Thrène À La Mémoire Des Victimes D'Hiroshima

ieux (épisode extrait de la Bible, de la vie de Jésus, d’un(e) saint(e)… ) mais peut être aussi profane (héros mythologique, sujet historique, hymne à la nature…).

Penderecki dit : "La grande Apocalypse [Auschwitz], ce grand crime de guerre, est incontestablement dans mon subconscient depuis la guerre où j'assistai enfant à la destruction du ghetto de ma petite ville natale, Debiça [près de Cracovie]"(pologne).

I ) Description et explication de l’œuvre

Cette œuvre est interprétée par un orchestre à cordes frottées : l’effectif orchestral est composé uniquement de cordes (24 violons, 10 altos (instrument un peu plus gros que le violon) , 10 violoncelles et 8 contrebasses) qui jouent dans le registre aigu en produisant des sonorités perçantes. Les instruments à cordes sont ici aussi utilisés comme des instruments à percussion : les musiciens tapent sur les caisses des instruments

Ce morceau comporte des nuances fortes avec des oppositions brutales de nuances, crescendo, decrescendo.

Le caractère du morceau est agressif et angoissant : il évoque e manière effroyable un évènement dramatique de l'histoire de l’humanité.

Thrènes expérimente les sonorités extrêmes des cordes en essayant de rendre compte du sentiment de détresse et d’angoisse lié à l’événement auquel elle fait allusion. Penderecki utilise des techniques tout à fait particulières et inédites pour des instruments à cordes. Il s’en explique dans la légende placée au début de la partition (quarts de ton, note la plus aiguë, position particulière de l’archet, etc...).

On ne parle pas d’harmonie mais de structures verticales. Le phénomène le plus marquant et le plus fréquent est le cluster: (de l’anglais «grappe sonore» C’est un ensemble de notes proches, toutes jouées en même temps. Ensemble très dense de notes plaquées à la main ou au coude sur un piano, par exemple)

Il n’y a pas de mélodie dans ce morceau de musique mais des accords dissonants et des glissandi. En effet, il y a beaucoup plus que 12 notes dans la gamme: car lorsqu’on fait un glissendo sur un violon, on parcourt une quantité infinie de notes. On parle de glissendi microtonaux.

On se propose d’écouter le début de l’œuvre, avec trois moments qui font entendre des ambiances sonores différentes .

1ère partie ( 0’ à 1’25 environ ) : Entrée des différents groupes de cordes dans un registre suraigu, nuance forte : sifflements stridents dans l’aigu qui représente l’angoisse et une vision d’horreur.

Entrée des groupes de façon décalée, sur la note la plus aigue possible ( chaque musicien jouera donc une hauteur différente, ajoutant ainsi encore à l’effet de dissonance ) .

Importance de la nuance très forte qui rend ces sons encore plus stridents et agressifs ( comment ne pas penser aux cris des victimes d’Hiroshima ?

La tenue de ces notes se transforme ensuite en une oscillation qui gagne peu à peu tous les pupitres . L’effet de " hurlement " du début se change en plainte .

L’orchestre tout entier arrive enfin sur cet effet d’oscillation autour de la note d’attaque .

2nde partie ( 1’25 à 2’19 environ ) : Effet de désorde qui se généralise avec l’utilisation du bois de l’archet frappé sur les cordes . c’est un chaos de clapotis et de grincements qui représentent les bruits consécutifs à l’explosion de la bombe et ses retombées.

Attirer l’attention des élèves sur les modes de jeu que l’on découvre dans cette partie : usage du boisd l’archet (" col legno "), notes très rapides, le tout gagnant tous les groupes d’instruments et donnant un sentiment de désordre, de panique .

3ème partie : ( 2’19 à 4’13 environ ) : Utilisation des clusters à épaisseur variable cad que les musiciens fond des glissandos, gémissants dans une sorte de silence planant. Cela symbolise le silence de mort et les gémissements des victimes.

Cette partie est intéressante à exploiter avec la partition sous les yeux. En effet, le graphisme choisi par Penderecki est très