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La violence conjugale - Le Monstre

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Par   •  12 Avril 2020  •  Compte rendu  •  3 364 Mots (14 Pages)  •  883 Vues

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Université de Montréal

Étude de cas à partir du récit d’une victime d’acte criminel:

Liens avec le cas vécu et le contenu du cours

Étude de cas d’une femme victime de violence conjugale sur les conséquences vécues

à court et à long terme

 

Par

Jade Ouellette

Travail présenté à Madame Katie Cyr

Dans le cadre du cours Victimologie (CRI1730G)

Novembre 2019

TABLE DES MATIÈRES

Introduction        3

L’histoire d’Ingrid Falaise (mise en contexte)        4

Impacts de la victimisation        5

Conséquences psychologiques        8

Conséquences sociales        11

Conséquences financières        11

Conséquences existentielles        11

Conclusion        12

BIBLIOGRAPHIE        13


Introduction

L’amour. Ce sentiment intense et universel. Qui n’a jamais rêvé de trouver son âme sœur, sa tendre moitié ? L’amour peut être si puissant qu’il en devient notre raison de vivre. Malheureusement, il peut rendre aveugle.

Tomber amoureux est la première étape du cycle de la violence conjugale (Turgeon, 2018). Une situation qui s’avère possible pour tous. Le féminisme a favorisé le dénoncement de ce type de victimisation, en la rendant ainsi moins taboue, facilitant le partage des victimes quant à leurs expériences (Turgeon, 2018).

Récemment, un documentaire intitulé face aux monstres fut réalisé afin de susciter un questionnement quant aux relations toxiques. Selon les données du ministère de la Sécurité publique, 19 406 actes de violence conjugale ont été commis en 2015 au Québec (Sécurité publique, 2019).  « L’an dernier au Québec, 11 femmes ont perdu la vie sous les mains d’un conjoint violent. » (Falaise et McGraw, 2019) La psychologue clinicienne et chercheuse spécialisée dans les problématiques de violence, Joane Turgeon, avance que le seuil de dangerosité est au sommet lorsque la victime décide de quitter cette relation malsaine (Falaise et McGraw, 2019).

Dans ce travail, nous analyserons le cas d’Ingrid Falaise, victime de violence conjugale, dès l’âge de 18 ans, qui fut, selon elle, sous l’emprise d’un monstre : « elle a surtout été marquée par M. M comme Monstre, M comme Malade, M comme Manipulateur, M comme la première lettre de son prénom. » (Falaise, 2015) La victime caractérise sa vision de la violence conjugale en utilisant le terme « monstre » et en avançant qu’il est un individu qui utilise l’amour de sa proie afin d’assouvir ses besoins de domination, de pouvoir (Falaise, 2015). Selon elle, l’amant toxique s’autorise à exercer toutes sortes de violence afin de détruire sa victime (Falaise, 2015). La psychologue Joane Turgeon amène également l’idée, lors du documentaire, que la violence conjugale n’est pas un conflit de couple, mais une situation où le conjoint tient à étendre son emprise sur la victime et ainsi exercer un contrôle total (Falaise et McGraw, 2019). Autrement dit, il désire avoir une femme qui lui sera soumise.

Dans cet ouvrage, nous tenterons d’aborder les conséquences à la suite de la violence conjugale vécue par Ingrid. Nous remarquerons que la victime est en lutte contre une multitude de conséquences soit, physiques, psychologiques, financières, sociales et existentielles (Cyr, 2019). C’est à travers son témoignage que nous pourrons cibler l’ampleur ce type de victimisation, soit la violence conjugale. Pour ce faire, nous commencerons par un résumé du parcours intime de la jeune femme.

L’histoire d’Ingrid Falaise (mise en contexte)

