En quoi votre parcours de formation vous a préparé à être futur professionnel infirmier autonome

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« En quoi votre parcours de formation vous a préparé à être futur professionnel infirmier autonome ? »

NLB

IFSI – CHU Angers

Promotion 2015 - 2018

INTRODUCTION

Pour pouvoir m'exprimer pleinement sur le thème de la professionnalisation en tant que future infirmière ici en France, il me semble nécessaire de commencer par décrire mon statut atypique d'étudiante infirmière, et comment j'ai décidé de m'orienter vers le métier.

Je suis née et j'ai grandi aux Philippines, un pays à prédominance catholique, où la prise en charge des personnes âgées est considérée comme une responsabilité communautaire. J'ai grandi à proximité de mes grands-parents et j'ai été en mesure de les aider dans leurs activités quotidiennes, de surveiller leur santé, de leur faire des prises de traitement, de fixer des rendez-vous avec leur médecin traitant, etc. Cette notion d'aide aux personnes âgées, en particulier au sein de la famille, est profondément ancrée dans la culture philippine. Par conséquent, le choix de devenir infirmière s'est fait naturellement pour moi. J'ai été diplômée en 2007 aux Philippines et j'ai travaillé dans le service médico-chirurgical pendant un an, puis j'ai travaillé au bloc opératoire pendant 3 ans. J'ai ensuite déménagé à Londres, Royaume-Uni, pour travailler encore 4 ans, toujours au bloc opératoire. J'ai ensuite déménagé en France pour des raisons familiales, et étant donné que je suis une infirmière non diplômée de l'Union-Européenne, j'ai dû faire la formation en soins infirmiers à l'IFSI d'Angers.

Pendant le temps que j'ai passé aux cours et aux stages, la plupart des gens que je rencontre et ceux qui connaissent mon histoire ont cette idée que devenir infirmière ici en France sera très facile pour moi, étant donné que je suis déjà une infirmière expérimentée. Je me suis rendu compte cependant que ce n'était pas si évident. Le simple fait d'avoir une formation d'infirmière et d'avoir une expérience professionnelle dans un pays ne signifie pas nécessairement que l'on peut facilement faire la même chose dans un autre pays. Il est certain qu'il existe des principes de base, des fondements, des connaissances théoriques dans le domaine des soins infirmiers qui restent les mêmes partout, peu importe où on pratique dans le monde (asepsie, traitements médicamenteux, pathologies, etc.). Cependant, nous devons tenir compte d'autres facteurs comme la législation, les différences dans le système de santé et les différences culturelles, pour n'en nommer que quelques-uns. La profession d'infirmière a beaucoup changé au fil du temps et est toujours en constante évolution puisqu'elle s'adapte aux exigences en progression de notre écosystème de santé, ce qui souligne l'importance d'une formation infirmière à jour.

Maintenant que je me trouve à la fin de ma formation, j'en suis à un point où je regarde en arrière et je réfléchis à tout ce qui s'est passé depuis que j'ai pris la décision de vouloir exercer la profession qui me passionne, ici dans ce pays. J'ai suivi différents cours, appris beaucoup de choses, rencontré beaucoup de gens, fait différents types de stages, vécu une multitude d'expériences où j'ai connu des hauts et des bas... J’en suis venue me demander si je suis prête à pouvoir enfin pratiquer le métier d’infirmière ici en France. Tout ce que j'ai traversé, m'a-t-il donné les outils nécessaires pour réussir dans ce métier ?

“ En quoi mon parcours de formation m’a préparé à être futur professionnel infirmier autonome ?  “

Pour approfondir cette question, nous devons comprendre les concepts de professionnalisation et d'autonomie dans le contexte de la formation des étudiants infirmiers.

PROFESSIONALISATION

Depuis plus d'un siècle, on cherche à définir les caractéristiques et les critères de qualification requis des différentes professions de santé.

En 1915, Flexner a publié une liste de critères qui ont servi de référence pour la définition de toutes les professions et de point de départ pour une discussion plus approfondie et une description des caractéristiques des professions. Par la suite, la profession d'infirmière a été presque universellement reconnue en tant que profession, en particulier au regard des trois critères constamment réitérés : service / altruisme, connaissances spécialisées, autonomie / éthique.

