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L’enjeu de faire pareil comme tout le monde en se disant différent (ou l’inverse ?)

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u’il sera toujours impossible de trouver une vérité universelle, ce qui implique qu’une entente entre tous les peuples, tous les êtres humains, est irréalisable. La guerre sera donc inévitablement toujours présente sur la Terre. De plus, ça implique que tout discours, du vendeur qui veut nous refiler ses trucs jusqu’au théoricien qui explique sa manière d'interpréter le sens des comportements des êtres humains, ne sera toujours au fond qu’un point de vue tentant de s’imposer sur d’autres points de vue. D’une certaine manière, l’idée de «vérité», à proprement parler, devrait alors être remplacée par l’idée d’un «jeu de pouvoir» au-delà duquel il n’y aurait pas vraiment de concordance avec le réel qui soit possible.b) Faire la démonstration du caractère controversé de la question (3 pts.) :Cette question est très certainement controversée, et en y songeant, on peut se demander qui peut établir ce qui est vrai, qui peut légitimement décider qu’une opinion ou une interprétation est meilleure qu’une autre. D’ailleurs, est-ce possible de le faire? Certains, comme Protagoras et les sophistes, croient que des opinions divergentes peuvent être aussi valables l’une que l’autre, car nos opinions proviennent de nos impressions, qui elles ont bien une «existence» et qu’en cela elles ne peuvent être fausses. Cependant, le problème est qu’il peut y avoir autant d’impressions concernant une même chose que de personnes pour en juger, ce qui pourra nous conduire à des contradictions. Aussi, certaines autres personnes, comme Socrate, affirment que des opinions différentes ne peuvent être toutes deux porteuses de vérité, car la vérité en tant que telle ne doit comporter aucune contradiction. Or, des opinions contraires sont justement basées sur un ensemble de contradictions. Il faudrait donc, selon eux, admettre qu’il existe une vérité au-delà des opinions, afin de ne pas sombrer dans l’incohérence.

Section de conceptualisation

Définition réelle du premier concept-clé (1 pt.)Vérité : c’est une idée (ou une pensée, une affirmation) qui est conforme au réel.

Exemple venant illustrer la définition du premier concept-clé (1 pt.)Si j’affirme que : je suis «ici» et pas «ailleurs»; cette affirmation est conforme au réel, puisque je ne vois logiquement pas comment je pourrais être «ailleurs» lorsque je suis bel et bien «ici».

Définition réelle du second concept-clé (1 pt.)Opinion : c’est une interprétation (ou une croyance) qui est personnelle. Exemple venant illustrer la définition du second concept-clé (1 pt.)Je trouve qu’une petite dose d’humour peut être agréable. C‘est ma manière de concevoir une forme d’humour en situation, mais c’est quelque chose de personnel puisque d’autres pourraient très bien trouver que l’humour peut engendrer des confusions lorsqu’elle n’est pas comprise, ou encore trouver que de toute manière, l’humour, ça fait pas très sérieux… Reformulation de la question philosophique à la lumière des définitions réelles (1 pt.)Est-il raisonnable de croire qu’une idée qui est conforme au réel est possible au-delà des interprétations personnelles ?

Section d'argumentation

Formulation et développement d'un premier argument

Formulation de votre thèse (pas de point, c’est personnel !)Je crois qu’il est raisonnable de croire qu’une vérité est possible au-delà des opinions personnelles.

