Le Chef D'Œuvre Inconnu-Honoré De Balzac

t utilisée, avec « Imaginez » (ligne 5) ou « mettez » (ligne 14). Ce procédé est ici appliqué afin que le lecteur ait plus de facilité à imaginer le personnage décrit. Cependant, à côté de cela, on remarque que d'autres verbes sont employés et ne s'adressent pas au lecteur mais décrivent le personnage, à l'imparfait : temps de prédilection d'un texte descriptif. En plus, beaucoup d'adjectifs sont utilisés, comme « chauve », « bombé » ou « proéminent » (ligne 5-6), afin d'alimenter la description, ainsi que quelques comparaisons : « un petit nez […] comme celui de Rabelais ou de Socrate » ou « une dentelle […] travaillée comme une truelle à poisson ». Tous ces faits nous indique que cette deuxième partie est du type descriptif.

Enfin les deux dernières lignes sonnent comme un résumé du portrait du vieillard. On y trouve un champ lexical de l'art pictural : « toile » (ligne 18), « cadre » et « peintre » (ligne 19). Le personnage est aussi comparé à une toile de Rembrandt et le vieillard nous apparaît alors comme complexe puisque dans les tableaux de ce peintre, la technique du clair-obscur est souvent employée.

De la même manière nous étudierons le texte partie après partie, mais en nous intéressant cette fois-ci au fantastique.

D'abord, de la ligne 1 à 6, on observe deux termes qui se rapportent au fantastique : « bizarrerie » (ligne 1) et « diabolique » (ligne 5). C'est d'ailleurs avec ces mots que le vieillard est décrit avant de l'être précisément par ses traits physiques. De plus, à travers cette coloration fantastique une certaine hésitation est perçue par le « je ne sais quoi » (ligne 6), ce qui renforce l'étrangeté de la scène. On remarque aussi que l'art est mis en perspective avec le fantastique puisque les mots : « peintre » (ligne 3), « artiste » (ligne 4), « arts » (ligne 5) et de nouveau « artistes » à la ligne 6, sont présents dans cette première partie.

Dans la deuxième partie, on trouve deux mots touchant au fantastique : « magnétiques » (ligne 11) et tout simplement « fantastique » (ligne 18). Aussi, la description du personnage est singulière et on retrouve dans celle-ci une pointe d'irréel notamment dans le regard « vert de mer » et « magnétiques ». On remarque aussi que Balzac crée des contrastes et des ambiguïtés puisqu'il utilise des termes qui s'opposent, côte à côte, comme « colère » et « enthousiasme » à la ligne 11.

Enfin, dans la troisième et dernière partie, le fantastique est plus que jamais présent. En effet, une toile qui prend vie, dans l'imagination du lecteur. De plus, l'atmosphère joue un rôle important dans ces deux lignes. Elle est qualifiée de « noire » (ligne 19) et on la sent pesante. La notion de contraste est là aussi présente, à nouveau par le clair-obscur utilisé dans les toiles de Rembrandt.

Cet extrait du Chef d'œuvre inconnu est composé en trois mouvements. En effet la première partie du texte est du type narratif, la deuxième constitue la description du vieillard et la dernière est particulière, comme une petite conclusion. Au sein de ses parties, des mouvements invisibles peuvent être perçus avec la focalisation qui change souvent ainsi que la position des personnages : l'extrait est donc bien en mouvement. Pour ce qui est du fantastique, il est évoqué à de nombreuses reprises pour qualifier le personnage et pour créer une