Philosopher, C'Est Secouer Le Joug De L'Autorité
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La séquence est centrée sur l’étude de ce conte, étudié comme œuvre intégrale. Nous y étudierons trois passages en lecture analytique, que vous présenterez à l’oral. La troisième lecture analytique servira de support pour revoir la méthode du commentaire littéraire.
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Pour compléter votre connaissance de l’œuvre, il vous sera demandé : – une étude de documents sur son contexte, le mouvement des Lumières, – une recherche sur Internet autour de son auteur, François Marie Arouet dit Voltaire. L’étude d’une œuvre intégrale suppose une très bonne connaissance de l’œuvre étudiée, ce qui vous sera facilité par sa brièveté : lisez donc plusieurs fois ce conte, avant de traiter le questionnaire de lecture qui se trouve à l’ouverture du travail. Cette connaissance approfondie de l’œuvre vous sera demandée à l’oral, et vous servira aussi pour fournir des références précises dans un travail de dissertation. Pour vous aider à vous approprier cet ouvrage, vous trouverez également deux études globales : un cours d’introduction qui récapitule les principaux aspects de Micromégas, et une étude de synthèse sur la position du narrateur dans le conte. Nous vous conseillons l’édition Larousse qui propose des fiches de synthèse intéressantes ; vous pouvez toutefois utiliser une autre édition si vous la possédez déjà. Il vous est également demandé de lire, en complément, un autre conte de Voltaire, Zadig. Vous connaîtrez mieux ainsi l’univers du conte philosophique, et trouverez, à la suite du devoir autocorrectif portant sur cette lecture, une étude complémentaire sur la relation entre Zadig et la philosophie des Lumières. Vous serez très attentif à la fiche-méthode sur le commentaire littéraire, qui ouvre sur la troisième lecture dans Micromégas, et aux exercices qui accompagnent l’étude des discours rapportés, que vous pourrez réinvestir dans la séquence sur le roman. Enfin, exercez tous azimuts votre curiosité. Ainsi, L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ouvrage majeur du XVIIIe siècle, est disponible dans une très bonne édition abrégée par les Carrés Classiques Nathan : faites-en votre livre de chevet pendant que vous étudiez cette séquence ; vous en sortirez plus informé et plus riche, d’autant que certains articles sélectionnés par les concepteurs de cette édition sont tout à fait divertissants... Travaillez bien : vous allez voir que Voltaire est un compagnon de route très plaisant et instructif !
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Introduction historique : le mouvement culturel des Lumières
1. La naissance d’un mouvement culturel
Définition d’un mouvement culturel
On désigne par l’expression mouvement culturel un ensemble d’idées, de sentiments, de goûts esthétiques se manifestant à une époque et se trouvant en continuité ou en rupture avec ce qui précède ou ce qui suit.
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Un mouvement culturel est perceptible à des convergences et des similitudes dans ses productions. Il est lié au contexte historique, politique, social et même économique, dans lequel il naît et se développe.
Exercice autocorrectif n° 1
Découvrir le siècle des Lumières Lisez attentivement les 5 documents suivants, afin de répondre aux questions que vous trouverez à leur suite. Pour approfondir vos connaissances, vous pouvez aussi consulter des manuels ou vous rendre sur des sites institutionnels tels que : – le site de la Bibliothèque Nationale (http://www.bnf.fr) où se trouve une exposition permanente intitulée « Lumières ! Un héritage pour demain » et que vous trouverez à la rubrique des expositions virtuelles ; – le site de l’encyclopédie Larousse (http://www.larousse.fr)
Document 1 : Le contexte
Des écrivains et penseurs du XVIIIe siècle même présentent cette période de l’histoire intellectuelle de l’Europe comme une émancipation de l’intelligence, une avancée de l’esprit de libre examen. Une même métaphore […]« lumières » évoque cette aventure collective. Le triomphe de la philosophie aurait mis fin au règne de l’obscurantisme et de la superstition. « Philosopher, écrit Madame de Lambert en 1715, c’est rendre à la raison toute sa dignité, c’est secouer le joug de la tradition, de l’autorité »; et Diderot de confirmer, dans une lettre à la princesse Dashkoff en 1771 : « l’esprit de notre siècle est l’esprit de liberté ». Pour Emmanuel Kant, le grand philosophe prussien (1724-1804), l’Aufklärung invite l’homme « à sortir de sa minorité et à se servir avec courage de sa raison ». Pour autant, il n’existe pas de rupture complète entre « les Lumières » et l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. Le Discours de la méthode de Descartes (1637), la découverte des lois mathématiques de la chute des corps puis de la gravitation universelle par Galilée et Newton, le Traité théologico-politique de Spinoza (1670), le Dictionnaire historique et critique (1697) de Pierre Bayle avaient ouvert la voie à bien des audaces du siècle suivant, et Paul Hazard, dans La Crise de la conscience européenne (1935), a mis en évidence que l’origine des « Lumières » est à rechercher à la charnière des deux siècles, entre 1680 et 1715, et pour une bonne part en Grande-Bretagne. En Grande-Bretagne, c’est-à-dire dans un pays où la révolution pacifique de 1688 venait d’établir un régime de monarchie contractuelle et tempérée, un pays où les écrivains disposaient d’une liberté d’écrire et de publier exceptionnelle en Europe à cette époque, d’un pays enfin qui allait financer et conduire au succès la coalition opposée aux ambitions catholiques et hégémoniques de la France de Louis XIV.
