Ergonomie

e, une science du compromis

On pourrait dire, à la blague, que le premier ergonomiste devait souffrir d'un mal de dos. En effet, l'apparition de l'ergonomie est liée au règne de la production industrielle, des chaînes de montage et des tâches répétitives, autant de nouveaux contextes de travail mettant à l'épreuve la santé : mal de dos, usure précoce de certaines articulations et autres malaises ressentis plus ou moins douloureusement selon le travail exercé. Si le travail c'est la santé, alors l'ergonomiste devient une sorte d'agent de prévention et examine le travail dans ses trois aspects fondamentaux : 1) environnement : ambiance, bruit, éclairage, ventilation, etc. 2) travailleur : tâche, posture, gabarit, effort, cadence, physiologie, symptôme, maladie, etc. 3) outils et machines : tâche, disposition, fabrication, utilisation, cognition, etc. L'ergonomie tente de concilier les contraintes artificielles et techniques aux exigences humaines de confort, d'aisance et de prévention des maladies liées aux tâches accomplies. Science de compromis, l'ergonomie pave ainsi la voie tant au bien-être des travailleurs qu'à la productivité de l'entreprise. De la carte perforée alimentant le «cerveau» des premiers ordinateurs à la microinformatique, toute une série de «mues» successives a rapproché la machine de l'homme : moniteur, clavier et souris apparaissent comme autant de prolongements de la machine vers l'homme. Et l'humain, lui, s'est rapproché de la machine par la ruse : conversion visuelle de données informatiques, interface plus conviviale par l'action de la souris, programmation ouverte, liens hypertextes. Mais toutes ces facilités ne gomment pas pour autant les contorsions musculaires et la gymnastique visuelle liées à l'utilisation de l'ordinateur. Dans cette optique, l'ergonomie favorise l'adaptation de l'homme à la machine et la machine à l'homme. Les progrès accomplis de part et d'autre visent à établir un compromis humainement viable.

L’ergonomie : une saine hygiène de travail

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Les mauvais penchants des «penchés»

La récente préoccupation ergonomique qui anime l'industrie n'a pas pour autant régler tous les nouveaux maux surgis dans le sillage de la révolution informatique tels que troubles visuels, tendinites, bursites et autres problèmes d'usure musculaire prématurée. L'ergonomie se penche maintenant sur les «penchés» et leurs mauvais «penchants». On ne prescrit guère de remèdes technologiques mais, en revanche, on énonce des règles faciles à suivre. Car, plusieurs de ces maux résultent de mauvaises habitudes de travail, parfois héritées de l'ère révolue de la machine à écrire. On peut bien sûr se forger sa propre méthode de travail, mais elle risque alors d'échouer l'épreuve de la réalité. Un fauteuil semble confortable à l'achat, mais se révèle parfois inconfortable à l'usage : l'assise est dure, le dossier trop mou, la hauteur «coupe» la circulation sanguine et les accoudoirs sont trop bas... Idéalement, vous devriez observer toutes les principales règles ergonomiques énoncées dans ce document. Cependant, certains facteurs liés à l'environnement de travail sont difficilement modifiables si l'on est, par exemple, un modeste salarié errant dans une tour à bureaux! Sachez tout de même que le respect d'une saine hygiène de travail favorisera une performance égale, efficace, confortable tout en vous préservant de nombreuses maladies ou incapacités professionnelles.

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Qualité de l'air

La qualité de l'air des édifices à bureaux, notamment, peut expliquer certains malaises ressentis par les travailleurs tels que étourdissements, nausée, sécheresse des muqueuses, toux ou même somnolence. On doit considérer les facteurs suivants : Climatisation Assurez-vous de la propreté et de la qualité de l'air si vous possédez un système de climatisation (climatiseur, prise d'air, bassin de refroidissement, conduits).

