Si Le Monde Était Clair, L'Art Ne Serait Pas

ertain nombre de sentiments vont pouvoir être partagés à travers une œuvre. L’œuvre en question va permettre à l’auteur de s’exprimer de toute les manières possibles, afin de raconter ce qu’il éprouve ou encore rendre sensible un fait de conscience par un signe en en dégageant le sens. Si le monde était serein, s’exprimer à travers l’art pour partager son ressenti avec autrui n’aurait guère d’utilité, car tout le monde aurait la même vision personnel sans influence de leur vécu suite à leur existence sur un monde limpide. Une œuvre d’art qu’elle soit littéraire, cinématographique ou autre, n’aurait pas de message à passer car il n’y aurait rien à représenter.

Prenons par exemple le film de Jean-Stéphane Bron : Cleveland contre Wall Street. L’auteur tente de donner des explications sur la grande crise des subprimes à Cleveland, Ohio, Etats-Unis où la ville assignait en justice vingt et une banques de Wall Street, jugées par cette municipalité responsables des milliers d'expropriations immobilières consécutives à leur politique de crédits à risques. Cette crise a été une opportunité pour le réalisateur, car il a pu en créer un long court métrage qui sans cette tension, introuvable dans un monde parfaitement serein engendrant une atmosphère sans la moindre contrainte, n’aurait jamais pu être tourné. Car chaque œuvre a un message à passer ou quelque chose à représenter afin d’éclaircir le monde, la vie humaine. C’est pour ainsi dire que cette œuvre va permettre, à qui la regardera, de mieux comprendre la cause de la crise et ses conséquences. Ce qui ne se dit pas, ce qui était caché va être dévoilé grâce à ce documentaire. Cette œuvre a explicitement pour but de nous aider à mieux comprendre le monde dans lequel on vie, même si celui-ci restera toujours partiellement incohérent. L’art aidera le récepteur a éclaircir sa vision du monde.

Cela nous permet à présent d’aborder la deuxième question : L’art existe-t-il uniquement grâce à la matière traité qui est issus de la réalité ?

La matière, ce dont une chose est constituée, est la plus importante dans une œuvre d’art, car l’imagination de l’artiste est issue d’un sujet. L’artiste va donc créer un tableau, une sculpture ou autre, suite à un sujet inspiré du monde. Prenons comme exemple le conte Candide ou l’Optimisme de Voltaire. Cette œuvre retrace le parcours de Candide, un personnage naïf et crédule vivant au château du Baron de Thunder-ten-tronckh. Ce jeune homme est amoureux de la fille de ce dernier, Cunégonde. Pangloss, son maître, est un philosophe défenseur d’un optimisme leibnizien. Candide fit chassé du château et va commencer une suite interminable de malheurs, il voyagera ayant la devise de Pangloss dans l’esprit « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Son périple emmène Candide de Westphalie en Hollande, puis à Lisbonne où il survivra au tremblement de terre de 1755, et de là aux Amériques, au merveilleux pays d’Eldorado, au Surinam, à Venise et enfin à Constantinople. Au court de son parcours Candide découvrira de telles choses qu’il en finira par ne plus adhérer à la philosophie de Pangloss.

Ici le philosophe va critiquer la philosophie de Leibniz. Et l’un des sujets évoqués dans son ouvrage, est le mal. Qu’il soit physique ou bien moral. L’un des principaux thèmes de l’œuvre est la guerre. Voltaire c’est inspiré de la guerre de sept ans (de 1756 à 1763), déclenchée par la Prusse. Son thème est choisi suite à sa haine contre les guerres, qui selon lui, est l’ennemi de la civilisation, elle est cruelle et elle commet beaucoup de dégâts en ruinant les Etats. Mais dans un monde dit explicite, jamais la guerre pourrait avoir lieu, puise que tous les Etats sera en accord car il n’y aura pas de tension. Sans un monde, pour ainsi dire absurde, le conte de Voltaire n’aura pas eu lieu.

Le sujet choisit est dû au sentiment de l’auteur même, penchons-nous alors sur la troisième question : l’art existe-t-il uniquement grâce à la matière traité ou à telle aussi un lien avec l’interprétation subjective de l’artiste ? Certes la matière, ce qui constitue le fond, est la plus importante dans une œuvre d’art, car l’imagination de l’artiste est issue d’un sujet. Néanmoins l’imagination se développe suite à plusieurs influences, l’œuvre conçu par l’artiste ne sera donc pas objectif, mais subjectif à l’auteur qui imposera son avis suite à sa propre représentation du monde. L’art ne peut être donc sans sujet et l’artiste sans influence extérieur, car si tous artistes avaient les mêmes pensées, l’art n’aiderait pas aux spectateurs, lecteurs et autres, à comprendre son monde, il n’y aurait donc pas d’échange entre les hommes. Il ne faut non plus pas oublier que le récepteur a sa propre perception des choses et à besoin de différentes influence afin de développer sa représentation subjective du monde ou au contraire la modifier. Reprenons le conte de Voltaire afin de démontrer que les œuvres crées sont subjectives a l’auteur. Le philosophe dit que l’homme y est pour quelque chose dans la confection du mal. Dans son ouvrage, Voltaire critique ouvertement les idées du philosophe Leibniz. Pour Leibniz le monde ne peut pas être parfait car Dieu l’est. Le mal existe dans le monde, mais il est compensé par un bien infinissable. Voltaire oppose cet optimisme car il a une vision plus lucide