La Réecriture

place son statut social plus haut encore, on peut émettre l’hypothèse qu’elle fasse partie de la royauté. A sa richesse est associée la beauté « belle » (vers 1) avec la comparaison à une fleur « rose » (vers 26) qui montre aussi tout la délicatesse de la femme avec « resplendit » (vers 27) et « grâces » (vers 2). L’auteur nous montre aussi le caractère de Laure un peu égoïste avec la répétition des pronoms personnels « mes trésors » (vers 12) ; « mes baiser » (vers 15) ; « mes habits » (vers 24). Il nous montre aussi que Laure est une femme qui ne se satisfait pas facilement avec la répétition de l’adverbe « trop » : « trop de peine » (vers 5) ; « trop d’amants » (vers 6) ; « trop de topazes » (vers 20) qui montre l’excès. Question rhétorique de la part de Laure « Faut-il donc les mettre en poudre, ou, plus simplement, les coudre sur mes habits ? » (vers 22-23-24) elle accentue ainsi sa richesse et l’abondance, rapport à la fourmi de Jean de la Fontaine «la fourmi n’est pas prêteuse » (vers 15) malgré le fait qu’elle possède beaucoup, elle ne veut pas donner aux plus démunis comme la cigale, ou Irma chez Théodore de Banville.

En rapport au titre de l’œuvre de Théodore de Banville et en comparaison avec la fable de Jean de la Fontaine, on peut supposer qu’Irma représente la cigale qui est démunie : « se trouva fort dépourvue » (vers 3) dans le poème « la fourmi et la cigale » que l’on voit avec « rien » (vers 31) et l’adverbe « trop peu » (vers 36) qui montre bien l’insuffisance. La cigale est quémandeuse, elle s’adresse à Laure tout comme dans l’œuvre de Jean de la Fontaine « elle alla crier famine, chez la fourmi sa voisine » (vers 8) ; « famine » (vers 7) ; « subsister » (vers 10) accentuent la pauvreté de la cigale comme dans le poème de Théodore de Banville dans lequel Irma s’adresse à Laure en la tutoyant : « ton » (vers 39) ; « jette » (vers 40) ; « donne » (vers 42). En s’adressant ç sa voisine « je n’ai rien dans mon armoire » (vers 31) et l’hiver je frissonne, car j’ai sur ma personne, trop peu de chair » (vers 34-35-36) dans un registre pathétique, la cigale chercher de l’aide et cherche surtout à susciter chez la fourmi, ou Laure de la pitié. A l’inverse de Laure, Irma est maigre, « j’ai sur ma personne, trop peu de chair » (vers 36). La fable et le poème se finissent tout deux par une phrase exclamative : « Eh bien ! Dansez maintenant » (vers 21) chez Jean de la Fontaine, une parole de la fourmi. Dans son poème, Théodore de Banville reprend la même construction avec la phrase exclamative mais donne cette fois la parole à la cigale représentée par Irma : « Et donne-m ’en ! » (vers 42) qui prend un ton de revanche de la part de l’auteur pour la cigale à la fourmi, il inverse les rôles et el point de vue.

En effet, Théodore de Banville humanise les personnages de Jean de la Fontaine, il leur donne un nom, une personnalité et les incluent dans la société à l’inverse de jean de la Fontaine qui utilise la personnification en donnant la parole à ses personnages qui sont des animaux. Ce dernier développe dans un premier temps le point de vue de la cigale et introduit ensuite la fourmi. Théodore de Banville change en donnant la parole à Laure, la fourmi avant Irma, la cigale, d’où l’inversement au niveau du titre : « la cigale et la fourmi » dans la fable originale, et « la fourmi et la cigale » pour la parodie. Le poème est composé de tercets se finissant par des rimes riches dans les deux sens du terme, autant au sens propre du terme poétique qu’au sens figuré par leurs sous-entendus, dans ces rimes, par exemple, il oppose « grasses » (vers 1) à « grâces » (vers 2) ; « vaine » (vers 4) à « peine » (vers 5) ou encore « chair » (vers 33) à « cher » (vers 36) qui montre que pour être en chair, il faut avoir une certaine richesse. Les deux derniers vers sont plus expressifs avec « belle » (vers 40) et « Poubelle » (vers 41) qui s’opposent totalement. Il compare aussi les situations des personnages aux antipodes