N'hésitez pas à ouvrir les fenêtres pour favoriser l'échange d'air (évacuation de l'air chaud vicié et admission d'air frais). Ventilation Assurez-vous d'être éloigné de toute bouche de ventilation, de climatisation ou de chauffage, autant de sources potentiellement polluées, irritantes ou dommageables pour la santé. Température Maintenez la température ambiante entre 18 et 21°C. Un environnement surchauffé provoque la somnolence en plus d'assécher l'air. Taux d'humidité Maintenez le taux d'humidité relative entre 50 et 70%. Notez que les yeux et la peau sont particulièrement sensibles à la sécheresse ambiante. Ce facteur, combiné aux effets asséchants du travail à l'écran, peut influencer considérablement votre vision et votre confort.

Le principe d’exposition : l’environnement de travail

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Bruits ambiants

Les bruits ambiants peuvent perturber l'environnement de travail, affecter la concentration et augmenter le stress, lequel provoque un nombre important de malaises et se révèle contre-productif.

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Sources d'éclairage

Les sources d'éclairage dans un environnement informatisé constituent parfois un véritable casse-tête. L'architecture et les divisions intérieures de plusieurs édifices des années soixante ne correspondent pas aux besoins et exigences des utilisateurs d'ordinateur : orientation des fenêtres, problème de réflexion ou d'éblouissement, intensité de l'éclairage, disposition du mobilier sont autant d'irritants réels ou potentiels. Éblouissement L'éblouissement consiste en une surcharge lumineuse dans l'arrière-plan du champ visuel. Votre vue, comme l'objectif d'un appareil photographique, doit donc constamment s'ajuster à l'intensité lumineuse. Évitez de placer votre écran contre toute source d'éblouissement telle qu'un mur de couleur criarde ou une fenêtre ensoleillée. Si vous ne pouvez modifier la disposition de votre appareil, atténuez les sources d'éblouissement (stores verticaux, stores horizontaux, rideau). Évitez toute source directe d'éclairage émanant du plafond. S'il y a un néon directement au-dessus de votre poste de travail, déplacez celui-ci pour vous intercaler entre deux puits lumineux.

Organisation du plan de travail Disposez vos accessoires de bureau (téléphone, imprimante, livre, agenda, cadre, etc.) selon la fréquence d'utilisation. En prenant votre ordinateur comme point d'origine de rayonnement, distribuez les autres acce ssoires vers la périphérie de votre espace de travail. Le simple témoin lumineux du poste téléphonique ou le reflet doré d'un cadre peut perturber la perception visuelle. En outre, vous disposerez de plus d'espace pour organiser un environnement dédié à votre travail à l'ordinateur. Si l'éclairage au plafond ne convient pas, optez pour un éclairage d'appoint tel qu'une lampe de bureau. N'hésitez pas à tamiser l'éclairage sans pour autant créer Le principe d’exposition : l’environnement de travail Page 8

L’ERGONOMIE : L’ENVIRONNEMENT , LA MACHINE ET L’ HOMME l'effet «cinéma» en éteignant toutes les lumières. Maintenez l'intensité lumineuse à environ 50%.

L'aménagement intérieur

L'aménagement intérieur devrait permettre la permutation du mobilier compte tenu des exigences du travail à l'écran. Optez pour des cloisons amovibles lors de la division d'un vaste espace de travail. L'aménagement de cet espace pourra évoluer au gré de vos besoins et des nouvelles exigences requises par l'informatique. Évitez les murs peints de couleurs vives ou foncées. Si cela est possible, évitez de placer votre écran contre le mur. Un dégagement visuel dans l'axe direct des yeux vous permettra, régulièrement, de lever les yeux et de regarder droit devant vous. Comme pour la conduite automobile, il faut apprendre à balayer son champ visuel et regarder loin devant pour corriger les effets de la fixité visuelle. Optez, dans la mesure du possible, pour des accessoires articulés et réglables (support, plate-forme, lutrin, pupitre, clavier, etc.) : ils évolueront au gré de vos propres besoins ou de ceux d'autres utilisateurs. Si vous souffrez de douleurs lombaires persistantes, il existe dans le commerce des chaises ergonomiques. Toutefois, assurez-vous que le produit est véritablement ergonomique