Formulation du lien entre la thèse et l’argument («je crois que p parce que q») (1 pt.)Je crois qu’il est raisonnable de croire qu’une vérité est possible au-delà des opinions personnelles, parce que les sens nous permettent d’accéder à la réalité. Explication du lien entre l’argument et la thèse (3 pts.), avec l’intégration de la réf. philosophique (5 pts.)Selon Lucrèce, nos sens sont les premiers à nous avoir donné les notions de vérité et de fausseté : c’est après tout parce qu’une affirmation est conforme à ce que j’observe que je dis qu’elle est vraie. Mais comment nos sens nous permettent-ils d’accéder à la réalité et d’obtenir une vérité ? Toujours selon Lucrèce, nos représentations mentales sont toujours formées à partir de deux parties : les données brutes transmises par nos sens et un «petit quelque chose» que la raison y ajoute. C’est-à-dire qu’il y a les données brutes proprement dites, provenant de nos sens, et un décodage de ces données par notre raison, qui elle interprète et y donne une signification, formant ainsi nos représentations mentales. Ces représentations ne sont bien sûr pas toujours exactes, mais il faut se demander qu’elle est la source première des erreurs. Selon Lucrèce, ça ne peut pas être nos sens en tant que tels qui nous trompent, car les sens ne jugent pas, ne pensent pas, et c’est au niveau du jugement qu’il va éventuellement y avoir une erreur. Ainsi, ce serait plutôt notre raison qui introduirait une distorsion entre notre représentation d’une chose et la chose en tant que telle, comme lorsque nous prenons la vue d’une illusion pour la vue d’une réalité. Mais tout de même, on peut croire que notre raison ne nous trompe pas toujours, en toutes choses et à tous les moments, et que c’est plutôt un mauvais usage de notre raison (ou un usage trop inconscient ou automatique de celle-ci) qui introduit une distorsion pouvant s’avérer trop importante, entre nos représentations de la réalité et la réalité en tant que telle. Ainsi, en suivant ce raisonnement, si on portait soigneusement attention à «ce que notre raison ajoute», c’est-à-dire si on portait attention à nos «réflexes de pensée», à nos jugements spontanés et nos habitudes culturelles, tout en tentant de se déprendre de ces automatismes pour porter plus attention aux données en tant que telles, on pourrait avoir un témoignage relativement fiable de ce qui correspond au réel. Du moins, on peut croire qu’un tel contact de nos sens avec la réalité ne rend pas impossible la vérité, même si les données passent toujours par le filtre de notre raison. Exemple venant illustrer votre argument, développé en prenant le soin de faire ressortir les liens entre votre illustration et l’argument (2 pts.)Par exemple, si je veux obtenir une bonne représentation d’une rame, qui corresponde à la réalité, je peux varier mes observations de celle-ci. Ainsi, même si dans l’eau la rame m’apparaît déformée lorsque je la regarde, je peux aussi par le toucher m’apercevoir qu’elle a un contour continu. En recoupant mes observations (ici, la vue et le toucher), je peux isoler ce qui est conforme au réel. Comme autre exemple, on peut dire que si on me demandait quelle est la couleur de la fumée de cigarette, mon réflexe de pensée serait probablement de répondre que cette fumée est plus ou moins grise. Mais si je tente de contrôler ce que ma raison peut «ajouter» dans ma représentation mentale de la fumée et que je tente de revenir plus attentivement aux données proprement dites, je pourrai observer qu’il y a aussi une teinte bleutée dans cette fumée. Enfin, tentons un troisième exemple, plus risqué, relevant moins de l’observation et davantage du sens. J’entend la chanson «Quand on aime on a toujours vingt ans» (Jean-Pierre Ferland, album «Jaune») et c’est le refrain où on répète les paroles du titre de cette chanson… Voilà, mon réflexe de pensée est de croire qu’il veut dire par là que l’amour nous revivifie, qu’on se sent plus jeune lorsqu’on est en amour. Mais si, au lieu de laisser vagabonder mes pensées dans «mon» interprétation, je reporte mon attention à l’ensemble des paroles proprement dites, je réalise qu’il est en fait question de l’histoire d’une personne qui, suite au dérapage d’un amour, a été condamnée à 20 ans de prison. Ouch! Ça change drôlement le sens, ça : le «toujours 20 ans» n’est alors plus du tout quelque chose de rose-bonbon… C’est là un autre exemple où, plutôt que de me laisser trop spontanément aller à ce que ma raison pouvait me laisser croire, et en me rapportant plus attentivement à l’ensemble des données proprement dites et leur contexte, je peux me faire une représentation qui est davantage conforme à ce qui était vraiment dit.

Formulation et développement d'un second argument

Formulation du deuxième argument («je crois que p parce que q») (1 pt.)Je crois qu’il est raisonnable de croire qu’une vérité est possible au-delà des opinions personnelles, parce que dans le cas contraire on serait conduit à admettre que des contradictions sont valables. Explication du lien entre l’argument et la thèse (3 pts.) Si on n’admet pas qu’une vérité est possible, ça signifie qu’il n’y a pas de repère pouvant servir à évaluer le degré d’exactitude d’une affirmation. Non seulement vérité et fausseté sont deux notions qui se présupposent, mais même que sans ces notions, il n’est alors même plus possible de dire qu’une interprétation est meilleure qu’une autre. Car en quoi une interprétation pourrait être meilleure qu’une autre si ce n’est pas justement parce qu’elle apparaît comme plus conforme à ce qui en est véritablement ? Il faut croire qu’une vérité est possible pour pouvoir croire que certaines interprétations sont meilleures et que d’autres sont moins valables. Étant donné que les opinions varient, il peut arriver que deux personnes aient une opinion totalement contraire sur un même sujet. Or, si on exclut la possibilité de

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