Le deuil en littérature

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1. Sommaire

Introduction        2

I.        Le deuil à travers le temps et les auteurs        2

I.1.        Représentation de la mort        3

I.2.        Définitions et conceptions du deuil        4

I.2.1.        Qu’est-ce que le deuil ?        4

I.2.2.        Le deuil à travers les auteurs        4

I.3.        Les rituels de deuil        7

II.        Le deuil normal        8

II.1.        Attachement et perte        9

II.2.        Les symptômes du deuil        10

II.3.        Travail de deuil et étapes du deuil normal        12

II.4.        La douleur        14

III.        Pathologie du deuil        15

III.1.        Facteurs de complication        15

III.2.        Les deuils compliqués        17

III.3.        Le deuil pathologique        18

III.4.        Le deuil du conjoint        19

IV.        L’accompagnement du deuil        20

IV.1.        Le soutien de l’institution médicale        20

IV.2.        Le deuil des soignants        22

IV.3.        Vivre son deuil        23

Conclusion        25

Références        26

Introduction

Le deuil est un processus normal qui touche chacun de nous au cours de notre vie. Il est inévitable ainsi qu’universel. Néanmoins le deuil n’est pas quelque chose de passif, on ne fait pas que le subir. On doit effectuer tout un travail sur soi pour traverser ce deuil, c’est le travail de deuil. On l’effectue dans le but de supporter la perte. Le deuil est d’ailleurs souvent réduit à ce travail de deuil. Mais il est bien plus vaste. Il touche chaque domaine de notre vie et peut tout changer. Le deuil est à la fois un état psychologique, un travail à effectuer, une perte et tous les rituels et coutumes qui l’accompagnent.

Le deuil est l’ensemble des réactions face à la perte de quelqu’un ou de quelque chose. Le deuil est quelque chose de nécessaire. Une perte importante est forcément associée à un deuil. Chaque deuil est d’ailleurs unique. Un deuil ne sera pas facilité par les deuils précédents. Il faut passer par toutes les étapes du deuil pour chacun d’eux. Le deuil, malgré la douleur qu’il induit, nous fait avancer. Une fois la perte intégrée, nous pouvons recommencer à vivre, mais cela sera différent. La douleur du deuil nous marque et lorsque nous recommençons à aller de l’avant, ce que nous avons traversé nous accompagne. Notre façon d’appréhender les choses n’est plus la même.

J’ai choisi de vous entretenir du deuil d’une part parce qu’il est extrêmement difficile de faire le tour de ce sujet. Le deuil est une notion très complexe, notamment de par la profondeur de son processus. C’est un défi de pouvoir traiter ce sujet de façon exhaustive. D’autre part, j’ai fait ce choix car c’est un sujet qui touche particulièrement ayant perdu mon père dans ma petite enfance. C’est donc avec un très grand intérêt que je me suis lancée dans cette recherche. Ainsi je vais faire mon possible pour expliquer ce qu’est le deuil d’un point de vue psychopathologique.

Je vous parlerai d’abord de l’avancée de la conception du deuil selon les époques et les auteurs. Puis je vous entretiendrai du deuil en lui-même, en faisant en sorte de le définir dans sa totalité. Ensuite je décrirai le deuil non normal, c’est-à-dire pathologique. Enfin je tenterai de décrire la façon dont on peut accompagner le deuil de quelqu’un pour qu’il puisse être, si l’on peut le dire ainsi, réussi.

1. Le deuil à travers le temps et les auteurs

Le deuil fait partie de nos vies depuis la nuit des temps. On peut en effet retrouver des rituels de deuil chez nos ancêtres les plus anciens. De ce fait de nombreux auteurs ont essayé de comprendre ce qu’est le deuil  ainsi que la portée qu’il a sur notre vie.

Cette partie consiste tout d’abord à appréhender le concept de mort et son évolution au cours du temps. Puis nous verrons la définition du deuil ainsi que la façon dont différents auteurs marquants le conçoive. Enfin je donnerai un aperçu du deuil à travers ces rituels.

