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Introduction à l’image et à la sémiologie de l’image

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trôlé) Réseau de professionnels Amérique (New-York)

D. Bounie, Polytech'Lille – IAAL, Sémiologie de l’image

L’image est voyante. L’image est vivante (c’est un être). Le surnaturel Le saint La protection (l’image capture) La célébration L’éternité Au-delà de l’image Corporation, cléricature Asie (Byzance)

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« la logosphère présenterait l’image comme subordonnée à l’archétype, la graphosphère soumettrait l’image au prototype, et la vidéosphère transmettrait par l’image ses propres stéréotypes »

R. Debray

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L’image comme un ensemble de signes

• L’image, perçue ou imaginée, est un « signe » - ou un ensemble de signes - , posant un rapport de ressemblance avec une réalité concrète ou abstraite « Un signe est quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque rapport » (C.S. Peirce) matérialité du signe : « quelque chose » = objet, son, odeur… dynamique : « pour quelqu’un » relativité de l’interprétation : « sous quelque rapport ou à quelque rapport » • Etudier une image, c’est étudier les signes qu’elle contient (sémiologie), en chercher éventuellement la signification (sémiose) • Un signe a pour caractéristique élémentaire d’être à la place de quelque chose d’autre (U. Eco) ex. : symboles mathématiques, physiques ou chimiques, cartes, dessins ou diagrammes, emblèmes ou signaux, symptômes, etc. Un signe peut être : - intentionnel ou non - explicite et reconnu comme tel, ou implicite et transparent • Histoire de la science des signes : quelques dates 1890 : Charles S. Peirce (EU) : « Semiotics » 1900 : Ferdinand de Saussure, linguiste (Suisse) : « Sémiologie » 1964 : Roland Barthes, psychanalyste (Fr) 1988 : Umberto Eco, écrivain (It) 1995 : Serge Tisseron, psychanalyste (Fr) D. Bounie, Polytech'Lille – IAAL, Sémiologie de l’image

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Une grille de lecture du signe : le « carré sémiotique »

(Greimas et Courtès, 1986)

Vérité

être

paraître

Secret non paraître non être

Illusion

Fausseté

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Les trois constituants du signe

Le « signifié » (pour Peirce : l’ « interprétant »)

= ce que signifie l’image

l rée u nd tio osi mage p ans ns l’i tr a La d

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Le « référent »

Le « signifiant »

(pour Peirce : le « representamen ») = ce que l’on perçoit de l’image

(pour Peirce : l’« objet ») = ce que représente l’image (le réel)

quelles relations ?

quelles conséquences sur la signification ?

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L’image au cœur d’un processus de traitement de l’information

Scène réelle (source)

le signifié

Oeil : récepteur (perception) filtre le signifiant

Cerveau (traitement intellectuel et affectif)

le signifié Image initiale (signe visuel) = le référent l’image, telle que nous la voyons, est le résultat d’une chaîne de traitement de l’information (théorie de Shannon) l’image est « communicante » (transport de l’information) l’image est « polysémique » (modification de l’information)

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L’image n’est pas le réel

De Descartes (principe du doute) … « Nous douterons en premier lieu si de toutes les choses qui sont tombées sous nos sens (...) il y en a quelques unes qui soient véritablement dans le monde, tant à cause que nous savons par expérience que nos sens nous ont trompés en plusieurs rencontres, et qu’il y aurait de l’imprudence de nous trop fier à ceux qui nous ont trompés, quand même ce n’aurait été qu’une fois » nos sens sont faillibles et nous induisent en erreur ; nous ne pouvons donc nous en remettre à eux et nous devons douter de ce qui se voit, s’entend, se touche (≠ du cartésianisme : « ne croire que ce que l’on voit ») … à Eisenberg (principe d’incertitude) « Plus on connaît avec précision la vitesse d'une particule moins on connaît sa position dans l'espace et réciproquement » toute observation modifie l’état de l’objet observé « Notre regard détermine de toute façon le champ et le hors champ. Il qualifie les images » (L. Gervereau) c’est le regard qui fait l’image

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Voir c’est croire, savoir, comprendre

Voir : latin videre, indoeuropéen veda : « je sais »

Vision globale ou syncrétique : l’œil « visuel ». Le coup d’oeil balaye le monde visuel sans s’y arrêter, comme si il était lisse : il voit sans regarder

Monde réel Vue

Images

Haptique : concerne le toucher (≠ optique, acoustique…)

Vision analytique : l’œil « haptique » Le regard focalise sur une scène du réel qui nous entoure et s’y arrête, comme pour le toucher L’image est-elle le réel ?

« Se boucher les yeux » et être aveugle au monde, c’est ne pas le comprendre « Voir est le chemin nécessaire de la (re)connaissance » (Le Breton)

Mirages ?

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La vue : une expérience sensorielle et poly-sensorielle (synesthésique)

• La vue permet d’apprécier la lumière, la forme et la couleur mais aussi la distance et le mouvement. Elle reste toutefois « en surface » (et non pas « à cœur ») mais le déplacement par rapport à la scène observée permet d’en apprécier la profondeur et la perspective • « Le regard est un contact (…). Les yeux touchent ce qu’ils regardent » (Le Breton) « Les mains veulent voir, les yeux caresser » (Goethe) « Dévorer des yeux » • « Comment concevoir qu’on puisse, sans la vue, tirer partie des excitations auditives, olfactives, gustatives, tactiles, organiser en perceptions, se représenter une chaise rien qu’en effleurant le dossier, reconnaître un aliment au goût sans le voir, etc. » (Henri) • Mais cette « expérience sensible » est un filtre de la réalité : « Voir tout en noir » ou « voir tout en rose » « La perception n’est pas coïncidence avec les choses, mais interprétation » (D. Le Breton)

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« Les sens donnent du sens » : la vue est une activité « signifiante » et de communication

« Entre la sensation et la perception, il y a la faculté de connaissance qui rappelle que l’homme n’est pas un organisme biologique mais une créature de sens. Voir, entendre, goûter, toucher ou sentir le mode, c’est en permanence le penser à travers le prisme d’un organe sensoriel et le rendre communicable. (…) Face au monde, l’homme n’est jamais un œil, une oreille, une main, une bouche ou un nez, mais un regard, une écoute, un toucher, une gustation ou une olfaction, c’est-àdire une activité. A tout instant, il institue le monde sensoriel où il baigne en un monde de sens dont l’environnement est le pré-texte. La perception n’est pas l’empreinte d’un objet sur un organe sensoriel passif, mais une activité de connaissance diluée dans l’évidence ou le fruit d’une réflexion. Ce n’est pas le réel que les hommes perçoivent mais déjà un monde de significations » D. Le Breton

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