Être poli, est-ce nécessairement être hypocrite ?
Dissertation : Être poli, est-ce nécessairement être hypocrite ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar antoninfxbr • 9 Novembre 2020 • Dissertation • 775 Mots (4 Pages) • 1 383 Vues
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« Être poli, est-ce nécessairement être hypocrite ? »
La politesse issue du latin politus signifiant « uni, lisse » se définit comme un ensemble de règles de bienséance et de courtoisie et apparaît comme un élément essentiel dans notre société. En ce sens qu’elle est une règle qui fixe des limites tendant à respecter autrui. « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». L’intérêt du collectif primant ainsi sur l’intérêt individuel. Cependant si son objectif tend au respect de nos semblables, nous pouvons nous interroger quant à la réelle nature de la politesse. En effet, si la politesse fait partie intégrante de notre société, et s’articule autour des principes de respect, de courtoisie et de bienséance, elle laisse apparaître derrière son apparence, une nature parfois étonnamment hypocrite. Nous pouvons ainsi nous poser la question suivante : Être poli, est-ce nécessaire être hypocrite ?
Tout d’abord, il est aisé de constater que la politesse peut avoir souvent tendance à n’être qu’un mesquin instrument de pouvoir, déviant l’apparence de nos plus profonds sentiments, les dissimulant sous de faux-semblants, dans le but d’obtenir quelque chose de profitable (désir individualiste) ou bien encore de se faire accepter. En ce sens, la volonté de franchise subsiste à paraître utopique puisque dire ce que l’on pense « Parler sans déguiser » (ref : Cour du lion) n’apporte que trop rarement un bénéfice et peut être très souvent mal perçu. Ne dit-on pas d’ailleurs que « toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre ». Ce que nous remarquons ici. Globalement nous pouvons voir que la vérité n’est jamais vraiment « bonne à entendre ». Puisque si elle apporte un éventuel bénéfice à celui qui l’entend (bénéfice de savoir, de comprendre, d’apprendre ce qu’il ignorait, mais parfois de manière blessante). Elle n’en apporte aucun à celui qui la dévoile, d’où une certaine nécessité, de « se masquer », de faire semblant, et, par conséquent de « jouer les hypocrites ». Expression, relevant du vice humain. Ainsi, la politesse, en s’affublant d’une beauté mensongère (en étant une parole trompeuse) et en se voulant conciliante demeure ici un détour hypocrite. Être poli, et par conséquent être hypocrite, si l’on poursuit ce raisonnement,
Cependant, si la politesse peut être entendue de façon péjorative en étant « une hypocrisie cultivée » elle est avant tout une règle instaurée par la société pour établir un certain ordre et un respect entre les êtres. La politesse, c’est sa nature, permet de rompre avec les conduites impulsives et non civilisées qui empoisonnent les relations entre les individus. En effet, c’est bien pour combattre la brutalité, la vulgarité et l’irrespect que nous devons accepter de pratiquer la politesse. La politesse permettant de rester intégré à la société, et parfois d’obtenir bien plus que du respect, de la considération. C’est pourquoi, la politesse en étant une règle essentielle reflétant du savoir-vivre n’est pas nécessairement hypocrite. Les règles de politesse ont certes un caractère obligatoire, mais, sans elles, point de civilité. Sans ces règles, la vie en société serait terriblement brutale. Nos rapports avec les autres seraient continuellement envenimés par des émotions vives, sans retenue, qui s’exprimeraient spontanément. En soit, les règles de politesse visent essentiellement à adoucir les mœurs. S’il n’y avait pas la politesse, les hommes en viendraient rapidement aux coups « œil pour œil, dent pour dent » (exercice de la Loi du Talion). En somme, les règles de politesse sont les prémices du savoir-vivre. D’ailleurs, la politesse est perçue comme étant un art hypocrite dans le sens où pour certains, le mot « authenticité » rime avec spontanéité et impulsivité. Pensant ainsi que la politesse censure l’authenticité et la franchise. La politesse ne s’oppose ni à l’authenticité ni à la franchise. À vrai dire, la franchise est encore plus généreuse lorsqu’elle est portée par la politesse. Il est ainsi faux de croire que la politesse détourne de ces deux vertus. La politesse, c’est plutôt l’art de tout dire, de la manière dont il le faut, dans les circonstances appropriées et avec les mots qu’il faut. La politesse n’est pas hypocrite lorsque ses intentions ne sont pas tournées vers le profit personnel. La politesse est dans ce cas-ci seulement un exemple probant du savoir-vivre.
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