Histoire humaine lue dans son génome

Chapitre 4 : l’histoire humaine lue dans son génome :

I : séquençage de génome et variabilité génétique

En 1990, les scientifiques lancent le projet « génome humain » qui consiste à séquencer l’intégralité du génome d’Homo Sapiens. Le séquençage du génome consiste à établir la succession la plus complète possible des nucléotides de chaque molécule d’ADN d’un individu.  Les progrès techniques dans l’extraction et l’amplification de l’ADN et ceux dans le domaine de la bio-informatique permettent ainsi d’atteindre cet objectif au début des années 2000, en mutualisant les travaux de laboratoires du monde entier, pour un coût de 3 milliards de dollars.

Depuis, plusieurs centaines de génomes humains ont été intégralement séquencés, dans le but d’améliorer les connaissances de la variabilité humaine.

La comparaison des séquences nucléotidiques de différents individus ainsi obtenue, révèle que chaque profil génétique est unique. Le génome d’une personne permet de l’identifier à la manière de nos empreintes digitales. La comparaison entre les génomes humains permet de déterminer des relations de parenté entre les individus. Les allèles de chaque individu sont pour moitié hérités du père et pour moitié de la mère.  

Les progrès actuels permettent aujourd’hui de séquencer des génomes entiers pour quelques milliers de dollars. A l’avenir, il est possible que cette procédure devienne une pratique médicale courante, ce qui soulève des questions éthiques quant aux usages qui pourraient être faits de ces informations.

La comparaison des génomes humains provenant du monde entier a montré que les différences entre deux individus sont de l’ordre de 3 millions de paires de nucléotides sur les 3 milliards que comptent le génome (haploïde), soit une ressemblance de 99.9%.

Cette proximité génétique s’explique par une origine commune récente des populations humaines actuelles.

II : Les principales étapes de l’histoire humaine sur 50 000 ans :

L’origine géographique des humains modernes est localisée en Afrique, vers -200 000ans. Puis les premiers flux migratoires ont eu lieu entre -100 000 et – 50 000ans.

Les premiers humains modernes ont migré hors d’Afrique, en Europe et en Asie. Ils ont cohabité avec d’autres humains qui occupaient ces territoires. En Europe et à l’ouest de l’Asie, des populations de Néandertaliens ont vécu de -300 000 à -40 000ans. Le séquençage complet de génomes néandertaliens a révélé que 1 à 3% de leur génome est présent dans les populations européennes et asiatiques actuelles.

Les Dénisoviens sont une autre population archaïque que l’on a identifiée à partir du séquençage de restes humains trouvés dans une grotte en Sibérie. Les traces génétiques des Dénisoviens sont présentes aujourd’hui dans les génomes de population d’Asie (1%), et d’Océanie (jusqu’à 6% en Papouasie).

Parmi les sept restes de Dénisoviens retrouvés, l’un correspond à un hybride de première génération entre une Néandertalienne et un Dénisoviens. Il semble donc que les hybridations entre les populations humaines présentes en Europe et en Asie furent assez fréquentes.