Verlaine Ariette3
Note de Recherches : Verlaine Ariette3. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresont assez originales de même qu’un réseau d’homéotéleutes « pleure » , « cœur » au v.1 ou « cœur », « écoeure » au v.10 . Ces sonorités invitent le lecteur qui devient d’ailleurs plutôt un auditeur qui se laisse plus porter par la mélodie ou l’harmonie des sons que par le sens. Ce retour des mêmes sonorités a d’ailleurs peut-être plus d’efficacité que le mot « langueur » au v.3 ( terme relativement imprécis) pour traduire la monotonie qui est peut-être la cause du malaise du poète.D’ailleurs le goût des poètes pour la musicalité est ancienne puisque le mot latin « carmen » signifiant « poème » venait de cano : chanter.
b)la tristesse :
Le poète nous fait entendre sa plainte avec les invocations présentes « ô » aux vers 5 et 8 , les points d’exclamation « quoi ! « au v. 11 , « mon cœur a tant de peine ! « au v. 16 qui laissent presque entendre le soupir de Verlaine. Le registre élégiaque ( qui exprime une plainte, une douleur) est bien présent aussi grâce au vocabulaire de la souffrance « deuil » au v.12, « peine » aux v13 et 16.Le mot « peine » est d’ailleurs mis en valeur par sa place finale dans le vers et parce qu’il est accompagné les deux fois par un terme qui amplifie encore cette douleur : « pire » , superlatif avec lequel il y a une allitération en P qui alourdit encore la souffrance, et « tant de » : intensif, qui est une expression dure avec les deux dentales. Mais ce qui ennuie le poète c’est de « de ne savoir pourquoi » au v.14 il se sent si mal. Les interrogatives « Quelle est cette langueur qui pénètre mon cœur ? « v3 et v.4 , « nulle trahison ? » v. 10 montrent bien la difficulté pour le poète à trouver une raison à son mal. Et la répétition de la préposition « sans »par trois fois au v. 9 , et au v. 15 montre bien que la réponse est négative. De plus, on voit un phénomène de dissonance dans les rimes qui accentue cette idée d’attente ou d’espoir déçu puisque dans chaque quatrain une rime est isolée Quatrain 1 : « eur » pour les v1,3,4 et « ille » au v3 et on peut faire la même remarque pour les autres strophes. Ainsi « mon cœur » au v.4 devient « un cœur » au v. 7 pour finir en « ce cœur » au v.10 : on a l’impression que Verlaine se détache peu à peu de ses sentiments qui sont tellement étranges qu’ils en deviennent étrangers à celui qui les ressent. Et ainsi cette langueur devient presque un dégoût comme le signale le verbe « s’écoeure » au v.10 .
Pourtant, le poète proche du symbolisme essaie de comprendre ce qui lui arrive en faisant un parallèle entre ce qui se passe dans son cœur et ce qui se passe à l’extérieur.
II) Une ressemblance entre l’intérieur et l’extérieur.
Verlaine associe son état intérieur « mon cœur » v.1 et « la ville » v2 , semblant s’inspirer comme le signale l’épigraphe d’un vers de Rimbaud ( mais qui n’a jamais été publié comme tel). Comment cette ressemblance a-t-elle pu se faire ? On le comprend dès le vers 5 quand Verlaine fait allusion au « bruit doux de la pluie » qui peut faire penser aux larmes.
a)Association « musicale » du cœur du poète et de la ville. Le poète commence avec une paronomase ( utilisation de deux mots de sonorités très proches) « pleure » // »pleut » qui associe la pluie et les larmes. Le sens est bien mis en valeur par les liquides « l » qui constituent les deux mots. Ces liquides « l » se retrouvent dans d’autres mots importants dans le poème « QueLLe » au v. 3, « Langueur » au v.3, « nuLLe » au v11 .Le R qui est aussi une liquide « pleuRe », « cœuR », »par teRRe », « Raison » insiste aussi sur cette impression de fluidité.De plus , la diphtongue ( groupe de deux sons) « ui » présent dans le mot « pluie » se retrouve dans le mot « brUIt »au v. 5 et le mot « ennUI » au v7. Cette ressemblance de sons fait que le lecteur garde en tête l’idée de pluie. Enfin les mots courts souvent d’une seule syllabe « cœur », « doux », « toit » font penser aux gouttes de pluie, rapides.
b) association grammaticale.
L’aspect musical est renforcé par des effets grammaticaux. « Comme » au v.2 au début insiste sur la ressemblance qui est encore montrée par l’invention par Verlaine d’une forme grammaticale nouvelle « il pleure » faite sur le modèle de la forme impersonnelle « il pleut ». A la première lecture du v.1, on pourrait penser que le « il » représente une personne mais dès le vers 2, on comprend que Verlaine a créé ce parallélisme qui donne encore plus de force à son sentiment que sa peine n’a aucune raison et que comme la pluie, on ne
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