Le Livre Est Il Un Outil De Liberté?
Note de Recherches : Le Livre Est Il Un Outil De Liberté?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresstance, comme un rempart contre toutes les "contingences" .
La lecture apparaît comme un remède à la cruauté, à la maladie, à l'ennui, au désespoir :
" C'est Henri Mondor plongé dans son Mallarmé sous la France de l'Occupation et de marché noir, c'est le journaliste Kauffmann relisant indéfiniment le même tome de Guerre et Paix dans les géôles de Beyrouth". Le livre se révèle un moyen de lutte et par conséquent, potentiellement, un outil de liberté: " une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi même et par-dessus tout, nous lisons contre la mort."
Quant au passage de la lecture orale à la lecture silencieuse, il a permis la diffusion et la transmission de la connaissance, autorisant ainsi le lecteur silencieux à accéder à de nouvelles connaissances, à se forger un avis indépendant, et éventuellement à transgresser les règles établies: " Dans la solitude de son cabinet, l'auteur pouvait, qu'il fût professeur de renom ou obscur étudiant, lire et composer tout à loisir des textes hétérodoxes. Au cours, l'étudiant qui pratiquait la lecture personnelle pouvait écouter les opinions orthodoxes de son professeur tout en les comparant en secret aux points de vue des adversaires de l'autorité ecclésiastique établie".
Enfin, le livre peut également libérer l'homme en le transportant dans un univers de rêves et d'aventures, c'est à dire en lui permettant de s'évader.
Ainsi, dans les Mots, Jean Paul Sartre se lance dans d'incroyables aventures à travers la lecture. Il voyage dans le monde entier, dans l'histoire, dans la nature grâce aux livres : "la bibliothèque c'était le monde pris dans un miroir".
De même, dans Madame Bovary, Emma s'évade de son quotidien, "à travers des lectures secrètes et romanesques " Elle rêve d'aventures, et " aurait voulue vivre dans quelques vieux manoirs comme ces châtelaines au long corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans les mains, à regardervenir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir"
Dans La Galaxie Tragique, le lecteur crée son histoire, il l'oriente à sa manière: " qu'allez vous faire ?, Attendre qu'ils vous aient rejoints ?Rendez vous au 115. Marcher dans leur direction pour les rencontrer à mi chemin ? Rendez vous au 25. Vous précipitez vers le village ? Rendez vous au 179."
Grâce aux choix multiples qui s'offrent à lui, le lecteur intéragit avec le livre qui devient ainsi un outil de création et de liberté.
Le livre ne se définit pas par son seul rapport à la liberté, il peut être tout simplement un objet du quotidien, un refuge pour remédier à l'ennui et à la tristesse, voire un moyen d'échapper totalement à son présent, en s'identifiant aux personnages du livre.
Ainsi le livre, peut -il être un objet chéri du quotidien.
Dans La Maison de Claudine de Colette, le livre apparaît comme une nécéssité sensorielle et affective :" Mais, tous m'étaient nécéssaires. Leur présence, leur odeur, les lettres de leurs titres et le grain de leur cuir …" Il est synonyme de sécurité, de bien être, de quotidien rassurant et de bonheur.
De même, pour Maupassant, le livre est un objet émotionnel de tous les instants. Il doit " consoler, amuser, attrister, faire rêver, faire rire, faire frémir, faire pleurer et faire penser." C'est un compagnon du quotidien.
Et, comme le souligne Emilie Grangeray dans Le monde du 26 Mars 1999, si le développement d'internet a commencé à modifier les modes de diffusion du livre et les habitudes des lecteurs, le livre n'en reste pas moins un objet du quotidien. C'est avec bonheur que le lecteur continue à tourner les pages, et " 64% des personnes ayant répondu à ce questionnaire, ont déclaré passer autant de temps à lire des supports papiers depuis qu'ils utilisent internet"
Souvent, le livre est un refuge qui permet d'échapper momentanément à un quotidien difficile, à une situation critique.Il permet de se plonger dans l'histoire d'un autre, de se consoler et d'accéder à un petit moment de paix et de bonheur.
Par exemple, dans Comme une roman,, Daniel Pennac fait référence à Montesquieu qui avoua : "L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture ne m'ait ôté."
De même, dans l'Enfant, Jules Vallès brosse le tableau d'un enfant injustement puni à l'école, qui va lire avec frénésie pour fuir son environnement, pour tromper l'ennui et oublier sa punition :" Il est nuit. Je m'en aperçois tout d'un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? – Quelle heure est-il ?" L'enfant se réfugie totalement dans son livre " je suis resté penché sur les chapîtres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité."
Parfois, le besoin de refuge et le désir d'évasion sont tellement forts que le lecteur s'identifie aux personnages du livre et en arrive à confondre fiction et réalité.
Ainsi, dans Après D'Annie Saumont, la jeune fille ne sait plus à quelle monde elle appartient. Réalité et fiction s'entrecroisent en permanence, et entretiennent la confusion des situations.
Par exemple, au cours de sa lecture, la fille se projette totalement dans l'histoire et croit reconnaître le detective de son livre à travers un jeune homme assis dans le bus qu'elle attend :" Derrière le conducteur du bus, était assis un jeune homme blond, mince et beau, le regard bleu. Elle a eu tout juste le temps de le reconnaître, elle
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