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son apparition.

Entre 1954 et 1961, des négociations quadripartites sont entreprises pour régler le statut de Berlin et de

l’Allemagne. L’objectif des Soviétiques est surtout d’empêcher la fuite vers l’Occident des Allemands de l’Est

(2 millions entre 1950 et 1960). En 1955, pour garantir sa protection, la RFA fait son entrée dans l’OTAN. En

réponse, l’URSS et les démocraties populaires dont la RDA se rassemblent dans le pacte de Varsovie. Après un

ultimatum russe réclamant l’annexion de Berlin Ouest et la réponse ferme des Etats-Unis menaçant d’une

intervention armée, les autorités soviétiques et est-allemandes font construire le mur de Berlin dans la nuit du

12 au 13 août 1961, d’abord avec la pose de barbelés puis avec l’édification d’un mur de 46 km de long, de

deux mètres d’épaisseur, de 3 à 6 m de haut, avec un no man’s land de 200 à 400 mètres avec miradors et

barbelés. Les points de passage sont réduits à un tout petit nombre et sévèrement contrôlés. Face à ce coup de

force, le président Kennedy se rend à Berlin (discours « Ich bin ein Berliner ») mais n’organise pas

d’intervention. En parallèle à la situation allemande, le monde connaît la même évolution.

B. La rupture de la Grande Alliance en 1947.

Les conférences de paix devaient mettre en place un nouvel ordre mondial reposant sur la collaboration

entre les vainqueurs de l’Allemagne. Au niveau international, elles mettent en place l’ONU qui accueille, au

Conseil de Sécurité, les grands vainqueurs (Etats-Unis, URSS, France, Royaume-Uni et Chine). Cependant, les

promesses faites lors de ces conférences vont être difficiles à tenir en raison de l’opposition idéologique et du

rapport des forces entre Soviétiques et Américains. Le modèle soviétique repose sur l’idéologie marxisteléniniste

et sur une économie socialisée et planifiée. A l’opposé, le modèle américain repose sur la démocratie

libérale et sur le capitalisme. Le seul point commun de ces deux modèles est leur impérialisme, chaque système

a une vocation universelle et doit donc s’étendre au monde.

Le 12 mars 1947, Truman prononce un discours, aussi connu sous le nom de doctrine Truman, qui promet

un soutien financier des Etats-Unis à tout pays menacé par l’expansion soviétique. Cet endiguement

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(containment) prend des formes variées. Les problèmes financiers en Europe et en Asie font craindre une

extension du communisme et une crise économique pour les Etats-Unis par manque de débouchés. Aussi, le 5

juin 47, le secrétaire d’Etat Marshall propose une aide financière aux pays en difficulté qui est acceptée par 16

pays. L’apparition d’un organisme de gestion commune (OECE – Organisation européenne de coopération

économique) permet un rapprochement autour des Etats-Unis et constitue le fondement de l’atlantisme. Le plan

Marshall, qui matérialise, d’un point de vue économique, le containment, coupe l’Europe en deux. En effet,

l’URSS refuse cette aide et empêche les pays occupés par elle d’accepter le plan Marshall. En offrant, leur aide

à l’ensemble de l’Europe, les Américains, non sans arrières pensées, laisse la responsabilité de la rupture à

l’URSS.

Le 5 octobre 1947, Jdanov prononce, lors de la réunion des partis communistes européens à Szklarska-

Poreba en Pologne, en réponse à la doctrine Truman et au plan Marshall, un discours, qui deviendra la doctrine

Jdanov, qui oppose deux camps : les impérialistes (les Etats-Unis et leurs alliés) et les anti-impérialistes

(l’URSS et leurs alliés). Dans le même temps, était constitué le Kominform (bureau d’information des partis

communistes) imposant le modèle soviétique comme unique voie vers le socialisme dans les pays d’Europe de

l’Est qui deviennent des « démocraties populaires » et poussant les partis communistes occidentaux à mener la

lutte contre les Etats-Unis.

C. La bipolarisation du monde.

Depuis 1920, une guerre civile oppose, en Chine, nationalistes et communistes. Le 1er octobre 1949, les

communistes menés par Mao Zedong remportent la victoire et proclament la République Populaire de Chine.

Le pays le plus peuplé du monde devient communiste. A la fin de la guerre, la Corée subit une occupation

bipartite par l’URSS et les Etats-Unis. Après le départ des troupes d’occupation et la mise en place de deux

Etats distincts, la Corée du Nord attaque la Corée du Sud, le 25 juin 1950. Face à cette invasion, l’ONU lance

une intervention armée dirigée par le général Mac Arthur. Les forces nord-coréennes reculent vers la frontière

chinoise provoquant l’intervention de volontaires chinois, le 16 octobre 1950. L’absence d’offensives décisives

conduit à la signature d’un armistice, à Panmunjom, 27 juillet 1953. Ce conflit provoque près de 3 millions. Ce

conflit est un exemple de crise de guerre froide, sans affrontement direct entre les deux Grands et avec la

volonté de ne pas se lancer dans un affrontement généralisé.

Sur la période 1945-1953, l’Europe et plus généralement le monde ont été coupés en deux par le « rideau

de fer » que dénonçait Churchill dès mars 1946. Dans les deux blocs, au niveau militaire, on observe une

stratégie militaire commune, l’organisation d’une course aux armements destinée à mettre en place un

« équilibre de la terreur » et la mise en place de système d’alliances (OTAN en 1950 et Pacte de Varsovie en

1955). Au niveau économique, les Européens ayant accepté le plan Marshall ont mis en place l’OECE en 1948

qui va devenir l’OCDE en 1961. Du côté soviétique, est organisé le CAEM (conseil d’aide économique

mutuelle) ou COMECOM en 49. Il doit permettre d’organiser le développement de ses membres sur le modèle

soviétique. Pour renforcer l’unité idéologique, est mise en place une forte répression interne : « chasse aux

sorcières » ou maccarthysme aux Etats-Unis ; soumission à l’URSS (satellisation) et au modèle stalinien dans le

bloc soviétique.

D. Evolution des relations internationales de 1953 à 1989.

1. Coexistence pacifique et détente (1953-1975).

Le dégel s’amorce après la mort de Staline en 1953. En février 1956, le nouveau dirigeant, Khrouchtchev,

dénonce les crimes de son prédécesseur et se déclare favorable à la « coexistence pacifique » avec l’Occident.

L’objectif reste la victoire du socialisme mais grâce à d’autres formes d’affrontement. La supériorité

technologique et économique doit permettre la victoire du communisme sur le capitalisme. Du côté américain,

la menace russe amène plusieurs formes d’endiguement : utilisation de la CIA pour lutter contre les

gouvernements adverses, mise en place d’une politique de « relève des défis » technologiques et de lutte contre

le socialisme dans le Tiers Monde. En 1959, un coup d’Etat mené par Fidel Castro provoque le renversement du

dictateur proaméricain cubain, Batista. Devant l’hostilité croissante des Etats-Unis vis-à-vis de son régime,

Castro se rapproche de l’URSS. La tentative avortée de la baie des Cochons en avril 61 finit de pousser Cuba

dans les bras des Soviétiques. La découverte, en octobre 62, de missiles soviétiques sur l’île de Cuba