Démarche de projet

e et mettre à plat le ou les modes d’appréhension de cette situation. Il faut également prendre en considération les intervenants et les acteurs qui seront présents pour la mise en place de ce projet ainsi que leurs rôles dans cette démarche.

De plus, dans toute démarche de projet, il y a les résultats attendus et voulus et les résultats obtenus concrètement mais il y a également les résultats non voulus et qui non pas forcément étaient « calculés » lors de cette démarche de projet.

D’autre part, il faut également savoir que la notion de projet renvoie à un objectif c'est-à-dire un résultat concret que la personne veut obtenir mais cela renvoie également à une finalité c'est-à-dire la valeur, le désir que la personne tirera de cette conduite de projet.

Pour finir sur cette définition du projet, il faut savoir que certains projets sont institutionnalisés et qu’ils sont donc cadrés. Par exemple le projet de vie, est un projet personnel qui renvoie aux grandes aspirations de chacun qui ne passe pas donc par un cadre institutionnel. A contrario, le projet personnalisé répond à certains besoins mais surtout à certaines règles et législations, donc c’est dans un cadre institutionnel que l’on peut mettre en place ce type de projet.

Dans le domaine médico social, les changements opérés sont principalement dus aux familles qui se mobilisaient en association mais également grâce aux lois mises en place mettant en avant la place de l’usager.

En effet, le rapport Bianco Lamy ou encore la loi de 1975 alertaient sur l’exclusion de la famille dans le domaine de protection de l’enfance. Cette loi et ce rapport faisaient donc appel à l’intégration des familles et sur le fait de favoriser davantage les démarches de prévention avant d’enclencher des démarches judiciaires. La place de l’usager commence à s’imposer et quelques temps après la loi Dufoix en 1984 donne le droit aux usagers de pouvoir intervenir, être associés, informés.

C’est de ces quelques lois qu’émane la notion de projet dans le monde médico social, qui donnera lieu par la suite au projet personnalisé, individualisé mettant encore plus avant l’importance et la centration sur l’usager.

Le projet au niveau des services et des institutions

Dans les années 80, l’Etat a entamé une décentralisation renforçant les régions, communes et départements en délégant aux agences certaines missions. Une agence, c’est un service de l’Etat qui fonctionne de manière autonome. Cette décentralisation a permis donc a l’Etat de simplifier en regroupant des échelons locaux (régionaux, départementaux).

Pour monter un projet dans une région, ou autre, la mobilisation d’une équipe est nécessaire.

En effet, dans les institutions, les agences ou autre cadre institutionnel, le travail d’équipe est primordial pour mener à bien le projet voulu. Dans le domaine médico social, le travail au sein d’un établissement n’est plus unique lieu d’intervention auprès de l’enfant. Une prise en charge diverse et variée composée de professionnels se mobilisent autour du même enfant pour tenter de répondre au mieux à ses besoins. Ce travail d’équipe pluridisciplinaire nécessite à chacun un respect de l’autre, du métier de l’autre et de maintenir sa concentration sur l’objectif principal : l’enfant et son projet.

Dans ce sens là, pour avoir le moins d’ « effets indésirables » possibles et garder pour unique objectif la bonne réalisation du projet envisagé, il faut que les équipes puissent évacuer tout sentiment nuisible, émanant des désaccords dans l’équipe.

En effet, les rapports humains sont compliqués, ce qui est dit par une personne n’est pas reçu par le récepteur tel quel. Il y a beaucoup de « parasites » qui entrent en jeu qui fait que le message initial et le message final sont différents. Cela peut à l’extrême être qualifié par un mur de la communication. Les rapports humains sont faits de sentiments, d’émotions, d’histoires de vie propres à chacun, qui font que chacun interprète un même et unique message différemment.

Pour éviter en règle générale dans une équipe de travail, la démotivation, la perte de vue de l’objectif commun, des groupes peuvent être mis en place pour libérer les émotions de chacun et partager les expériences avec d’autres individus dans le même cas afin de pouvoir mieux comprendre ce qui est ressenti. Des praticiens exercent donc dans des groupes d’analyses professionnelles inspirer des groupes Balint (pour les médecins seulement).

