénieur plasturgiste, demeurait au centre de sa vision comme ingénieur d'un géant technologique mondial.

Dans une entreprise qui compte plus de 300 000 employés et 4 000 cadres supérieurs, les bonnes intentions ne suffisent pas. Il faut instaurer une structure et une logique parfaitement claires, afin que nul n'ignore les règles du jeu. La rigueur est ce qui donne vie à notre système populaire. Chaque année, nous réclamions aux différentes unités un classement de tous leurs cadres. Nous demandions à leurs dirigeants d'identifier ceux qui figuraient parmi les meilleurs (20 %), dans la moyenne (70 %) ou dans la tranche inférieure (10 %). Si l'équipe managériale comptait vingt personnes, nous voulions connaître le nom, le poste et la rémunération des quatre meilleurs et des deux pires d'entre eux. En règle générale, les éléments sous-performants étaient invités à partir.

Source : Adapté de jack Welch et John A. Byrne (coll.),

Document 2 - Joe Torre : un manager au sommet, saison après saison

Joe Torre obtient le meilleur de ses collaborateurs, rend son patron heureux et remporte victoire sur victoire. Il pourrait servir de modèle à tous les managers actuels. Et il n'a pas peur de pleurer.

Joe Torre débuta la saison 2001 de baseball comme il avait achevé la précédente : avec des larmes plein les yeux. En 2000, elles s'étaient mises à couler lorsque les Yankees avaient arraché leur troisième victoire d'affilée dans les World Series. En 2001, elles le submergèrent au moment de rattraper le lancer d'ouverture effectué par Mel Stottlemyre, l'entraîneur des lanceurs de l'équipe rescapé d'un cancer l'année passée. « J'avais la gorge de plus en plus nouée, et les yeux tout humides, » expliqua Torre assis derrière son bureau du Yankee Stadium, après que ses joueurs eurent gagné le premier match de la saison contre les Kansas City Royals, sur le score de 7 à 3. « Je ne voulais surtout pas rater cette balle. »

S'il laisse parfois ses sentiments prendre le dessus, Joe Torre a-t-il pour autant raté quoi que ce soit depuis qu'il a pris la tête des New York Yankees en 1996 ? Jugez-en vous même : pendant cinq saisons il s'est attaché à reprendre en main une bande de novices et de revenants, d'anciens drogués et de chrétiens évangélistes, de dissidents cubains et de mauvais lanceurs, et a su créer un environnement professionnel qui pourrait sans nul doute figurer, si ce n'était la spécificité des conditions d'emploi, dans la liste des 100 entreprises les plus agréables publiée par le magazine Fortune. Il a managé à tous les niveaux, parvenant à dompter un patron notoirement difficile tout en préservant ses joueurs des pires effets du maelström médiatique new-yorkais. Ce faisant, il a redonné à l'une des marques les plus citées de par le monde son ancienne gloire dynastique, en remportant quatre World Series en l'espace de cinq années - la Restauration selon Torre, pourrait-on dire.

Eh non, il ne s'agit pas d'un Jack Welch en maillot rayé. Soyons clair : Joe Torre n'en sait pas plus long sur la gestion d'une entreprise du Fortune 500 que Shakespeare, Élisabeth Ire, jésus ou aucune autre de ces grandes figures récemment transfigurées en génies du management. Mais si l'on parle de gérer des individus, Joe Torre connaît probablement certaines choses que vous ignorez. « J'essaie de comprendre ce qui motive les gens. » Torre incarne l'exemple même de ce que l'on qualifie d' « intelligence émotionnelle » dans les cercles managériaux - grossièrement définie comme la capacité à sonder une personne pour découvrir ce qui la stimule et quelles sont ses motivations. « Cet homme représente le cas d'école parfait du leader doté d'intelligence émotionnelle », souligne le

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