Les étudiantes infirmières font l'expérience d'une socialisation importante pendant leur formation en soins infirmiers. Cette "socialisation des rôles" est un élément de la socialisation secondaire (adulte) qui s'appuie sur la socialisation primaire de l'enfance. Cela signifie que " l'étudiante infirmière adopte progressivement le point de vue de la perception professionnelle. En effaçant l'observation de la perception profane qu'elle a apportée avec elle ". C'est donc essentiellement lorsqu'une personne acquiert les connaissances, les compétences et l'identité caractéristiques d'une profession en particulier. En soins infirmiers, la socialisation professionnelle commence dans l'institut de formation et se poursuit sur le lieu de travail comme un processus de resocialisation. Au cours du processus de socialisation, l'étudiant infirmier n'apprendra pas et ne perfectionnera pas seulement les connaissances et les compétences d'une infirmière, mais assumera également leurs valeurs et donc le comportement. L'étudiant intériorise la culture infirmière et assume l'identité professionnelle d'une infirmière.

AUTONOMIE

L'autonomie, dans le contexte des soins infirmiers, désigne la capacité de prendre des décisions discrétionnaires et exécutoires en fonction de ses connaissances et de son jugement, en fournissant des soins infirmiers dans l'ensemble du champ de pratique défini par les règles professionnelles, réglementaires et organisationnelles existantes.  Les décisions discrétionnaires et exécutoires signifient que l'infirmière a le contrôle des connaissances nécessaires pour prendre la décision. Elle n'a pas besoin de se tourner vers les autres pour connaître ou comprendre. Au lieu de cela, la formation et l'éducation de l'infirmière lui ont fourni l'information et la compréhension nécessaires pour prendre la décision. Par exemple, une infirmière est formée pour savoir comment évaluer les signes vitaux et les symptômes du patient. Il s'agit notamment de décider si la tension artérielle d'un patient est élevée au-delà d'une plage normale ; il s'agit également de juger si un patient transpire excessivement ou s'il est en hyperventilation. De telles évaluations font partie des connaissances et de la compréhension de l'infirmière.

La profession en France a été prise dans un processus de réforme en 2009. Cette réforme de la formation infirmière a été mise en place dans le cadre de standardisation des systèmes de formation au niveau européen avec l'implémentation du système Licence Master Doctorat (LMD). La réforme de 2009 s'est accompagnée de l'utilisation de l'apprentissage ou les élèves travaillent en collaboration pour trouver des solutions aux problèmes. Ils doivent comprendre et formuler le problème et déterminer les connaissances et les données dont ils ont besoin pour le résoudre en choisissant les interventions appropriées. L'étudiant infirmier suit un processus d'apprentissage qui lui permet de comprendre, de passer à l'action et de transférer les compétences acquises dans des situations semblables. Favorisant ainsi l'autonomie et la réflexivité, ce qui encourage l’étudiant infirmier à être un agent actif dans sa formation, et donc un future professionnel infirmier autonome.

ANALYSE

Étant donné que c'est la troisième fois que je suis en formation infirmière et que je ne suis pas une étudiante infirmière typique qui va franchir pour la première fois le pas vers la vie professionnelle, il me semble pertinent de modifier la question de départ à :

" En quoi mon parcours de formation m’a préparé à être futur professionnel infirmier autonome en France ? “

Ayant étudié aux Philippines, puis au Royaume-Uni, et encore ici en France, je suis bien consciente que les fondements théoriques dans le domaine des soins infirmiers (anatomie humaine, pathophysiologies diversifiées, pharmacologie, etc.) sont importants pour préparer les étudiants infirmières et étudiants infirmiers à pratiquer dans le futur. Ayant exercé la profession, je suis également bien au courant des processus qu'une infirmière nouvellement diplômée suit lorsqu'elle commence à exercer la profession d'infirmière professionnelle. Je n'en parlerai donc pas dans mon analyse. Je vais plutôt explorer comment la formation ici en France a enrichi et a complété mon cursus à partir de ce que j'ai déjà acquis de par mes formations précédentes et de mes expériences professionnelles d'infirmière.

• La communication

Au cours de la formation, l'accent est mis sur la maîtrise des compétences en communication. Il y a des cours, des TD, même des sessions d'évaluation qui favorisent une communication efficace comme le travail de groupe, les présentations de groupe, etc. C'est d'une grande importance puisque tout ce que fait une infirmière en milieu clinique implique la communication. Qu'elle soit verbale ou écrite, elle est à la base de la pratique. Ce ne sont pas tous les étudiants qui entrent à l'école des infirmières et qui sont à l'aise ou confiants dans leurs compétences en communication. Les programmes de soins infirmiers doivent mettre l'accent sur une communication infirmière-patient efficace ainsi que sur la communication avec les autres professionnels de la santé. Nous insistons souvent sur l'importance de parler avec nos patients plutôt qu'avec eux, mais nous n'apprenons souvent pas à comment le faire.