Dans les pratiques professionnelles, beaucoup de choses sont faites de manière inconsciente. Donc, dans les groupes d’analyse des pratiques professionnelles, le groupe en question va dans le détail, entame un processus de fragmentation et de déconstruction des moments vécus pour en comprendre le pourquoi. C’est donc pour cela que l’on utilise le terme d’analyse.

Le terme de pratique renvoie à la praxis, c'est-à-dire une activité psychique ordonnée par le résultat. A ce terme, nous pouvons relier la notion sous jacente de dépassement, dépassement des limites, ne pas s’enfermer dans un fait. Le terme professionnel est vu comme un garde fou, car ce sont des groupes homogènes c'est-à-dire que l’on est entouré de gens de la même profession mais qu’on ne connaît pas. C’est ce travail en équipe qui permet d’avoir un regard ouvert sur une situation compliquée.

Les règles des groupes d’analyse des pratiques professionnelles sont simples, mais à bien respecter pour optimiser les résultats de ces rencontres. Il suffit d’aborder une situation en ayant une capacité narrative qui permet de rentrer dans les détails de la situation et surtout de ne pas avoir de jugement mais d’être là pour comprendre.

L’analyse des pratiques professionnelles est donc nécessaire car elle accompagne profondément au changement, à la transformation du travail, des organisations et des activités.

Dans un second temps, pour garder la cohésion de l’équipe(et des équipes) et permettre ainsi une réévaluation régulière des objectifs fixés et des méthodes utilisées, depuis la loi de 2002 la mise en place d’un projet d’établissement est obligatoire dans tout établissement médico social.

Le projet d’établissement sert à exprimer la volonté collective d'une communauté particulière et à assurer la cohérence de ses actions avec ses valeurs. Ce n’est pas un texte figé mais en perpétuelle évolution selon des règles précises de modification. Ce texte doit être réalisé par toute l’équipe afin de mobiliser tout le monde à soutenir une cause pour laquelle il se sent engagé et intégré. Il a une durée de 3 à 5 ans. C’est un dispositif de régulation interne qui permet non seulement à l’établissement de recueillir des données et de construire des indicateurs sur son fonctionnement mais aussi de vérifier le respect par l’établissement des orientations nationales, d’exploiter des données récoltées et d’engager une réflexion sur la méthodologie du projet.

Au delà de cela, la place centrale qui est faite aux parents et aux usagers en règle générale nécessite pour les professionnels de retravailler leur place et la délimitation de leurs interventions auprès de l’enfant.

Le projet de l’individu, ou le projet individualisé

Dans cette partie, nous allons nous centrer sur le projet dans le social, plus précisément dans l’action sociale. Tout d’abord, définissons l’action sociale selon la loi du 2 janvier 2002.

Les acteurs de l’action sociale sont publics, privés à but non lucratif, ils ont pour but de promouvoir l’autonomie et la protection des personnes par exemple mais également tout ce qui relève de la cohésion sociale. Ils agissent surtout avec les personnes handicapées, âgées, vulnérables…

Dans ces cas là par exemple, ou dans le domaine médico-éducatif, de manière plus générale, il existe une forme de projet qu’on appelle le projet individualisé (1989).

Le projet individualisé est la mise en acte du projet d’établissement au bénéfice de l’usager et de sa famille. Le sujet est au centre de la démarche. Son intégration dans l'univers isolé ou restreint de l'institution est nécessaire mais non suffisante : une insertion sociale réussie dans la société ne peut se faire qu'en nouant des liens avec l'extérieur. Les professionnels de l'établissement doivent donc adapter leurs dispositifs aux individus dont ils ont la charge et non l’inverse. La problématique de l'équipe professionnelle va alors graviter autour de celle de l'usager et des objectifs définis pour lui, et si possible avec lui.

Parallèlement, la collaboration avec les familles est capitale si l'on veut réellement aller dans le sens d'une concertation avec elles.

Ce genre de projet est mis en place pour des personnes à besoins éducatifs particuliers par exemple,mais le plus important c’est que ce projet prend bien en considération l’individu comme étant unique. C’est un