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Louis Ferdinand Céline

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“L’église”

(1927)

Pièce de théâtre en cinq actes

L’acte I se déroule en Afrique où le docteur Bardamu travaille pour le compte de la Société des Nations. Il est chargé de conduire des recherches sur les maladies infectieuses et sur les conditions d’hygiène des colonies. Sous ses yeux se déroule le spectacle de la mort, de la pauvreté, de la maladie, de l’aliénation psychologique et morale des fonctionnaires, de leur sadisme et de leurs abus sur les populations indigènes. Les seuls événements sont l’arrivée du médecin inspecteur Clapot et la mort du docteur Gaige.

L’acte II présente Bardamu à New York, au ‘’Quick Theatre’’ de Vera Stern, où il est allé rejoindre Mme Gaige pour l’informer de la mort de son mari.

À l’acte III, Céline représente tout ce qui se passe dans les bureaux de la Société des Nations. Les conflits, les problèmes de l’économie, le fantôme d’une guerre mondiale se résument dans le récit de « l’affaire tchouco-maco-bromo-crovène » qui est fait par un délégué qui est venu pour en demander la résolution.

Les deux derniers actes montrent Bardamu dans la banlieue parisienne. On y voit des ouvriers ivrognes, des policiers et une petite fille boiteuse qui l’aime.

Commentaire

La pièce, divisée en cinq actes comme dans la tradition du drame, ne respecte pas les contraintes du genre. Les didascalies présentent un souci des détails et une description minutieuse de l’endroit qui donnent à l’œuvre un certain air naturaliste, ainsi qu’une dimension romanesque. Le texte est avant tout une narration, tout se passant au fil des souvenirs et des discours rapportés (« il m’a dit », « il m’a raconté »), de sorte que l’action devient secondaire par rapport à la nécessité pour Céline d’exprimer ses opinions et ses vérités.

À l’acte I, Bardamu reste toujours impassible devant les horreurs dont il est témoin : tout se passe comme s’il était l’un des spectateurs de la pièce. L’action est presque nulle, si bien que tout l’acte se caractérise par un développement statique des dialogues et l’accumulation de récits. Ni l’arrivée en scène du médecin inspecteur Clapot, ni encore la mort du docteur Gaige n’entraînent de mouvement ou ne donnent de l’essor.

À l’acte II, encore une fois, peu d’actions se déroulent sur la scène, tandis qu’on assiste au défilé de personnages ambigus et de danseuses sans scrupules.

À l’acte III, la pièce retrouve quelque dynamisme. Céline veut que le public sache la vérité sur la S.D.N., les thèmes étant la guerre et les juifs. Ce fut, en effet, le début de la haine des pamphlets.

Dans les deux derniers actes, est montrée l’actualité de Céline médecin. L’action prévaut alors sur le récit car, ayant déjà raconté son passé, il ne doit plus que parler de son présent.

La pièce marque donc l’engagement de Céline, recelant déjà tous ses thèmes et annonçant, par son canevas grossier, par les aventures de son protagoniste, Bardamu, ‘’Voyage au bout de la nuit’’.

En 1927, Céline présenta la pièce à Gallimard qui la refusa, la fiche de lecture indiquant qu’elle a « de la vigueur satirique, mais manque de suite. Don de la peinture des milieux très divers. » Elle fut enfin publiée en 1933, après le succès de ‘’Voyage au bout de la nuit’’, mais n’obtint pas la même faveur du public « à cause, affirma-t-il, de l’acte S.D.N.». Céline convint lui-même, un peu ironiquement, qu’en tant que dramaturge il ne possédait pas le talent du romancier : « Je ne suis pas un homme de théâtre, peut-être que mes dialogues les feront marrer... En tout cas, il y a une technique spéciale, des trucs, un certain nœud qui m'échappe... » (‘’L'intransigeant’’, 1er juillet 1933).

Sartre plaça une phrase de ‘’L’église’’ en épigraphe de “La nausée” : «C’est un garçon sans importance collective, c’est juste un individu.»

