La lutte par conservation: rôle des bandes fleuries dans le contrôle des ravageurs des céréales
Étude de cas : La lutte par conservation: rôle des bandes fleuries dans le contrôle des ravageurs des céréales. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lucie9465 • 20 Avril 2022 • Étude de cas • 1 389 Mots (6 Pages) • 420 Vues
Matériel et méthode
Les expérimentations ont été conduites entre septembre et octobre, à l’université
Rennes 1. Le 3 septembre, trois bandes de blé de trois rangs chacune bordées de marges
herbacées (BLE) ainsi que trois autres bandes de trois rangs bordées de trois bandes de
mélange fleuri (sarrasin, moutarde blanche, féverole et radis fourrager) (BLE + BF) ont été
semées. Le 4 octobre, 27 pièges Barber ont été posés selon la disposition illustrée ci-dessous.
Il s’agit d’un récipient avec une solution saline savonneuse qui vise à capturer les arthropodes
du sol tels que les carabes, les coccinelles, les syrphes...
La semaine du 18 au 24 octobre, les brins de blé de chaque bande de 2m (mesurée au
décamètre) ont été coupés au ciseau et mis en sachet. En salle, nous avons procédé à la
détermination et au comptage des pucerons sains et des pucerons momifiés contenus dans
chaque sachet et des prédateurs arthropodes du sol (carabes, araignées, staphylins)
contenus dans chaque piège Barber. Les prédateurs ont été contenus dans des piluliers remplis
d’alcool. Les pucerons ont été prélevés de leurs brins à la pince et déterminés au microscope.
Les données suivantes ont été répertoriées dans un tableur Excel pour chaque
échantillon en fonction du traitement (BLE ou BLE+BF) : nombre de pucerons sains, nombre
de pucerons momifiés, nombre d’araignées, nombre de carabes, nombre de staphylins,
biomasse fraîche de blé. Nous avons obtenus la densité de pucerons par g de blé en faisant
le rapport du nombre de pucerons total sur la biomasse fraîche de blé et le taux de
parasitisme en faisant le rapport du nombre de momies sur le nombre de pucerons total. Pour
analyser les résultats, nous avons utilisé les logiciels Excel pour le tableur et R pour la boîte à
moustache et les tests statistiques. Le test t de Student et le test de Mann-Whitney ont été
utilisés pour analyser les données répertoriées dans le tableur.
Résultats
I- Les ravageurs
La densité moyenne de pucerons en bande fleurie est significativement supérieure
dans les bandes de blé bordées par les bandes fleuries (test de Welch, p= 0.003907) que dans
les bandes de blé bordées par des bandes herbeuses, comme le montre la figure 1 ci-dessus.
II- Le contrôle
a) Le parasitisme
Le taux moyen de parasitisme est significativement plus élevé dans les bandes de blé
bordées de bandes fleuries (test de Mann-Whitney, p=0.04103) par rapport aux bandes de blé
bordées de bandes herbeuses, comme le montre la figure 2 ci-dessus.
b) La prédation
Comme le montre la figure 3A, la quantité de staphylins présents dans les pièges
Barber placés dans les parcelles de blé bordées de bandes fleuries est significativement
supérieure à celle dans les pièges placés dans les parcelles de blé bordées de bandes
herbeuses (test de Mann-Whitney, p=0.01885).
De même, on observe que la quantité de carabes recensés dans les pièges Barber
placés dans les parcelles B + BF est significativement supérieure à celle dans les pièges
placés dans les parcelles B (test de Mann-Whitney, p=0.003194).
Cependant, il apparaît que la quantité d'araignées recensées dans les pièges Barber
placés dans les parcelles B + BF ne présente pas d’écart significatif à celle dans les pièges
placés dans les parcelles B (test de Mann-Whitney, p=0.9477).
Discussion
I- Les ravageurs
Les ravageurs des cultures et surtout des grandes cultures sont donc le problème
central de cette étude. Les résultats montrent ainsi que les pucerons, principaux ravageurs,
sont significativement plus nombreux dans les bandes de blé entourées de bandes fleuries. Ce
résultat est paradoxal. En effet, les bandes fleuries sont censées apporter de nombreux
prédateurs et parasitoïdes qui eux seraient à l’origine de la diminution de la densité des
ravageurs dans les bandes de blé bordées de bandes fleuries. Il est possible que le mélange
fleuri ne soit finalement pas assez varié en nombre d’espèces, en effet, la diversité en plantes
à fleurs dans les bandes fleuries a un impact positif sur la régulation des ravageurs [2].
Plusieurs études suggèrent que pour être efficace, le contrôle biologique doit être géré à
l’échelle du paysage [3]. Cette approche nous semble judicieuse surtout lorsque l’on tient
compte des distances de dispersion importante des pucerons.
II- Le contrôle
a) Le parasitisme
Le taux de parasitisme des pucerons est supérieur dans les parcelles bordées de
bandes fleuries par rapport aux parcelles bordées de bandes enherbées. Ce résultat s’explique
par l’augmentation de l'hétérogénéité du paysage. En effet, un paysage plus hétérogène
accueille un plus grand nombre d’habitat, ce qui augmente alors la probabilité, pour les
ennemis naturels, de trouver des sites d’hivernation, des sources d’hôtes alternatifs et des
ressources alimentaires complémentaires [4].
b) La prédation
La quantité plus importante de carabes et de staphylins au sein des parcelles de blé
bordées de bandes fleuries par rapport à celles de blé seul peut s’expliquer de la même
manière que pour les insectes parasitoïdes : par l’augmentation de l'hétérogénéité du
paysage.
En revanche, la quantité en araignées piégées dans les parcelles de blé bordées de
bandes fleuries ne présente pas d’écart par rapport à celle dans les parcelles de blé bordées de
bandes enherbées. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les bandes enherbées sont des
éléments semi-naturels qui visent à l’origine à améliorer la qualité de l’eau mais qui peuvent
indirectement agir sur la diversité et l’abondance des ennemis naturels. Il a été montré
qu'en bordure des parcelles de blé, elles avaient favorisé la prédation de ravageurs comme les
pucerons par les carabes [5]. Les araignées ne consommant pas de nectar floral n’ont
probablement
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