Planche Sur Les Outils

quoi ? une pierre moins naturelle mais certainement plus parfaite et surtout mieux adaptée à son environnement et apte à devenir un élément du temple, lequel est notre construction commune.

La pierre brute, c’est quoi ? c’est qui ? je crois comprendre que c’est d’abord moi … et les autres. Pourquoi tailler cette pierre ? pour lui permettre de prendre sa place et de construire le temple ; d’abord le temple intérieur ensuite celui de notre loge avec mes frères.

Une fois que l’on a défini le travail à faire, que les outils ont été apprivoisés et compris, reste sans doute le plus difficile : la persévérance. C’est sur ce plan que chaque homme connaît ses échecs personnels les plus cuisants. La tentation est continuelle de laisser tomber, d’abandonner, de se contenter d’un simple paraître en lieu et place d’apprendre à «être ». Il est essentiel d’être bien entouré, car c’est dans cette période que le travail maçonnique va s’accomplir seul.

Avec ses Frères, mais seul.

Les échanges dans le temple peuvent paraître des confrontations. Mais en enlevant leur caractère « positionnel » et leur tendance issue d’une systématique, ou de la défense de quelque chose (valeurs, sentiments, croyances, opinions, idées), il ne reste que l’homme en recherche ou le Maçon, ou celui qui emprunte la voie difficile de l’évolution. Il a le devoir d’échange pour son avancement et l’avancement des idées et de celles de ses Frères.

J’ai alors réalisé que le premier travail de tout Franc-maçon est de donner une signification qui peut, qui doit, lui être personnelle à l’initiation qu’il a reçue de ses nouveaux Frères. Cette signification propre sera en relation avec les attentes qu’il a placées dans la Franc-maçonnerie. Elle va orienter sa manière de travailler et lui proposer via les outils, via les symboles une première approche ou méthode, principalement pour travailler sur lui-même.

Au rang des outils de l’Apprenti, il ne faut pas oublier ce qui est immatériel à savoir l’instruction et ses apprentissages. Je ne dois donc pas oublier les mots, les signes et les attouchements, la marche, la batterie, l’acclamation et l’épée… Avant mon initiation, je pensais toute cette symbolique inutile, en fait non, c’est comme des préliminaires, une base nécessaire à une réflexion plus profonde, commune où chacun apporte ce qu’il pense et ressent.

Quel va être mon ouvrage dans les mois et les années qui viennent ? Je me remémore ces ouvrages des compagnons qui partaient autrefois parfaire leur formation au contact d’autres compagnons et lors de nouveaux chantiers. Est-ce que ce sera la façade d’une cathédrale qui va tenter de défier les cieux ? ou un prétoire à la géométrie tellement complexe que l’on se demandera quels raisonnements sont ainsi représentés ? ou bien plus simplement une toiture mais la toiture simple et majestueuse qui représentera à elle seule un défi à la gravité universelle ?

En conclusion, j’ai essayé de parler de outils de l’Apprenti ; en fait les outils sont ou seront les mêmes quel que soit le grade… et l’Apprenti doit apprendre à les découvrir, puis à les utiliser encore et toujours.

Même si ce travail se modifie et prend un relief différent selon les grades ultérieurs, tout a finalement été dit lors de l’initiation et il appartient à chacun des Frères de choisir de travailler ou non sur cette quête qui durera toute une vie. C’est certainement cela être un éternel Apprenti.

A ces occasions, il me faudra me référer encore et toujours aux outils que je viens de décrire :

- Le ciseau pour s’instruire et se perfectionner,

- Le maillet pour