Du vivant de Céline, la pièce ne fut jouée qu’une seule fois, en décembre 1936, par une troupe d’amateurs dans une mise en scène de Charles Gervais au théâtre des Célestins à Lyon. L’unique représentation dura cinq heures et n’eut aucun succès. Même l'auteur ne trouva pas utile de s'y déplacer. Il s’en ouvrit beaucoup plus tard dans une lettre à Milton Hindus : « Je n’ai pas le don du théâtre, du dialogue seulement. La pièce est ratée. Je n’aime pas les échecs. » Il la considéra toujours comme injouable, inadaptable et intraduisible : son « ours » ou, ironiquement, « du Shakespeare revu par Berlitz ».

Ce n'est qu'en 1973 que François Joxe s'attella à une nouvelle mise en scène de ‘’L'église’’ à Paris d'abord au Théâtre de la Plaine puis au théâtre des Mathurins.

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Pendant la même année 1927, Céline écrivit une autre pièce :

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‘’Périclès’’

(1927)

Farce en quatre tableaux de 54 pages

Commentaire

Cette pièce bancale se joue entre réalisme et féerie, mêle les genres sans trop de cohérence, allant du boulevard au ballet-rêve, à la comédie, aux chœurs des anges. Elle est plus à découvrir comme un exercice de style ou un galop d'essai, comme le miroir des hantises de Céline en 1927. Elle annonçait à la fois la peinture des mœurs et des personnages de ‘’Mort à crédit’’ et l’imaginaire féerique des ballets.

Le titre fut ensuite corrigé en ‘’Progrès’’. Mais Céline n'a jamais songé à la faire publier : elle ne le fut qu’en 1978.

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En 1928, Céline s'installa à Clichy où il soigna une clientèle populaire dans un cabinet privé puis, dès 1931, au sein d'un dispensaire de banlieue, à Sartrouville. C'est à cette époque que, l’écriture lui permettant de trouver le sens de cette fuite, il rédigea son premier roman :

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“Voyage au bout de la nuit”

(1932)

Roman de 500 pages

En France, en 1914, Ferdinand Bardamu a vingt ans et est étudiant en médecine. À la suite d’une discussion animée avec un camarade et, un peu par hasard, parce qu'un régiment passe devant la terrasse du bistrot où il discute, il court s'engager. Mais, au front, sur une route de campagne qu'arpente nerveusement son colonel sans prendre garde aux Allemands qui mitraillent, il réalise qu'il ne veut pas mourir, qu'il préfère fuir pour rester vivant. Envoyé en reconnaissance, il rencontre Léon Robinson, un déserteur qui souhaite se constituer prisonnier. Ils n'y arrivent pas et il faut qu’il soit blessé pour pouvoir revenir à Paris où il rencontre Lola, une Américaine bien en chair et peu avare de sa personne, venue en France se dévouer auprès des pauvres soldats pour lesquels elle façonne puis goûte les beignets des hôpitaux. Une fin d'après-midi, alors qu'il contemple les restes d'une baraque foraine, le “Tir des Nations”, il est subitement frappé de terreur, « voit » des soldats ennemis embusqués partout et est embarqué vers un hôpital psychiatrique. Il se lie avec une violoniste, Musyne, qui, cependant, lui préfère des Argentins.

Enfin réformé, il s'embarque pour l'Afrique à bord de l'”Amiral Bragueton”. Passé le Portugal, la chaleur et l'alcool aidant, les passagers non payants (fonctionnaires et autres militaires), à force d'ennui, conçoivent les plus noirs soupçons vis-à-vis de ce «payant». À moins de fuir quelque horrible passé, quelle autre raison aurait pu pousser ce passager à quitter l'Europe? Peu à cheval sur l'amour-propre, il se tire du mauvais pas in extremis en invoquant l'esprit patriotique et la grandeur de la France.

Débarqué précipitamment à Bombola-Fort-Gono, il est embauché par une compagnie coloniale qui l'envoie dans un comptoir de la brousse, via Topo où il tombe sur de frénétiques militaires : le lieutenant Grappa qui exerce la justice à coups de triques ; le sergent Alcide qui entretient un petit commerce de tabac avec ses douze miliciens nudistes. Puis Bardamu remonte le fleuve à la recherche du comptoir qui n’est qu'une vieille case délabrée. Il voit son prédécesseur, en qui il reconnaîtra plus tard Robinson, s'enfuir après avoir tout volé. Atteint de malaria, rongé par les fièvres, il est vendu par les indigènes à une galère

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