La Question De l'Unité Arabe
Rapports de Stage : La Question De l'Unité Arabe. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresi l’occasion d’évoquer et mettre en évidence les moments qui ont unis et désunis les Etats arabes entre 1945 et 1991. Nous répondrons à notre problématique centrale ainsi qu’à nos questionnements en trois parties. La première concernera l’émergence des pays arabes suite à la Seconde Guerre mondiale et les conséquences de la création d’Israël en mai 1948. Puis nous verrons que le projet d’union arabe fut entaché par de mauvaises relations au sein du Moyen-Orient. Ses relations étaient entre autres l’avènement et l’échec de la République Arabe Unie, la « Guerre Froide arabe » qui a suivi puis les guerres successives face à Israël qui ont affaibli toute une région. Enfin, notre dernière partie portera sur les discordes au sein du Moyen-Orient avec l’énonciation de l’unité arabe entre ba’thisme et nassérisme, l’évolution de la politique palestinienne et ses conséquences puis enfin nous terminerons sur la Guerre du Golfe en 1991.
Après la Seconde Guerre mondiale, un vent révolutionnaire souffle sur le Moyen-Orient. La quasi-totalité des pays ont vu la fin de leurs mandats et ont obtenu leur indépendance à l’égard des puissances occidentales anglaises et françaises. Des régimes différents se mettent en place. La forme monarchique domine. On compte seulement deux républiques libanaise et syrienne. Les natures des régimes sont encore plus variés, ils peuvent être religieux comme en Arabie Saoudite et au Yémen ou encore, constitutionnelles et parlementaires selon le modèle égyptien. Mais très vite, partout les hommes au pouvoir sont mis en cause pour leurs liens avec les puissances coloniales (corruption). Ainsi, les militaires font leur entrée sur la scène politique. C’est l’incarnation de la nation en arme. On assiste à développement de tendance putschistes en Syrie. La forme monarchique est remise en cause, la culture politique change. On constate le développement d’un anti-impérialisme. Le monde arabe est dorénavant extrêmement varié.
En Egypte, le 26 juillet 1952, le roi Farouk est renversé par les Officiers Libres. L’Egypte rentre dans l’ère républicaine dès janvier 1953. Gamal El Nasser s’impose en février 1954 comme chef de gouvernement puis Président du conseil supérieur de la révolution.
L’Etat d’Israël est officiellement proclamé le 14 mai 1948. Le lendemain, une coalition de cinq pays arabes, composés de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, de l’Irak et de la Jordanie, déclare la guerre à Israël. On compte 24 000 hommes du côté de la coalition contre 30 000 du côté Israéliens. La coalition doit faire face à l’absence totale de coordination. De plus, une méfiance profonde règne envers les uns et les autres. On constate une internationalisation du conflit car les américains prennent position dans le conflit en exigeant l’embargo sur la vente d’arme destinée à cette région du monde. Pourtant, celui-ci n’est pas respecté par les Soviétiques qui envoient des armes à Israël. Ainsi l’état Hébreu devient très vite supérieur militairement.
Puis, les premiers succès arabes se font sentir. Dès le 16 mai, l’armée syrienne enfonce les lignes ennemies en Galilée. Le 10 juin, on enregistre une nouvelle progression syrienne. Au sud, les égyptiens occupent rapidement la région de Gaza, le Néguev et atteignent la Cisjordanie. Puis la légion arabe décidera d’intervenir à Jérusalem pour protéger les populations arabes d’une offensive israélienne.
De son côté l’ONU, envoie un médiateur pour tenter de rétablir la paix. Bernadotte, comte de Suède, obtient un cessez-le-feu le 11 juin 1948. Pendant ce temps, la position israélienne est renforcée avec l’arrive de nouvelles armes soviétiques. Bernadotte, lui, propose un nouveau plan. Sa proposition se formule ainsi, la Cisjordanie serait annexée par la Jordanie et une union économique serait établie entre la Jordanie et Israël. Les deux parties refusent cette proposition. En août, le médiateur propose un nouveau plan qui prévoit l’internationalisation de Jérusalem, le retour des réfugiés et des échanges de territoire entre Israéliens et Arabes favorisant la formation de blocs géographique plus homogènes. Bernadotte essuie un nouveau refus.
Durant la trêve, on observe un renforcement des belligérants. Les forces arabes comptent 35 000 hommes contre 60 000 pour Israël. Le 8 juillet, les armées arabes décident de rompre la trêve. On assistera alors à une victoire israélienne en plusieurs étapes. La fin du conflit israélo-arabe conduit à la signature de quatre armistices à Rhodes. Israël signera des armistices avec tous les pays arabes belligérants à l’exception de l’Irak. Les armistices de Rhodes précédent la conférence de Lausanne. Cette conférence réunit les différentes parties. Elle porte sur la question des réfugiés arabes palestiniens. Les pays arabes sont prêts à accueillir officiellement ces réfugiés si Israël se soumet au principe du plan de partage et accepte la réinstallation de 200 000 réfugiés sur son territoire. Mais Israël refuse et propose un programme de réinstallation trop faible numériquement pour recevoir l’accord des pays arabes. La conférence de Lausanne s’achève sur un échec.
