Tu m'As Donné De La Boue Et j'En Ai Fait De l'Or

eule large et plate, un ventre jaune, un dos brun ». C’est pourquoi les avis des poètes divergent sur le rapport entre la beauté et la poésie. Par exemple Théophile Gautier pensait que l’objet poétique devrait être laid, il exposa ainsi son point de vue dans la Préface de Mademoiselle de Maupin : « Tout ce qui est utile est laid. ». Lamartine pour sa part avait un avis bien différent : « La poésie est l'émotion par le beau. ». Et Ponge conciliant les deux dit : « N'importe quel objet du monde est apte à constituer pour quiconque une base de fascination et d'illumination ». Ainsi il n’y a pas d’objet poétique privilégié, qu’il soit repoussant ou attirant, le poète arrivera toujours à en extraire la beauté, et le transfigurer par le travail poétique. Mais de quelle manière ?

D’après certains auteurs, le poète serait inspiré de façon quasi divine, sacrée et en en relation avec les Muses. Ils sont ainsi la jonction entre ciel et terre, l’intercesseur entre les Dieux et les Hommes, le lien entre la vie et la mort. Arthur Rimbaud dans sa fameuse lettre à Paul Demeny demande au poète d’être « vraiment voleur de feu » en rapport au mythe de Prométhée, qui vola le feu (ici sous entendu : le savoir, la connaissance, l’intelligence) à Zeus et le transmit aux hommes. Il fut puni par les dieux en étant enchainé au mont Caucase. Le poète doit donc être savant afin de découvrir le savoir et le donner au monde entier. Il se doit d’en être le révélateur. Pour Madame de Staël « La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers». Le poète se sacrifie donc pour guider le Peuple vers un avenir meilleur, vers le progrès et la beauté. En ouvrant les yeux des Hommes et en leur montrant la splendeur du monde qui les entoure. C’est ainsi que Charles Baudelaire nous questionne sur la fonction du poète : « Qu’est-ce qu’un poète, si ce n’est un traducteur, un déchiffreur ? ». Il nous dit que l’écrivain doit regarder le monde, retrouver ses états d’âme dans la nature et déchiffrer les mystères du monde et de l’existence, puis les communiquer au reste de la société sous la forme d’images et de symboles.

Et enfin le poète se doit d’être visionnaire et moderne afin de plaire et de surprendre, comme le disait Apollinaire en définissant l’esprit nouveau. L’écrivain doit se projettent dans le futur. Il doit être un poète-voyant, un passeur de tradition. Arthur Rimbaud déclara : « Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant ». Car la poésie est toujours composé à la fois d’une partie de tradition et une partie de modernité. Il est donc nécessaire que l’écrivaient équilibre sont poème afin qu’il appartienne a simultanément au passé et au future. Les auteurs parvienne à être moderne de divers façon : en mélangeant le genre, en écrivant des poèmes en prose tel que Petits poèmes en prose de Baudelaire, ou des calligrammes comme Apollinaire, en exaltants le progrès et les sciences comme l’a fait Charles Cros… C’est pourquoi le poète se doit d’anticipé les préférences avenir des lecteurs afin de lui plaire.

Ainsi, le poète est d’une part alchimiste puisqu’il s’inspire du monde qui l’entoure et le transforme. D’autre part prophète, car il est intermédiaire entre Dieu et les Hommes et révélant la vérité des choses. Et enfin visionnaire étant donné qu’il se projette dans l’avenir. Mais ce ne sont pas là ses seules fonctions.

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Par ailleurs, certain écrivain ont d’autre fonctions mais ce n’est pas une généralité. On retrouve aussi parfois un poète lyrique, joueur, ou engagé.

L’expression des sentiments dans un poème est chose commune, très souvent cela permet au poète d’exprimer sa subjectivité. Le rôle de l’écrivain est de faire passer ses idées. Le lyrisme qu’il soit traditionnel ou moderne, permet la rédaction d’œuvre et selon certain auteur, sans ce lyrisme la poésie n’est rien. Par exemple, Musset déclara : « Ah ! Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie ! ». Le poète artiste est soucieux d'abord de beauté formelle, c’est donc un poète « lyrique » qui cultive le « chant de l'âme ». Lamartine considère le chant de l’âme comme « le soulagement d’un cœur qui se berce de ses propres sanglots » autrement dit le chant de l’âme représente les états d’âme tristes, passionnés, mélancoliques ou encore heureux du poète.

Un texte lyrique est un texte qui présente des marques de subjectivité, et qui a très souvent pour thèmes : la mort, la nature, le temps qui passe et la passion. Historiquement l'émergence de la poésie lyrique dans la littérature coïncide avec la prise de conscience de la valeur de l'individu. La poésie lyrique est un signe d'évolution dans une littérature. Le poète prend donc de l’importance, il peut s’exprimer et parler de lui ou de la collectivité. Suite à ceci vont être rédigé de nombreux poèmes lyriques où l’écrivain va déclarer son amour ; par exemple « Les Yeux d'Elsa » d’Aragon.

Certains considèrent que l’une des fonctions du poète est d’être joueur. Autrement dit, être à la fois capable d’interagir avec le lecteur mais aussi de jongler avec les mots. Tout d’abord le poète joue avec les sentiments : il doit créer des images et les manipuler afin de former un lien entre l’écrivain et le lecteur. Sainte-Beuve disait : « La poésie ne consiste pas à tout dire mais à tout faire rêver. » Ce que reprend Du Bellay lorsqu’il annonce : « Sache lecteur, que celui sera véritablement le poète que je cherche en notre langue, qui me fera indigner, apaiser, éjouir, douloir, aimer, haïr, admirer, étonner, bref qui tiendra la bride de mes affections, me tournant ça et là à son plaisir. » Le poète écrit alors une œuvre où le lecteur n’est plus passif. Celui-ci devient acteur dans l’œuvre poétique, il joue réellement un rôle : il perçoit les émotions et visualise les images que l’auteur lui a transmis.

Cependant il est possible de prétendre qu’un auteur est joueur pour une autre raison, il joue avec les mots. Pour le poète, les mots sont son outil artistique ; on se rend compte alors de l’importance de ces mots. Plusieurs mouvement ont mis en avant l’importance de la langue : il y eu tout d’abord la Pléiade au XVIème siècle avec à sa tête Ronsard, qui tenta d’exercer la poésie en français. Malgré le fait que la langue française de cette époque est souvent pauvre, imprécise et peu adaptée à l’expression poétique, les écrivains décident alors de l’enrichir par la création de néologismes issus du latin, du grec, des langues régionales. Plus tard, cela aboutira à la Préciosité au XVIIème, mouvement dans lequel les écrivains cherchent à se distinguer par la pureté du langage. Le poète est donc en quelque sorte