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Epagne

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Pourtant, poussée au-delà des données statiques sur lesquelles elle repose, l'étude de cette expression montre que cette égalité entre l'épargne et l'investissement n’a plus d’équivalence si l'on introduit la notion de période.

La raison en est simple : on ne peut épargner que ce que l’on a gagné. L’épargne provient donc nécessairement du revenu de la période antérieure ; comme il en est d’ailleurs de la consommation, on ne peut consommer qu’en payant avec ce que l’on a gagné dans l’hypothèse où le crédit n’existerait pas ; hypothèse retenue dans l’expression mathématique, ce qui prouve déjà son insuffisance.

Secundo, en procédant par compensation cette équation masque des éléments déterminants dans le financement de l’économie nationale, que l’on ne peut ramener au seul financement de l’investissement, même si celui-ci occupe une place importante.

Telle qu’elle est définie ici, l’épargne prélevée sur le revenu, recouvre nécessairement :

• l’épargne non employée à la consommation,

• la désépargne utilisée à la consommation, prélevée sur une épargne constituée antérieurement,

• l’épargne forcée, c’est-à-dire celle qui est destinée au remboursement des emprunts antérieurs, sachant en outre que cette épargne donne lieu à destruction monétaire si l’emprunt a été accordé par une banque.

On vient à peine d’effleurer la complexité des opérations de financement de l’économie que le lecteur aura tout loisir d’examiner à l’exposé macroéconomique.

L'épargne est un des plus puissants facteurs monétaires de ralentissement de l'activité de production, tandis qu'au contraire l'investissement (plus précisément le crédit) est un des plus puissants facteurs d'accélération. La dynamique du processus économique s'explique en partie par la dualité existant entre ces deux grandeurs qui sont interdépendantes.

L’expression mathématique est à la fois trop simple et insuffisante pour en déduire que l’épargne finance l’investissement.

Elle exclut la notion de temps. Elle fait l’impasse sur toute autre source de financement, notamment et surtout l’émission monétaire qui finance indéniablement une part de l’investissement.

Enfin, elle confond par compensation l’épargne prélevée sur le revenu et la désépargne, tandis qu’elle ignore totalement l’épargne forcée.

2 - La définition (comptable) de l’épargne

A notre connaissance, il n’existe pas (en France, et probablement ailleurs) d’autre définition chiffrée de l’épargne que celle qu’en donne la Comptabilité Nationale. La Banque de France pour sa part, dans ses publications mensuelles, nous communique des données chiffrées sur les placements d’épargne et autres, mais ne nous donne aucune information sur l’épargne monétaire proprement dite.

Voici donc la définition que donne la Comptabilité Nationale de l’épargne :

L’épargne (comptabilité nationale)

Solde du compte d'utilisation du revenu disponible ou du compte d'utilisation du revenu disponible ajusté. Pour les ménages, celui-ci est égal au revenu disponible diminué de la dépense de consommation, ou au revenu disponible ajusté diminué de la consommation finale effective. L'épargne peut être calculée nette, si l'on retranche la consommation de capital fixe.

L’épargne des ménages

La part du revenu disponible (ou du revenu disponible ajusté) des ménages qui n'est pas utilisée en dépense de consommation finale (ou en consommation finale effective) constitue leur épargne. La différence entre revenu disponible et revenu disponible ajusté, qui correspond aux transferts sociaux en nature, est aussi celle qui sépare la dépense de consommation finale de la consommation finale effective. Il n'y a donc qu'une seule notion d'épargne.

Ces définitions ésotériques ne sont compréhensibles que par un très petit nombre d’initiés.

Il convient de noter que depuis une dizaine d’années environ (milieu des années 90), une nouvelle définition est apparue, celle d’épargne brute (avant la consommation de capital fixe, c’est-à-dire avant amortissements) ; nette (après amortissements).

La Comptabilité Nationale traite sur le même plan l’investissement des ménages et celui des entreprises, et par voie de conséquence leurs amortissements, alors qu’une différence de portée économique fondamentale les sépare. L’amortissement des biens détenus par les entreprises correspond à l’amortissement de l’outil de production. Il représente une fraction conséquente de leur revenu (cash-flow), et sert au renouvellement de l’outil. Il s’inscrit donc dans la dynamique économique. Alors que l’amortissement des biens détenus par les ménages, qui sont des biens de consommation à long terme (principalement le logement) n’a qu’un intérêt purement statistique.

