Histoire
Dissertation : Histoire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresmément aux théories de Keynes, les Etats vont intervenir massivement dans l’économie (subventions aux secteurs en difficulté, commandes d’Etat, versement de prestations sociales…) ;
← la priorité donnée aux secteurs économiques générant une forte demande de la part des consommateurs (automobile, électroménager…)
← la publicité se développe de façon importante, encourageant les ménages à consommer, ce qui stimule la production des entreprises ;
← une forte croissance démographique (on parle de « baby boom ») : elle développe le nombre de consommateurs puis de travailleurs ;
← une main d’œuvre nombreuse, qualifiée et bon marché, complétée par des flux de travailleurs venus des colonies (ou ex-colonies) européennes ;
B/ Le triomphe de la société industrielle et de consommation
La population active des pays développés connait une triple évolution :
← un net recul de la population active agricole que le sociologue Henri Mandras a appelé la « fin des paysans » ;
← en parallèle, un maintient (puis un léger recul à partir des années 1980) de la part de la population active industrielle, d’où le nom de société industrielle ;
← enfin, un développement très important de la part de la population active tertiaire.
Part des trois secteurs dans la population active en France en %.
Les données de 1950 à 2000 sont de l'INSEE, celles de 2010 sont des estimations de la CIA.
|Secteur |1950 |1970 |2000 |2010 |
|Primaire (essentiellement agricole) |34 | |4 |2 |
|Secondaire (essentiellement industriel) |36 |40 |23 |18 |
|Tertiaire (essentiellement services) |30 | |73 |80 |
Par ailleurs, la part de l'emploi industriel peut varier de 3 à 5 points pour une même date suivant les méthodes de calcul, ne soyez donc pas étonnés si vous voyez des chiffres différents dans des manuels, des annales ou des documents du bac. L'essentiel c'est que le total des trois secteurs fasse 100 et l'évolution : hausse du tertiaire, déclin du primaire, hausse puis déclin du secondaire.
Les effets sociaux et géographiques de ces mutations de la population active.
Le recul de la population active agricole nourrit des flux d’exode rural. Dans les pays développés, ⅔ de la population vit en ville en 1960 puis ¾ en 1970. Ces nouveaux citadins sont d’abord logés dans les grands ensembles puis les lotissements pavillonnaires qui fleurissent en périphérie des villes.
Les Trente Glorieuses voient l’avènement de la société de consommation.
Les dépenses de nourriture et d’habillement diminuent au profit des dépenses de confort (logement, santé, loisirs…).
Les familles s’équipent en électroménager (lave-linge, réfrigérateur, téléviseur…) et accèdent à des produits de consommation de masse via de nouveaux circuits de distribution : dès les années 1960, les courses ne sont plus faites au jour le jour chez les commerçants du quartier mais une fois par semaine dans des « grandes surfaces » qui apparaissent à la périphérie des villes (le premier magasin Carrefour ouvre en 1963 à Sainte-Geneviève des Bois dans la banlieue Sud de Paris).
La consommation des ménages est encouragée à grand renfort de publicité : elle vante la nécessité de disposer d’électroménager pour simplifier la vie des femmes (qui sont encore souvent femmes au foyer). De plus, les revenus des ménages augmentent (ils doublent en moyenne dans les pays développés entre 1960 et 1974).
C/ Une croissance qui ne profite pas à tous et contestée
Mais la croissance économique ne profite pas à tous. Certaines catégories sociales restent en marge : les petits agriculteurs et les immigrés sont encore frappés par la pauvreté. Pour loger ces derniers, des bidonvilles existent dans les villes des pays développés (c’est le cas à La Défense au début des années 1960).
Certaines régions du monde ne bénéficient pas (ou peu) de la croissance : les pays du bloc communistes et les pays du Sud enregistrent une croissance élevée mais la population n'en récolte pas les fruits, souvent confisqués par l’Etat ou plutôt par ses dirigeants.
