Francais

e d’un nouvel ordre mondial ?

A- LA GUERRE DU GOLFE (1990-1991) : LA FIN DU MONDE BIPOLAIRE ...

a) L’Irak de Saddam Hussein attaque le Koweït: Une agression qui témoigne de la fin de la guerre froide

b) Une guerre dissymétrique et rapide.

c) Les conséquences de la guerre du Golfe.

✓ En quoi le siège de Sarajevo illustre-t-il les nouvelles formes de conflictualités et l’impuissance de l’ONU et de l’Europe ?

B- ... QUI N’EFFACE PAS LES CONFLITS : LE DRAME YOUGOSLAVE A TRAVERS L’EXEMPLE DU SIEGE DE SARAJEVO (1992-1994).

a) Une ville multiethnique à l’épicentre du conflit.

b) Une ville assiégée par les Serbes.

c) Une ville remodelée par les Accords de Dayton(1995).

✓ En quoi le 11 septembre 2001 marque-t-il l’échec de l’unilatéralisme ?

C- LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE 2001 : LA FIN DE L’HYPERPUISSANCE ?

a) La poussée du salafisme.

b) Mardi noir, l’arme du terrorisme.

c) Les conséquences du 11 septembre 2001.

I- LA GUERRE FROIDE : CONFLIT IDÉOLOGIQUE, CONFLIT DE PUISSANCES (1947-1991)

• Chronologie page 111

Introduction :

La Grande Alliance, unissant entre autres les Etats-Unis et l’Union soviétique, ne survit pas à la victoire. Dès 1947, les 2 nouvelles superpuissances entrent dans une ère d’affrontements qui ne s’achève qu’en 1991 : c’est la guerre froide, qu’on peut définir comme une période de tensions multiformes entre les deux Grands sans confrontation militaire directe entre eux.

Le cours peut s’organiser autour de deux grands axes :

• Comment la guerre froide réorganise-t-elle et restructure-t-elle le monde jusqu’en 1991, lui assurant une certaine stabilité ?

• Après une période 1914-1945 marquée par la guerre totale, comment évoluent les formes de conflictualités dans un monde marqué par la découverte de l’arme atomique ?

Guerre Froide :

L’expression a été inventée par l’homme d’État américain Bernard Baruch, puis popularisée par le journaliste Walter Lippmann en 1947. Elle désigne en même temps une période de l’histoire contemporaine et un conflit multiforme, d’intensité variable, dressant l’un contre l’autre deux blocs visant l’extension maximale de leur influence et l’endiguement voire le refoulement de l’adversaire. Les ressorts durables de ce conflit sont l’opposition des idéologies « qui rend la paix impossible », la recherche permanente du meilleur positionnement, la prise au sérieux du risque nucléaire « qui rend la guerre improbable », la peur et diabolisation de l’autre, qui sont à leur maximum entre 1948 et 1953.

✓ En quoi la guerre froide est-elle un conflit idéologique et un conflit de puissance ?

➢ Au préalable, tableau complété des moments forts de la Guerre froide.

✓ Pourquoi la ville de Berlin est-elle le symbole de la guerre froide ?

A- BERLIN AU CŒUR DE LA GUERRE FROIDE (1948-1989).

a) Une ville où s’affrontent les deux superpuissances.

1. Vers la confrontation Est-Ouest (1945-1948)

On commencera par rappeler la situation de l’Allemagne et, plus particulièrement, de Berlin en 1945 : le pays sort vaincu et en ruines de la Seconde Guerre Mondiale. Le territoire est occupé militairement par les quatre vainqueurs du conflit. → Rappeler : la capitulation, l’occupation et la division →Doc. 1 page 118.

Les Américains les Britanniques craignent que l'Allemagne ne tombe sous influence soviétique. Les Français veulent éviter la renaissance d'une puissance allemande. Finalement, le fossé se creuse entre la zone soviétique, où s'impose la domination du SED, et les trois zones occidentales où le modèle libéral est encouragé. Les tensions sont particulièrement vives à Berlin, où les trois secteurs occidentaux constituent une enclave au sein de la zone soviétique.