        C’est à l’âge de 18 ans qu’Ingrid est tombée amoureuse. Cependant, la lune de miel est vite tombée au cauchemar suite à son passage en Afrique, le pays d’origine de « l’homme de sa vie », M. C’est à ce moment qu’Ingrid reçoit ses premières critiques et ses premiers coups. Son amoureux, dit parfait et perçu comme un prince, révèle sa vraie nature. Un être manipulateur, égoïste, menteur et violent. L’amour d’Ingrid était si fort, qu’elle gardait espoir qu’un jour il changerait. Cet homme ne ratait jamais une occasion d’humilier sa précieuse. Il était prêt à tout pour qu’elle soit sa propriété. La jalousie de M était devenue problématique. Il la condamnait à faire une croix sur son passé ; elle a tout laissé tomber, sa famille, ses amies, son identité. Lui obéissant, elle a décidé de disparaître vers ce pays inconnu qu’est l’Afrique. Se retrouvant sans études ni emploi et seule, elle était le pion du maître. Le fort pouvoir de M exercé sur elle ainsi que l’influence des coutumes et des traditions musulmanes ont amené Ingrid à se convertir à l’Islam. Elle le faisait par amour, mais surtout par peur de le perdre. La peur, un état d’âme qui s’était ancré en elle. De retour au Québec, rien ne changeait. Ingrid est revenue transformée ainsi que dénuée de tout contrôle de soi. C’est à ce moment que les événements se sont mis à dévaler telle une avalanche. Privée de toute sortie et tout contact, Ingrid était séquestrée à l’intérieur d’un appartement miteux dans lequel la seule chose qu’elle avait à faire, c’était prier : « Je demandais au bon Dieu de me donner la force de le quitter et de ne plus jamais revenir, j’étais prête à prier jusqu’à ma mort. » Sans respect pour sa femme, M ne se lassait pas de lui donner des coups. La jalousie de son homme l’a amené à permettre à ses amis d’abuser d’elle, car c’était à ses yeux, « une putain » et donc, ce qu’elle méritait. L’instant où elle est sortie de ce cercle infernal, est lorsqu’elle a frôlé la mort. Ce jour-là, M ne manqua pas de violer sa propre femme, en la menaçant de la tuer si elle continuait de crier. Faisant la morte, Ingrid réussit à appeler ses parents. Ces derniers ont appelé le détective privé afin de sortir leur fille de cet enfer. Cet incident dépassa le seuil de tolérance de la victime. Elle eut la force de quitter son gourou. Ingrid a décidé de tout raconter, tout écrire, tout dénoncer, car son histoire peut, selon elle, arriver à n’importe qui : « la violence conjugale, c’est universel » (Falaise, 2015).

Impacts de la victimisation

Avec ce résumé, il est possible de prendre conscience qu’une seule victimisation peut affecter une personne sur différentes sphères de sa vie (Cyr, 2019). La violence conjugale s’imprègne dans l’esprit de la victime par des idées noires (Turgeon, 2018). Ingrid a d’ailleurs témoigné qu’elle n’avait pas besoin de photos pour se souvenir de lui, elle n’avait qu’à se regarder dans un miroir, tout le mal était marqué sur sa peau et sur sa conscience. Dans l’histoire d’Ingrid, on remarque sa souffrance lors d’une discussion avec sa mère où elle confirme ne plus vouloir retourner vers lui, mais ne sachant pas comment s’y prendre pour se le sortir du corps et du cœur (Falaise, 2015). Les effets d’une relation amoureuse toxique altèrent l’identité de l’individu. Ingrid qui venait d’une famille heureuse, qui rêvait d’un prince charmant et en quête de reconnaissance, était perçue comme une fille forte et indépendante. Sa rencontre avec ce prédateur est venue bousculer la vie presque parfaite d’Ingrid. L’amour rend aveugle. Le jugement est déséquilibré :

« Votre fille est tellement sous l’emprise du monstre, qu’elle en a perdu son propre jugement. Ce n’est pas par amour, mais c’est de la honte, de la peur et de l’espoir. Votre fille est tellement investie dans cette affaire-là, qu’elle espère qu’il a compris, qu’il a changé et lui, c’est ce qu’il lui promet. » (Falaise, 2015)

Tout chavire lorsque le contrôlant trouve la faille de sa victime (Turgeon, 2018). Il réussit à installer son pouvoir une fois la zone de vulnérabilité de sa victime trouvée (Turgeon, 2018). La victime cesse de se considérer à part entière, elle devient sienne. (Turgeon, 2018) La violence conjugale cause des effets immédiats et à long terme (Wemmers, 2017).

Conséquences physiques

La violence conjugale marque visiblement la victime. « Au Canada, moins du cinquième des victimes d’incidents violents subissent des blessures corporelles » (Perreault, 2015). Recevoir des coups engendre des blessures immédiates perceptibles par autrui telles que des ecchymoses (Cyr, 2019). Après son retour au Québec, Ingrid fut autorisée à voir ses parents. Cependant, les coups reçus par son mari lui ont causé un œil au beurre noir. Ingrid a dû camoufler ces traces avec du maquillage. La possessivité du conjoint a engendré une infection urinaire chez Ingrid. Ne voulant pas que son épouse soit touchée par autrui, il l’empêchait d’aller à l’hôpital. L’aggravation de ses symptômes a rendu Ingrid faible. Il arrive que certaines victimes vivant de la violence chronique développent des problèmes de santé graves, comme la fibromyalgie (Cyr, 2019). M ne prenait pas au sérieux ses souffrances. Il considérait cela comme étant une manière d’attirer la pitié des gens.

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