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Document 2 : Les sciences et les techniques
Les sciences et les techniques vont apporter leur concours à ce projet universel. L’engouement et la curiosité scientifiques sont à l’origine, en effet, de collaborations internationales. L’étude des phénomènes électriques élémentaires mobilise l’intelligence des Français Nollet et Coulomb, du Hollandais Musschenbroek, de l’Américain Franklin et de l’Italien Volta. Les académies et les universités échangent les mémoires et les savants. Ainsi, c’est pour vérifier les hypothèses de Newton, que l’académie des Sciences de Paris envoie deux expéditions, l’une en Laponie avec Maupertuis, l’autre au Pérou avec La Condamine, mesurer la longueur des degrés de latitude. La chimie scientifique se constitue et se développe grâce aux efforts convergents de Priestley, de Cavendish et de Lavoisier. L’analyse de l’air, de l’eau, leur synthèse, la compréhension des phénomènes de l’oxydation et de la combustion ouvrent la voie à la chimie moderne. Enfin le Suédois Linné (1707-1778) propose un système de dénomination des plantes et des animaux, qui sera universellement adopté : une connaissance meilleure, plus rigoureuse de la nature exige une classification plus rigoureuse des espèces. L’Histoire naturelle de Buffon fait déjà une place au transformisme et aux premières intuitions relatives à l’évolution des espèces, tandis que l’Italien Spallanzani souligne le rôle des germes et de la segmentation cellulaire dans la reproduction.
Document 3 : Les échanges
Les salons de Paris sont pendant cinquante ans les plus célèbres d’Europe. Madame de Geoffrin reçoit, rue Saint-Honoré, artistes, savants, gens de lettres, voyageurs et diplomates étrangers, et la maîtresse de maison entretient une correspondance régulière avec Marie-Thérèse d’Autriche et Catherine Il de Russie. Chez madame du Deffand, on soutient les philosophes, on prépare l’élection de d’Alembert à l’Académie française, tandis que chez le baron d’Holbach, Diderot, brillant causeur, donne le ton. On rencontre là Grimm, Hume, Sterne, le duc de Brunswick, réunis parfois pour écouter et discuter les textes les plus audacieux contre le christianisme et le pouvoir absolu. Mais Paris n’a pas le monopole des salons et des sociétés de lecture. À Genève, la future madame de Staël découvrit les charmes de la conversation et des mots d’esprit dans le salon de sa mère, Suzanne Necker-Curchod. À Vienne, Mozart fut reçu et fêté chez la comtesse Wilhelmine von Thun, dont l’hôtel accueillait artistes, prédicateurs à la mode et princes du sang.
Document 4 : Les cafés, les clubs et l’opinion publique
Les cafés et les clubs, comme le Procope, rue de l’Ancienne-Comédie, ou le club de l’Entresol, place Vendôme à Paris, connaissent un succès croissant : la foule des plumitifs, des avocats débutants et des régents de collège s’y retrouvent régulièrement. On y lit des mémoires, des cor-
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