L'ingénu
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Voltaire L’Ingénu, incipit
Introduction :
Texte de Voltaire écrit en 1767, racontant une histoire se passant en 1689.
Ce passage montre la thèse de Voltaire en soulevant le problème de la religion, l’histoire se passant juste après la révocation de l’Edit de Nantes. C’est le chapitre incipit, situation initiale.
Traité de façon humoristique, mise en évidence du caractère excessif des Bretons => satyre de la société de l’époque, les femmes parlent de la religion sans savoir ce que c’est.
I. Parodie du dialogue
A. Un dialogue sous forme de questions/ réponses
C’est un dialogue car il commence sous forme d’une question/ réponses :
1ère question : « L’impitoyable bailli, qui ne pouvait réprimer sa fureur de questionner, poussa enfin la curiosité jusqu’à s’informer de quelle religion était monsieur le Huron ; s’il avait choisi la religion anglicane, ou la gallicane, ou la huguenote ? »
=> formulée de façon indirecte, posée par l’homme de loi le Bailli => amène une réponse directe de l’Ingénu, claire, au présent de l’indicatif et qui admet l’existence de plusieurs religions.
Ce dialogue est perverti par les exclamations de l’auditoire féminin : Kerkabon et Melle de Saint Yves montre leur étonnement=> montre éducation des femmes peu ouvertes sur la société.
Seuls les autochtones parlent à ce moment là, l’Ingénu donne l’impression d’être exclut=> réponses rapportées au style indirect « assura que » « L’Ingénu répondit » « Il témoigna que » « il dit qu’il ».
Le reste du texte se déroule en décisions rapides, sortes d’ordre=>impératif et futur à valeur impérative « présenterons » ; elles sont unilatérales, sans concertation de l’Ingénu.
L’Ingénu devient un objet entre les mains des deux femmes =>« absolument » adverbe pour désigner l’Ingénu.
B. La réponse organisée de l’Ingénu
L’Ingénu paraît faible=> Voltaire s’arrange pour qu’il parle en dernier comme pour s’exprimer après avoir vu le tintamarre des autres
Plus de recul avec le discours indirect=> il est plus profond, plus calme dans ces paroles
Organise sa pensée en trois arguments => introduit par « que »,
=> qui s’appuient sur la vérité générale=> « on » = tout le monde
Insistance sur la négation de ce que les autres affirment « ne jamais » « comme personne »
Réponse organisée=> deux phrases, il est plus clair avec un discours argumenté, contrasté avec le discours des autres personnages
=> mais elle n’est pas prise en compte.
La seule qui écoute est Melle de Saint Yves, elle n’écoute qu’avec le cœur, cela amène à réfléchir sur tous les personnages que le huron va rencontrer.
II. Les hommes aveuglés par leurs préoccupations
Tout ce passage s’organise sur le fait qu’il offre une opposition flagrante entre les bretons et le huron.
A. La caricature des bretons
Melle de Saint Yves et Melle de Kerkabon apparaissent comme des sortes de pantins, de marionnettes programmées qui ne savent que dire « nous le baptiserons » => personnages ridicules, caricaturaux et qui paraissent avoir un esprit borné, obtus, réglé, mécanique, ...
Le Bailli apparaît comme un maniaque, une sorte de fou=> hyperbole « impitoyable » et accentué par « fureur » = folie.
Il présente trois religions chrétiennes=> « la religion anglicane, ou la gallicane, ou la huguenote » montre l’intolérance et le peu de culture.
Pour se faire entendre, le narrateur utilise une sorte de comique de répétition => « la » devant le nom des personnages.
=> Une seule pensée semble unir ces personnages : la conversation
B. Les arguments du huron
A l’oppose de l’excitation absurde des Bas bretons répond le calme, le caractère réfléchi de l’Ingénu en prouvant sa capacité à raisonner.
Dans le premier paragraphe => trois arguments
=> Etique ou législatif : « L’Ingénu l’assura que dans son pays on ne convertissait personne »
=> ethnique : « jamais un vrai Huron n’avait changé d’opinion »
=> Linguistique : « que même il n’y avait point dans sa langue de terme qui signifiât inconstance »
Dans le deuxième paragraphe
Ethique « en Angleterre on laissait vivre les gens à leur fantaisie »
Législatif « la loi des Hurons valait pour le moins la loi des Bas- Bretons »
Fuite, protection « enfin il dit qu’il repartait le lendemain »
Le huron veut quitter ce lieu où tout le monde pense de la même manière=> intolérance
III. Mise en évidence de la thèse de Voltaire
A. Comparaison avec l’inquisition
L’attitude du huron prônerait la tolérance qui s’opposerait à l’intolérance :
La préoccupation des Bas Bretons est la religion => acharnement du Bailli peut faire penser aux Dragons inquisiteurs pour démasquer les non- croyants, les imposteurs. Le huron peut être de cela et est vu comme un fouteur de trouble pour la religion.
Les questions posées par le Bailli évoquent les querelles religieuses à propos des différentes optiques
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