Enfin, une des conséquences de la création de l’Etat Hébreu et de la guerre israélo-arabe fut la question des réfugiés palestiniens. En effet, l’exode des Palestiniens est très conséquent. Dès mi –mai 1948, on sait qu’entre 200 000 et 300 000 Palestiniens ont fui leur territoire. Plus, la Guerre des Dix jours entraînent le déplacement de 100 000 personnes. Enfin en octobre 1948, une nouvelle vague de réfugiés est constaté. Elle est due à l’offensive israélienne contre les forces égyptiennes. Ainsi, entre 1948 et 1949 ce sont 600 000 à 700 000 Palestiniens qui se sont réfugiés dans d’autres pays. De plus, la question des réfugiés s’internationalisent. A la fin de juillet 1948, l’entourage du comte Bernadotte se pose des questions au sujet des réfugiés. Les Etats-Unis s’inquiètent et demandent des explications à Israël. L’Etat Hébreu décline toute responsabilité et refuse le retour des réfugiés sur son territoire. La résolution la plus significative de ce conflit est la résolution 194 prise par l’ONU le 11 décembre 1948. Cette résolution énonce que tout réfugié a le droit de retourner chez lui et qu’une indemnité compensatoire doit être versée par Israël à ceux qui refusent de revenir sur leurs terres. De nouveaux, Israël refuse. L’Etat Hébreu accorde le retour à 100 000 palestiniens tandis que la Syrie en accueille 300 000 et l’Irak 350 000. Cette question des réfugiés donne le jour à l’UNRWA (United Nations Of Relief and Works Agency). Cette agence est crée en décembre 1949 par la mission Clapp (une mission américaine). Elle est chargée à la fois d’apporter des secours d’urgence aux réfugiés et de programmer de grands travaux régionaux. De plus, cette organisation se rend compte sur le terrain qu’Israël et les pays arabes ne collaboreront jamais en vue de grandes réalisations communes. Enfin, l’agence se contente d’apporter de l’aide alimentaire, d’assurer la scolarisation et l’encadrement médical.
Les pays arabes se sont tous affranchis de la domination des puissances occidentales. Ils peuvent commencer à parler d’une seule et même voix mais la création de l’Etat d’Israël va engendrer des déséquilibres politiques et économiques dans la région. De plus, avec l’arrivée au pouvoir du Ba’th en Syrie et avec la volonté nassérienne, une esquisse de panarabisme se profile. Pourtant, celle-ci va être confrontée aux intérêts de chacun.
La République Arabe Unie est perçue comme la « formule magique » qui permettra d’affronter des grandes questions essentielles telles que l’économie et les relations avec Israël. L’union est proclamée le 1er février 1958 puis approuvée par référendum le 23 février. La RAU fait la joie des populations. Dans un premier temps, les hommes politiques syriens auront une part importante dans le fonctionnement du conseil exécutif de la Province Nord. Nasser reste malgré tout méfiant envers eux. De plus, le Ba’th et les communistes sont des rivaux que Nasser tient à combattre. L’armée, elle, rentre dans ses casernes. C’est le souhait de Nasser. La RAU fait l’objet d’une extrême fragilité, elle a besoin de s’étendre à de nouveaux territoires arabes. Le 8 mars 1958, le Yémen s’associe formellement à la RAU. Sur le plan régional, l’arrivée de Qasim en Irak place le pays en opposant à la République Arabe. Sur le plan internationale, l’URSS voit d’un mauvais œil la politique nassérienne au Moyen-Orient. Elle n’a pas accepté la suppression du parti communiste syrien qui était l’un des plus importants de la région. Ainsi, en mars 1959 Khroutechev condamnera la politique nassérienne.
Avec la RAU, un socialisme arabe se profile plus nettement. Ce socialisme condamne la lutte des classes, il est pour une unité nationale dans laquelle les déshérités reçoivent l’aide de tous et qui évoluera jusqu’à la disparition des distinctions de classe. L’individu est à la base de la société.
Durant sa courte vie, la RAU va être confronter à la crise koweitienne. Les Etats Arabes seront alors regroupés entre d’un côté les « progressistes » et de l’autre, les « conservateurs ». Le Moyen Orient est alors un bloc très divisé. Le Koweït, ancien protectorat anglais, est un des plus importants émirats du Golfe. Sa position est stratégique. Il peut compter aussi sur ses réserves de pétrole qui sont parmi les plus
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