1. Représentation de la mort

La mort est la plus grande peur de l’homme, pourtant c’est également sa finalité. A cause de cette peur, la mort est niée. C’est devenu un des plus grands tabous. On ne veut pas mourir, alors on cherche à taire la mort pour ne plus y penser, pour oublier qu’à tout moment la mort peut nous prendre.  Mais même si nous n’en parlons pas, la mort existera toujours. Les hommes cherchent alors à tromper la mort en prolongeant la vie. On peut d’ailleurs remarquer que le vocabulaire de la mort est extrêmement pauvre.

En temps de guerre, les hommes ont pu avoir le pouvoir presque divin de donner la mort. Ils ont pu choisir le moment et la façon dont des millions de personnes sont mortes. Le fait de pouvoir contrôler la mort des autres a permis aux hommes de se sentir puissant. En déclenchant la mort d’un être humain, on se sent maître de la mort et donc pas extension maître de sa propre mort. De plus en tuant l’autre, on a réussi à éviter une mort certaine, on a vaincu la mort. Ainsi l’homme cherche sans cesse à contrôler la mort.

La mort est souvent considérée comme une punition, une réaction à une mauvaise action que nous avons eue. On donne ainsi pour raison à la mort nos mauvais comportements. Cela donne une explication de la mort. Cette explication nous rassure. La mort nous semble alors arriver pour une raison. Et si on peut l’expliquer, on peut donc la déjouer. On l’accepte plus facilement et cela décentre notre attention sur le caractère imprévisible de la mort.

Notre société s’emploie de toutes ses forces à empêcher l’inévitable, à éviter la mort. Tout le monde cherche à rester jeune, à ne pas vieillir, et par là même à ne pas s’approcher de la mort. Les chercheurs et médecins font tout ce qu’ils peuvent pour guérir les maladies, pour empêcher les hommes de succomber de leurs blessures, maladies, entre autres... Ils cherchent à faire reculer la mort. Le fait de ne pas pouvoir empêcher quelqu’un de mourir est vu comme un échec qui vient du fait que la science n’est pas assez avancée.

Les hommes cherchent même à ralentir la vieillesse. Les crèmes antirides, le botox, le lifting et autres méthodes servent à tromper notre âge et à nous éloigner encore un peu plus de la mort. La mort est donc vécue comme une fatalité qu’il faut à tout prix éviter.

Lorsqu’on apprend la mort de quelqu’un, notre première réaction est de la refuser. On n’y croit pas. On nie cette mort car on ne veut pas affronter tout ce qu’elle induit. S. Freud a écrit en 1930 « Personne, au fond, ne croit à sa propre mort, ou ce qui revient au même : dans l’inconscient, chacun de nous est convaincu de son immortalité ». Ainsi, savoir que quelqu’un de proche de soi est mort nous rappelle que nous pouvons nous-même mourir à tout moment. Cela nous rappelle notre vulnérabilité, nous ne sommes pas à l’abri de la mort.

Aujourd’hui il y a une certaine individualisation de la mort. Auparavant toute la famille et le médecin assistait à la mort de la personne. La mort se faisait en société, elle était publique et acceptée. Aujourd’hui le rêve de toute personne est de mourir seul dans son sommeil sans s’en rendre compte. On cherche à ne pas sentir la mort. C’est encore une façon de plus d’éviter la mort. Ne pas s’en rendre compte, c’est faire comme si elle n’existait pas. Pourtant la mort doit être préparée. Sentir quand la mort vient c’est sentir son dernier moment de vie. La peur de notre mort nous ferait ainsi renoncer à notre fin de vie. Elle nous ferait aussi renoncer à vouloir partager ce moment avec nos proches. La mort est donc devenue privée et seule.

1. Définitions et conceptions du deuil

1. Qu’est-ce que le deuil ?

Le mot « deuil » vient du mot « dolere » qui signifie souffrir. On peut aussi remarquer que le mot « dol » qui signifie douleur est très proche du mot « deuil ». Ce n’est pas par hasard que ce mot provient du mot « douleur ».

Le deuil représente l’état affectif douloureux provoqué par la mort d’un être aimé. Une période de douleur et de chagrin suit cette disparition (Bacqué et Hanus, 2000). Le simple mot « deuil » comprend en lui-même la perte de l’être cher, la douleur de cette perte et le fait de devoir porter le deuil socialement. De par l’étendue de la définition du deuil, on comprend bien la difficulté que l’on peut rencontrer en s’efforçant d’expliquer ce qu’il représente.