Le Théâtre , Scène Ou Représentation ?
Dissertations Gratuits : Le Théâtre , Scène Ou Représentation ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiress l’une de ses autres citations venant de l’Amour Médecin, " Tout le monde sait que les comédies ne sont faîtes que pour être jouées et je ne conseille de lire celles-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre." La représentation scénique joue en effet un rôle important dans une pièce de théâtre, car elle permet une approche touchante et vivante de l’œuvre. L’étymologie du mot "théâtre" indique d’ailleurs que le théâtre a d’abord été conçu pour être vu.
La représentation scénique dépend tout d’abord de l’interprétation que fait le metteur en scène de la pièce. En effet, ses choix peuvent venir colorer les intentions de l'auteur, ou réactualiser la signification d'une œuvre pour notre époque, comme dans Dom Juan qui est une pièce ambiguë : mi-comédie, mi-tragédie, si l'on tient compte de la mort finale du personnage principal. Le metteur en scène peut privilégier l'un ou l'autre aspect en donnant par exemple un aspect farcesque au rôle de Sganarelle ou au contraire en insistant sur les aspects ténébreux de Don Juan. Dans les interprétations multiples de Phèdre, l’héroïne peut être interprétée comme une janséniste, damnée en raison de la prédestination, ou bien peut être encore jouée comme une héroïne moderne détruite par sa sensualité et ses transgressions. L'émotion fait d'abord partie du texte. C'est l'intrigue, les propos des personnages qui créent les émotions, mais ces dernières sont actualisées, amplifiées par le jeu des acteurs. Ce jeu captive par ailleurs le public, et lui permet de mieux ressentir les émotions des personnages, de mieux comprendre la pièce, et consiste en la direction des acteurs et le choix du jeu de scène, principalement. Le mariage de Figaro à l’acte I de la scène 10, témoigne particulièrement de cela, puisque le metteur en scène avait demandé à ces acteurs d’insister sur le côté théâtral ou artificiel de la pièce, ce qui est d’ailleurs un genre à lui tout seul : le théâtre dans le théâtre. Certains auteurs dramatiques comme Molière, écrivaient leur texte à la recherche d’une mise en abîme du spectateur et écrivaient leur œuvre en fonction de leurs comédiens. D’autres facteurs permettent la réalisation de la mise en scène, comme le choix des acteurs, de l’espace, de l’époque de référence, de l’accompagnement musical, des accessoires, de l’éclairage. La représentation d’une pièce peut donc donner des aspects nouveaux à celle-ci, comme dans La Cantatrice Chauve de Ionesco qui à la base écrite comme tragédie, peut, interprétée différemment, se découvrir un côté comique. Le théâtre peut aussi exister sans qu’il ait de pièce écrite, comme dans le Commedia Dell’arte ou plus globalement dans toutes les pièces d’improvisation. Le jeu de la Commedia Dell’arte est fondé sur l’improvisation, le mouvement, et le corps. Ce genre né en Italie ne repose que sur certains canevas qui indiquent l’enchaînement des situations et qui fait du jeu de scène le principal instrument avec les mimiques, les lazzis, les cascades, et autres. La mise en scène permet de rendre compte de certaines aspects de la pièce, peu évidents à la lecture, notamment lorsque l’écrit en lui-même est compliqué et rend la lecture difficile. Elle permet de mettre en évidence les rapports de force entre les personnages, ce qui n’ait pas toujours évident lorsque ceux-ci sont nombreux. Elle rend aussi au texte la simultanéité qu’il cherche mais ne peut obtenir que grâce à la présence d’indication de temps de paroles de la part de l’auteur.
On peut d’ailleurs constater qu’un arrêt au cours d’une lecture peut ainsi dénaturer le temps qu’à donné à la base l’auteur à l’action. La lecture d’une pièce de théâtre semble alors comporter d’assez nombreux défauts et ne pas transmettre l’ensemble des informations que l’on voudrait lui faire passer. D’ailleurs, l’on sait que de notre communication de tous les jours, 20% est porté par les mots et fait donc parti du langage verbal, tandis que le langage non-verbal en occupe 80% avec nos pensées, notre gestuelle, nos mimiques et nos émotions, ce qui peut nous amener à penser que la vie en société n’est en fait d’ailleurs qu’une immense comédie humaine.
Puis nous allons expliquer que néanmoins, l’approche visuelle ne rend pas toujours compte de la complexité de l’œuvre dramatique. On a pu constater que le texte semble pouvoir être supprimé, et l’on peut se demander où se situe alors son intérêt. Mais supprimer une œuvre serait la condamner sans lui avoir donné une chance d’être interprétée. Or l’on se doute que cela serait une perte. Il faut alors s’interroger sur la valeur littéraire et durable de l’écrit. En effet, il y en avait qui rendait parfois même la mise en scène négligeable. Certains dramaturges ne se souciaient d’ailleurs pas de la scène car ils savaient que leur œuvre serait publié malgré cela, et ont donc écrit des pièces qui n’exigeaient pas de représentations, comme le célèbre Théâtre dans un fauteuil, d’Alfred de Musset, qui n’exigeait pas de réelle mise en scène de par sa simplicité. Ou encore comme Lorenzaccio qui n’a jamais été joué dans son intégralité du fait de la multiplicité des personnages et des lieux qui rendaient la mise en scène quasiment impossible. Ou bien même aussi Théâtre en Liberté, ainsi que Cromwell et Hernani de Victor Hugo où dans les deux dernières œuvres, il brise les règles du théâtre classique en oubliant les unités de temps, de lieu, et surtout d’action. Ces pièces, tout comme Bérénice de Racine, permettent de mieux percevoir l’aspect poétique d’une pièce en vers. Une lecture analytique est alors possible et permet de détecter le sens que l’auteur veut transmettre par les figures de styles, les expressions, car les auteurs véhiculent à travers leur texte des idées comme la critique de la société, des principes moraux, des positions politiques ou philosophiques de l'auteur. La lecture d’une pièce de théâtre permet aussi d'imaginer sa propre représentation avec ses acteurs choisis, ses répliques et actions. Nous pouvons nous construire, grâce à la lecture, un jeu de scène unique, le nôtre, où ce que nous ressentons à la lecture est totalement exprimé, avant de le comparer lors de la représentation. A la recherche du temps perdu évoque d’ailleurs sa déception lors d’une représentation de Phèdre qui ne correspondait pas à l’image qu’il s’en était faite. Le lecteur se fait donc lui-même metteur en scène: chacun par exemple peut évaluer le degré de sarcasme qu’il faut pour prononcer les répliques d’Arlequin dans l’Île des esclaves. Si le théâtre s’appuie sur un texte, qui est un support d’informations et d’émotions, ce n’est pas pour rien. Cela permet d’éviter les improvisations, de fixer les intentions du dramaturge à l’aide des dialogues et des didascalies, et de rendre compréhensible une situation que ce soit dans son évolution, ou les caractères des personnages car contrairement au spectacle, la lecture permet de revenir en arrière et d’approfondir certains points de la pièce. Dans Phèdre, cela donne par exemple le moyen d’appréhender la psychologie des personnages et la richesse des vers, ou bien dans Andromaque de Racine de pouvoir revenir sur les longues tirades en vers. La puissance des verbes peut aussi suffire à rendre les rapports de force, cela se voit principalement dans les tragédies, comme celles par exemple de Racine. De plus, une lecture attentive avant une représentation est recommandée afin
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