L’épargne telle qu’elle est définie par la Comptabilité Nationale correspond à l’épargne (ou revenu disponible non utilisé) de tous les agents économiques avant investissement (sous toutes ses formes, y compris le logement). Cette définition n’a donc pas échappé à l’influence de la théorie sus-dite, puisqu’elle est donnée avant investissement, laissant ainsi entendre que l’épargne sert à le financer, ce qui est totalement faux.

C’est qu’en effet, en procédant par compensation, la Comptabilité Nationale passe sous silence deux facteurs qui sont essentiels au financement de l’économie :

• d’abord et surtout, les crédits bancaires à l’économie, soit le crédit accordé aux ménages (consommation et logement), le crédit accordé aux entreprises (fonds de roulement et investissement), et le crédit accordé à l’étranger,

• ensuite, comme il a été dit au-dessus, la désépargne qui réduit nécessairement l’épargne (prélevée sur les revenus) et qu’elle compense sans en rendre compte,

• enfin, l’épargne forcée représentant les remboursements d’emprunts antérieurs, qui donnent lieu à destruction monétaire s’il s’agit d’emprunts bancaires.

ce qui constitue une étonnante carence de la mesure.

Alors, pourquoi un tel défaut de la mesure ?

Il est fort vraisemblable que la puissance publique refuse de montrer, puisqu’elle ne veut pas le mesurer, que le recours au crédit, source d’inflation d’après la théorie, a une place prépondérante dans l’économie. Il est beaucoup plus confortable de s’en tenir à la théorie de l’égalité de l’épargne et de l’investissement qui masque une réalité dérangeante pour les institutions.

Il est tout de même surprenant de constater que le financement de l’économie, car financement il y a, ne fasse l’objet d’aucune recherche connue.

Tous les travaux développés dans ce site convergent vers une même conclusion : tout ce qui concerne la monnaie est volontairement dissimulé sous un manteau tellement épais qu’il ressemble fort à une « chape de plomb ».

La monnaie est un sujet tabou.

En ce qui nous concerne, la définition que nous donnons de l’épargne, notamment des ménages, diffère de la définition officielle. Elle est égale au revenu des ménages sous déduction de leur consommation, bien sûr, mais aussi de l’investissement dans la mesure où il alimente l’activité de production (PIB), tel le logement neuf. Celui-ci est un bien de consommation à long terme et son amortissement n’a rien à faire dans le calcul de l’épargne monétaire des ménages.

Il n’y a donc d’épargne qu’une : ni brute, ni nette.

Cette définition de l’épargne s’étend en tout cas à celle des deux agents économiques : les ménages et les entreprises (l’étranger bénéficiant d’un régime particulier puisqu’il n’a pas de revenu sur le territoire national).

L’épargne est donc la fraction du revenu non utilisé à l’activité de production, c’est-à-dire à la consommation (des ménages) et à l’investissement (des ménages et des entreprises). Car, la fraction du revenu qui n’est pas consacrée à l’activité de production est nécessairement couverte par le crédit, c’est-à-dire par l’émission monétaire, pour un même niveau de production.

La Comptabilité Nationale donne une définition comptable inexacte de l’épargne, car en procédant par compensation elle passe sous silence, de manière délibérée, deux facteurs essentiels au financement du Produit National (PIB) : les crédits à l’économie et l’épargne, celle-ci comprenant la désépargne et l’épargne forcée ; ce qui témoigne d’une grave carence de la mesure.

Notons au passage, que la désépargne et l’épargne forcée sont prélevées sur des revenus de périodes antérieures indifférenciées que la Comptabilité Nationale ne cherche pas à isoler. Elle est prisonnière de la théorie de l’égalité de l’épargne et de l’investissement, qui ne distingue pas les périodes.

Enfin, on doit distinguer au moins deux sortes d’épargne :

• l’épargne préalable,

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