Enfin, des déséquilibres liés à la croissance apparaissent (gaspillages, pollutions, surconsommation…) et celle-ci commence à être remise en question : à la fin des années 1960, les premiers mouvements écologistes apparaissent (Greenpeace né en 1971) et certains groupes de réflexion appellent à la « croissance zéro » : en 1972, le club de Rome publie le rapport Meadows qui demande un ralentissement de la croissance économique afin de protéger les ressources et l’environnement. Apparition mais dans des milieux intellectuels très limités et très engagés politiquement des idées de « développement durable » voire de « décroissance » qui ne sont popularisées qu'une trentaine d'années plus tard des les années 2000.
II/ Pourquoi la récession provoque-t-elle une crise de la société industrielle ?
A/ De la crise de à une récession qui dure vingt ans
A partir de 1973, un net ralentissement de la croissance se fait sentir : elle est presque divisée par deux par rapport à celle des Trente Glorieuses (de 7% à 3,5% pour le Japon, de 5% à 3% pour les Etats-Unis, de 5% à 2,5% pour la France). On parle alors de récession. Certaines années même, le taux de croissance devient négatif (on parle de dépression). A cela, vient s’ajouter une hausse importante du chômage : on passe d’une situation de quasi plein-emploi à un taux de chômage avoisinant les 10% dans les pays développés.
Enfin, jusque dans les années 1980, un important taux d’inflation apparaît (il atteint 25% au Japon et 15% en Europe ou aux Etats-Unis). Cette situation inédite cumulant stagnation de la croissance et inflation a été baptisée « stagflation » par les économistes.
Plusieurs causes expliquent ce retournement de la conjoncture économique :
← la fin de la convertibilité en or du dollar et sa dévaluation, décidée par Nixon en 1971, créé un flottement dans la valeur des monnaies, favorise la thésaurisation au détriment de l'investissement et baisse les revenus des pays exportateurs en dollars (notamment les pays pétroliers) ;
← les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 (le prix du baril est passé de 3 à 72 $), décidés par l’OPEP, renchérissent les coûts de production et de transport ;
← les premiers signes de faiblesse de l’industrie des pays développés : les coûts élevés de production (liés aux salaires et aux prélèvements obligatoires élevés) expliquent la baisse des profits des entreprises et leurs difficultés à résister à la concurrence, des NPIA notamment.
B/ Les effets de la crise sur la société industrielle
Dans les pays développés, à partir des années 1970, l’emploi industriel a partout reculé (autour de 4 points pour la décennie 1980). Ce sont les effets directs des destructions d’emplois liés à la dépression générée par la crise de 1973. Dans le détail, ce sont surtout les secteurs industriels traditionnels qui ont enregistré les destructions d’emplois les plus importantes (construction navale, sidérurgie, textile…) alors que le secteur tertiaire, lui, a créé de nombreux emplois (immobilier, secteurs sociaux, restauration…).
On passe d’une société industrielle à une société post-industrielle. Des mutations profondes de la population active s’en sont suivies. Des emplois non qualifiés ont été créés dans le secteur tertiaire, en compensation de ceux détruits dans l’industrie (caissières, agents d’entretien…). De plus, se développent les contrats à durée déterminée (qui représentent en moyenne entre 10 et 15% de la population active en Europe) et les contrats à temps partiel. Toutes ces évolutions donnent naissance à une catégorie nouvelle de salariés, les working poors, exposés aux difficultés économiques (qui ont donc du mal à profiter pleinement de la société de consommation).
C/ Des politiques anti-crise aux résultats peu probants
La plupart des gouvernements tentent d’abord d’appliquer des politiques de relance inspirées des théories de Keynes : ces politiques considèrent que la crise est due à une baisse de la consommation et à une hausse du chômage. L’Etat intervient donc en injectant de l’argent public dans l’économie (afin d’augmenter les revenus pour stimuler la consommation donc la production) et en favorisant
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