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Peine de mort - Pas de guillotine pour la victime

Dissertation : Peine de mort - Pas de guillotine pour la victime. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Février 2016  •  Dissertation  •  874 Mots (4 Pages)  •  1 002 Vues

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Pas de guillotine pour la victime

Mesdames et Messieurs les jurés,

Nous sommes aujourd'hui rassemblés pour traîter du cas de ce pauvre* George-Louis, dit « Le Bourgeois ». Je commencerai, tout d’abord, par vous faire remarquer que mon client n'est pas moins un homme que vous et moi. Un homme pourvu d’émotions et de sentiments, mais surtout un homme rejeté, victime de la vie avant même d'avoir vu le jour. C'est avec pour lentille cette affirmation (1), que je vous demanderai, maintenant, d'observer le portrait que je vais vous dessiner du drame.

Monsieur Georges Louis, fruit d’une alliance considérée comme interdite entre deux individus non mariés, fut abandonné dès la naissance et élevé par une honnête nourrice. Il grandit ensuite en se sentant de plus en plus à l’écart des autres. Déjà à l’école, on le surnomma « bâtard », mot qu’il ne comprit pas immédiatement mais qu’il ressentit fortement au plus profond de son être. Grandissant encore, il développa des goûts et des délicatesses dont les autres jeunes de son âge ne faisait pas preuve et qui lui vallurent le surnom du « Bourgeois », le stigmatisant davantage.

Je vous (2) le demande, chers jurés, n'apercevez-vous pas d’ores et déjà le chemin qui va inexorablement se présenter à ce jeune homme abandonné, rejeté par ses parents et mis, en outre, à l’écart par la société ? (3)

Poursuivons. Devenu honnête menuisier, mon client s'installa à Paris pour y ouvrir une modeste échoppe. Il y gagna vite quelques clients mais deux d'entre eux, un couple de mondains connus, riches, plus tout jeunes et mariés seulement depuis l’année précédente, devinrent rapidement ses meilleurs acheteurs.

Ce n’est que lorsque la dame adopta des attitudes suspectes à son égard qu’il fut frappé par l'évidence tel un arbre par la foudre (4) : ils n'étaient autre que ses parents. Il les accula donc un jour aux faits en le leur demandant clairement. Devant l'évidence, ils perdirent rapidement leurs moyens mais continuèrent de nier l'inniable. Lorsque mon client supplia à ses propres parents de le reconnaître tout en demeurant dans l’anonymat, ils refusèrent et partirent en l’admonestant de fou.

Je n’ai nul besoin de vous expliquer (5), chers jurés, en quoi cela représenta la blessure de trop – Que dis-je ? La déchirure de trop ! (6) – pour l’accusé qui les poursuivit dans la nuit pour les supplier de le reconnaître. Derechef, la réponse fut négative. Pire encore, voulant se débarrasser de l'homme, achevé par ce refu, le mondain leva la main sur lui et tira un révolver. Pris de peur, mon client perdit la raison et commit l’irréparable.

Pour commencer, mesdames et messieurs les jurés, ce qu'il y a d'interpelant à remarquer, est que ce n'est que sous l'effet des seules peur et perte de raison que l'accusé a commis ces meurtres. Il n'a pu, dans son acces de folie, être contenu par la peur de la peine de mort, elle n'a pas pu le dissuader. Et elle ne le fera jamais, car rien ne peut perser le voile de la folie et par essence le meutre n'est que pure folie. Ainsi, rien ne peut réfrèner l'acte insensé qu'est un meurte, pas même la peur de la mort. (7)

Ensuite, par son caractère irréversible, la peine de mort ne permet pas à un homme repenti de se racheter. Ainsi, en condamnant ce pauvre orphelin à la peine de mort, vous ne lui donneriez aucune chance de se racheter auprès de la société, qui n'a déjà fait que le rejeter. De plus, mon client, en bon citoyen, n'a jamais commis aucun autre délit, car je ne compte pas bien sur, contrairement à ses parents, le fait d'être né comme un crime. Bien sur, j'admeterai que (8) le caractère irréversible de la peine de mort évite aussi la récidive, mais dans le cas présent, n'est-il pas stérile (9) de ne serait ce qu'y penser ? (10)

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