L'Allemagne devient ainsi le révélateur de la guerre froide. Le 1er janvier 1947, les zones américaine et britannique fusionnent. Puis la France accepte le 1er juin 1948 l'unification des trois zones occidentales, qui doivent se transformer en un État fédéral. Les Occidentaux annoncent le 18 juin la création d'une nouvelle monnaie, le Deutsche Mark, valable aussi à Berlin à partir du 24 juin. C'est aller vers la division de l'Allemagne, ce que l'URSS considère comme contraire aux accords de Potsdam. (voir séquence précédente).

2. La 1ère crise de Berlin (1948-1949)

Le blocus : Dossier pages 114-115, question n°1: Berlin à l’heure de la Guerre froide

Les soviétiques répliquent le 24 juin 1948 en bloquant toutes les voies terrestres d'accès aux secteurs occidentaux de Berlin. Par cette épreuve de force, Staline veut tester la détermination des Occidentaux et obtenir l'intégration de Berlin dans la zone soviétique.

Le pont aérien : le président américain Truman ne souhaite pas rouvrir par la force les routes et les voies terrestres. Il décide de ravitailler Berlin-Ouest et ses 2.5 millions d'habitants par les airs. Un gigantesque pont aérien est organisé. Les soviétiques n'osent pas l'empêcher et ils finissent par lever le blocus le 12 mai 1949. 2.5 millions de tonnes de marchandises ont été acheminées par 275 000 avions.

Les deux Allemagne : la crise à souder le camp occidental autour des Berlinois de l'Ouest. Elle accélère la séparation de l'Allemagne en deux états. La RFA se dote d'une Loi fondamentale le 23 mai 1949 et intègre le bloc occidental. Elle choisit comme capitale la petite ville de Bonn, ce qui est une façon de montrer qu'elle ne renonce pas à l'idée d'une Allemagne unie avec Berlin pour capitale. La Loi fondamentale ne s'applique pas directement à Berlin-Ouest. En riposte, la RDA est proclamée le 7 octobre 1949, avec Berlin-Est pour capitale : c'est une démocratie populaire, définitivement intégrée dans le bloc soviétique.

Ce lieu symbolique qu’est l’ancienne capitale du Reich devient très vite un des principaux points de fixation de la nouvelle opposition entre Union Soviétique et Etats-Unis. Dès 1948, la ville voit s’affronter les deux Grands lors du Blocus de Berlin, à l’issue duquel la division est entérinée : Berlin Ouest intègre la RFA et le bloc américain tandis que Berlin Est devient la capitale de la RDA, démocratie populaire.

b) Une ville au cœur d’une compétition idéologique.

1. La ville aux deux visages (1950-1961)

Dossier pages 116-117, document 3: Berlin à l’heure de la Guerre froide

Berlin-Ouest, vitrine du « monde libre » : le contraste entre la prospérité de Berlin-Ouest alimentée par l'aide américaine et de l'austérité de Berlin-Est devient de plus en plus frappant. Un îlot capitaliste se développe au milieu de la RDA communiste.

Dossier pages 114-115, document 2: Berlin à l’heure de la Guerre froide

Berlin-Est, sous tutelle soviétique, document 2 : le 16 juin 1953, les ouvriers du bâtiment à Berlin-Est se révoltent contre leurs conditions de travail. Le 17 juin 1953, des centaines de milliers de travailleurs font grève et manifestent en RDA. L’agitation est réprimée par les chars soviétiques, ce qui montre les limites du « dégel » espéré après la mort de Staline (5 mars 1953). Les occidentaux n'ont pas bougé, respectant la règle non-intervention dans le bloc adverse. En hommage aux révoltés, une grande artère de Berlin-Ouest et rebaptisé « rue du 17 juin ».

La ruée vers l'Ouest : la répression accentue la fuite des Allemands de l'Est vers l'Ouest. De 1949 à 1961, 3 à 4 millions de personnes quittent la RDA grâce au statut particulier de Berlin, où il n'existe pas de rideau de fer, discours Churchill et où l'on peut circuler librement d'un secteur à l'autre. Cette situation devient intenable pour les dirigeants de la RDA, qui veulent arrêter l'hémorragie.

➢ Tableau